Avec ses grands espaces, la frénésie de ses villes ou sa culture, les États-Unis cherchent à attirer le touriste, source de revenus et de créations d'emplois, et lancent en mars prochain une grande campagne sur «les États-Unis de toutes les formidables possibilités».

«Nous redonnons une marque à l'Amérique», affirme à l'AFP Jim Evans, qui dirige le tout nouvel office du tourisme américain (Corporation for Travel Promotion) dont l'initiative est lancée lors de la Foire mondiale du voyage (World Travel Market) lundi à Londres.

«Ces dix ou douze dernières années, les gens ont vu l'Amérique comme un pays peu accueillant, préoccupé de sa sécurité, et la concurrence touristique (avec les autres pays) est plus farouche qu'elle n'a jamais été», ajoute-t-il.

Le tourisme international a rapporté 134,4 milliards de dollars au pays en 2010, avec un nombre record de 60 millions de visiteurs, selon des chiffres du ministère du Commerce.

Mais la majorité de ces touristes venaient du Canada ou du Mexique, quelquefois pour une seule journée. Seulement 6% venaient de Grande-Bretagne, 5% du Japon, 3% d'Allemagne et 2% de France.

Quant au marché asiatique, il est loin d'atteindre son potentiel avec l'an dernier à peine 1,45 million de touristes chinois et indiens.

Les États-Unis se placent en deuxième position derrière la France dans le classement des destinations touristiques.

Le tourisme compte déjà pour 2,8% du PIB et représente 7,52 millions d'emplois. Washington voit donc cette industrie comme un moyen rapide et relativement aisé de redonner des couleurs à l'économie.

«La croissance d'une classe moyenne en Asie nous aide», ajoute M. Evans, interrogé dans les locaux de l'office de tourisme au centre de Washington, dont les peintures sont à peine sèches.

La question de l'image du pays est un petit obstacle, sa bureaucratie, tatillonne, en est un gros : les demandes de visa, compliquées, peuvent prendre des semaines, avec prise d'empreintes et entretiens dans une ambassade ou un consulat. La plupart des pays européens en sont néanmoins exemptés, avec une procédure simplifiée qui coûte 14 dollars.

«Si nous mettons en place une politique de visa plus intelligente, on peut créer 1,3 million d'emplois» et apporter 859 milliards supplémentaires à l'économie d'ici 2020, avait affirmé dans un rapport Roger Dow, qui dirige l'Association américaine du voyage (US Travel Association).

L'office de tourisme, rebaptisé Marque USA (Brand USA), a été officiellement créé en mars dernier pour rassembler les initiatives auparavant lancées en ordre dispersé par les États eux-mêmes ou les agences de voyages.

Lundi, le logo de la campagne, qui déclinera le thème des «États-Unis de toutes les formidables possibilités», devait être dévoilé à Londres. Il s'agit du mot «USA» formé de pixels bleus et bordeaux, surmontant «discoveramerica.com», loin du stéréotype du drapeau avec bandes et étoiles.

«Il ne s'agit pas de patriotisme, ni de lever haut ses couleurs ni de battre sa coulpe. C'est fait pour être accueillant, inattendu, complet», selon l'office de tourisme.

La campagne sera lancée en mars et adaptée à chaque marché. Elle se concentrera sur les grands espaces du pays, la frénésie de ses villes, la culture et «le plaisir d'y être».

«Nous devons ranimer la flamme envers les États-Unis», dit à l'AFP Chris Perkins, responsable marketing de l'office. «Je suis fier d'être Américain, mais nous sommes considérés comme arrogants et agressifs, et jamais nous ne disons aux autres : s'il vous plaît, venez !»