L'activité économique et les transports étaient paralysés jeudi en Grèce en raison d'une grève générale de vingt-quatre heures très suivie contre la politique sociale du gouvernement conservateur, sur fond de crise économique et financière.

Les compagnies aériennes grecques Olympic Airlines et Aegean ont annulé une centaine de vols dont une douzaine internationaux, et reporté 35 autres. Les compagnies étrangères ont replanifié leurs horaires en raison d'un arrêt de travail de quatre heures des contrôleurs aériens.Tous les bateaux sont restés à l'ancre en raison du ralliement à la grève de la puissante Fédération panhellénique des marins (PNO). Seuls une dizaine de trains ont circulé «pour des besoins sociaux», a indiqué l'Office national des chemins de fer, Trainose.

Des arrêts de travail de six heures ont fortement perturbé les transports urbains, métro, trolleys, et bus qui ont circulé uniquement «pour aider les grévistes à se rendre aux manifestations prévues», selon les syndicats.

Les administrations publiques et les écoles ont été fermées.

La presse était aussi en grève totale : aucun bulletin radio, aucun journal télévisé n'a été diffusé tandis que l'agence de presse nationale a interrompu le fil de ses dépêches et que la presse écrite ne paraîtra pas vendredi.

La grève a été organisée par la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, 600 000 adhérents) et la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 200 000 membres) qui entendent dénoncer les licenciements, la flambée du chômage, et la dégradation des relations du travail.

Le gouvernement a gelé en mars les salaires dans la fonction publique et lancé un impôt exceptionnel pour les revenus supérieurs à 60 000 euros par an pour faire face au déficit et à la dette publics.

«Par cette grève, les travailleurs réagissent à la politique suivie par le gouvernement, aux comportements illégaux et abusifs des patrons qui s'opposent au travail avec des mises en disponibilité, du chômage technique, des diminutions de salaires et des licenciements», a déclaré dans un communiqué le président de la GSEE, Yannis Panagopoulos.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les principales villes du pays avant de défiler dans la rue. A Salonique, la grande métropole du nord du pays, quelque 8.000 personnes ont manifesté dans le centre ville.

Dans la capitale Athènes, quelque 10.000 personnes ont protesté derrière une grande banderole de la GSEE et de l'ADEDY affirmant «On n'a pas provoqué la crise, on ne la paiera pas».

Les manifestants se sont rendus devant le siège du patronat et le parlement en scandant divers slogans dont «Non à l'austérité, à la vie chère, au chômage», «Aucun sacrifice sur l'autel de la crise», «Les patrons doivent payer la crise, pas de licenciements», ou «On ne partage pas vos bénéfices, on ne partagera pas vos pertes».