Il y a 10 jours, de nombreux voyageurs québécois ont poussé un soupir de soulagement en apprenant que la Floride mettait en sursis la nouvelle loi obligeant les citoyens étrangers à avoir en leur possession un permis de conduire international (PDI) pour conduire sur son territoire.

Toutefois, même si la loi est suspendue temporairement, elle existe toujours. Et en plus, il faut déjà un PDI pour conduire dans l'État voisin de la Géorgie.

La loi floridienne, mise en sursis en raison d'un problème de conformité avec la Convention de Genève, pourrait en outre être de nouveau appliquée à tout moment, indique CAA-Québec, émetteur du PDI. Le gouvernement de la Floride étudie de possibles amendements à apporter pour respecter le traité international. «Il est toutefois impossible de prévoir comment le dossier va évoluer, indique Cédric Essiminy, porte-parole de CAA-Québec. Le retour de l'obligation du permis de conduire international pourrait être annoncé à tout moment.»

La langue dans laquelle est rédigé le permis de conduire constitue le noeud du problème; la Floride souhaite que ses agents de police ne se heurtent pas à la compréhension de permis de conduire dans une autre langue que la leur. «Il est possible que l'exigence, une fois la loi amendée, ne concerne plus que les étrangers qui détiennent un permis de conduire dans une langue autre que l'anglais», explique M. Essimy. Dans pareil cas, les Canadiens des autres provinces seraient exemptés, mais pas les Québécois, puisque le permis de conduire québécois n'est rédigé qu'en français.

Dans ces conditions d'incertitude, doit-on ou non se procurer le fameux PDI avant de partir en Floride ou ailleurs aux États-Unis?

«Ça dépend. Si vous partez dans les jours qui viennent pour la Floride et comptez y rester une semaine, le permis international n'est probablement pas nécessaire. Mais si vous partez pour un mois ou deux, ce serait plus sage de vous en procurer un, ne serait-ce que par tranquillité d'esprit. Vous serez assurés de n'avoir aucun problème pour la location d'un véhicule ou en cas d'accident.» Le prix pour obtenir un permis de conduire international, valide un an, est de 25$ plus les frais pour la prise de photo, si nécessaire. Le permis international, traduit en 10 langues, doit accompagner le permis original.

Des sanctions sévères

Si la loi entrait de nouveau en vigueur, CAA-Québec ignore quelles sanctions seraient imposées aux conducteurs pris en faute. «Selon les informations reçues, les sanctions seraient sévères, mais on ne nous a pas fourni plus de détails. S'agirait-il d'une amende salée? Du remorquage du véhicule? On ne sait pas.»

Avant l'annonce de la nouvelle loi, CAA-Québec ne délivrait pour ainsi dire aucun permis de conduire international pour les voyageurs en direction des États-Unis. Les 13 et 14 février, la demande a bondi: CAA-Québec a traité quelque 3000 demandes. Mais après la volte-face du gouvernement floridien, CAA-Québec s'est engagé à rembourser ceux qui le souhaitaient, à condition qu'ils aient acheté leur PDI dans un de ses centres de service, les 13 et 14 février derniers.

Dans l'État de la Géorgie, qui oblige les conducteurs étrangers à détenir un permis de conduire rédigé en anglais ou une traduction officielle depuis 2009, les forces policières semblent faire preuve de tolérance. Depuis l'implantation de la loi, aucun problème n'a été signalé à CAA-Québec. «Reste que la loi existe et qu'elle pourrait être appliquée si un policier le désirait», dit Cédric Essiminy.

Ailleurs aux États-Unis, le permis québécois est valide.