Des tableaux interactifs qui s'animent quand bon leur semble. Un restaurant où on peut jaser avec des dessins animés. Des hublots virtuels pour voir passer Peter Pan, Aladdin et autres héros disneyens... Bienvenue à bord du Disney Dream, dernier-né de la flotte de croisière Disney, où magie rime avec technologie.

Cabine spacieuse, avec grand lit. Lits jumeaux superposés, dont un camouflé dans le plafond et qui n'est descendu que le soir venu. Salle de bains et salle d'eau séparées, toutes deux immaculées. Notre cabine sur le Disney Dream est parfaite, sauf pour une chose: la grande véranda avec porte vitrée donnant sur la mer. Pourquoi?

À bord du dernier des bateaux de Disney, les cabines intérieures (celles dont personne ne veut d'ordinaire) sont des plus prisées. La raison? Elles sont équipées de hublots virtuels qui diffusent en temps réel le paysage extérieur, capté par des caméras haute définition. Coucher de soleil, nuit étoilée; tout est retransmis. Mais il y a mieux: la fée Clochette, Mickey ou Aladdin peuvent y apparaître à tout moment.

Du coup, la mer, la vraie, avec les seuls goélands pour faire l'animation, perd de son charme...

Qu'importe. Tout le navire est truffé de trouvailles technos et d'activités pour occuper les deux marins surexcités qui m'accompagnent, Kevin et Léa, âgés de 10 et 5 ans.

Premier arrêt exigé par les enfants, seuls maîtres à bord de ce parc d'attractions flottant: les piscines du pont supérieur. La glissade tire-bouchonnée posée dans une main de Mickey géante et surtout l'Aqua-Duck les font rêver depuis des jours.

L'Aqua-Duck? C'est la grande vedette du Disney Dream: la première glissade d'eau du monde érigée sur un bateau de croisière. Le long tuyau translucide survole le navire de la poupe à la proue, avec un petit crochet par-dessus bord, à 45 m au-dessus de la mer. Des radeaux gonflables dévalent ce tube, transportés par les 38 000 litres d'eau qui coule à la minute.

Déception: la grandeur minimale requise (1,22 m) exclut d'emblée Léa et beaucoup (trop) d'autres jeunes passagers. Dommage que, sur un navire familial signé Disney, l'attraction principale soit inaccessible à une grande proportion d'enfants. La glissade n'aurait-elle pu être conçue différemment pour permettre à plus de petits d'en profiter?

Mais que les exclus (ou les frileux) se consolent: la structure de l'Aqua-Duck est spectaculaire, mais la descente n'est pas aussi excitante qu'elle n'y paraît. La plupart des glissades d'eau traditionnelles provoquent de plus fortes poussées d'adrénaline.

Une tortue et des princesses

À notre premier souper, on nous installe au Animator's Palate, restaurant inspiré des studios d'animation de Disney. Croquis sur les murs, palette de peintre géante au plafond, écrans vidéo en quantité... Quelques exemples tirés du menu? Tartare de saumon, poulet bio au thym, pâtes aux crevettes, morue aux morilles. Pour les enfants, le choix est le même que dans le reste de l'empire: burgers, pizzas, frites, macaroni au fromage, mais aussi médaillons de boeuf et filet de poisson...

Nos serveurs, Roque et Yordan (originaires de l'Inde et de la Bulgarie) nous accueillent en appelant les enfants par leur prénom. Entre deux services, ils multiplient les tours de magie, dessinent des Mickey en ketchup dans les assiettes, font de l'origami avec les serviettes de table... Le lendemain soir, ils nous suivront au restaurant Garden Palace (aux allures de jardins de Versailles).

L'idée est géniale: sur les croisières disneyennes, les passagers changent de restaurant chaque soir, mais pas de serveurs. Le service est donc hyper personnalisé. Après deux jours, Léa a d'ailleurs décrété que Roque était deuxième parmi ses favoris à Disney... après Goofy!

Le coup de coeur de l'Animator's Palate revient toutefois à Crush, tortue détendue du film Trouver Nemo. Elle passe d'un écran géant à l'autre pour jaser avec les invités. Scène étrange s'il en est: des enfants en grande conversation avec un personnage animé... qui leur répond. La magie de Disney, version 2011.

Et les vrais personnages, en chair, en os ou en peluche? On en croise à profusion, notamment dans le splendide atrium du troisième pont, sous le chandelier géant fait d'or plaqué 24 carats et de cristaux Swarovski.

S'amuser loin des parents

Pour plusieurs parents, le bonheur des croisières Disney tient en deux mots: Youth Clubs. Ces grandes salles de jeux permettent aux adultes d'avoir un peu de répit pendant que la marmaille s'amuse en toute sécurité. Et comme chaque espace est destiné à une tranche d'âge précise, les grandes soeurs peuvent prendre congé de leurs petits frères, ou vice-versa.

Mes neveux, eux, ont partagé les deux mêmes salles de jeux: l'Oceaneer Club et l'Oceaneer Lab. Visite guidée éclair: réplique géante de la chambre d'Andy (Toy Story) avec Monsieur Patate surdimensionné, placards remplis de robes de princesse pour se déguiser, consoles de jeux, salle de bricolage, appareils de montage vidéo. Et deux gigantesques planchers de jeu lumineux composés de 28 écrans ACL qui réagissent lorsqu'on y pose le pied. Bref, un paradis que les enfants ne quittent qu'à reculons. Et où les parents peuvent laisser leur progéniture sans souci.

Ici, le système de sécurité est à toute épreuve. Les enfants dûment enregistrés dans la base de données reçoivent un bracelet magnétique permettant de les identifier. Seuls les adultes munis du bon code secret peuvent venir les récupérer. Et advenant un pépin, les parents sont joints sur le champ par un appareil cellulaire qu'ils peuvent traîner au spa, au bar, à la piscine... Détail rassurant pour les Québécois: lors de notre séjour, il y avait toujours sur place un animateur qui parlait un peu (ou beaucoup) français.

Hors des Youth Clubs, une foule d'activités sont offertes pour réunir parents et enfants. Nos coups de coeur? Le jeu de détective interactif où les indicwes sont cachés dans des tableaux virtuels qui s'animent en notre présence. La comédie musicale Believe, qui regroupe sur scène tous les grands personnages des films de Disney. Et le feu d'artifice, lancé en pleine mer à partir des cheminées du navire.