Après avoir conquis des millions de personnes dans le monde, l'univers créé par J.K. Rowling subit une nouvelle métamorphose: après les romans et les films, le parc d'attractions, à Universal Orlando Resort. L'occasion de devenir non plus un simple témoin mais bien un «acteur» du monde de Harry Potter.

Imaginez que les lieux les plus incontournables, les plus marquants, les plus fabuleux décrits dans les romans de J.K. Rowling et vus dans les films «Harry Potter» aient - par magie - quitté les pages des livres et les écrans petits et grands pour s'ancrer dans le monde des Moldus (Muggles en version originale anglaise... et à Orlando).

 

Eh bien, ce n'est plus affaire d'imagination mais bel et bien réalité depuis le 18 juin, quand The Wizarding World of Harry Potter, le dernier-né des parcs thématiques de Universal Orlando Resort, a officiellement ouvert ses portes. Et quelles portes! Celles du village de Pré-au-Lard (Hogsmeade) où, par un effet (bien pratique) de «compression» de l'espace, arriverait le Poudlard Express (Hogwarts Express), seraient installées quelques boutiques du chemin de Travers et serait surplombé par le château de Poudlard (Hogwarts) abritant l'école fréquentée par les sorciers. Lesquels visitent leur village pendant l'hiver, comme le savent les fans... ce qui explique les toits enneigés des bâtiments et les costumes hivernaux portés par les «habitants» des lieux. Sous les plus de 30 degrés floridiens, ça tient du tout de force (ou de la torture).

D'une superficie de 20 acres, ce parc d'attractions compte trois manèges. Deux d'entre eux, Dragon Challenge des montagnes russes de fort calibre, donc pour amateurs du genre, que l'on atteint après avoir traversé des décors de La coupe de feu puisque l'attraction fait référence aux épreuves que subissent les participants au Tournoi des trois sorciers et Flight of the Hippogriff, un train-train familial qui permet de traverser le jardin de citrouilles de Hagrid, la cabane du géant et le nid gigantesque où repose un majestueux Hippogriffe, se distinguent davantage par la perfection des lieux et des objets que l'on découvre en déambulant vers eux que par ce que l'on vit et ressent une fois à leur bord.

En fait, la véritable découverte, ici, s'appelle The Forbidden Journey et elle repousse les limites de l'imaginable en ce qui a trait à la «science» des manèges. Même l'amateur de parcs d'attractions sera estomaqué par ce qui l'attend dans cette course qui permet d'expérimenter comme jamais la magie et les récits de «Harry Potter» en compagnie de leurs personnages - bons et méchants.

Un peu comme ces deux classiques des parcs Disney que sont Soarin' (mais en plus sportif) ou Mission to Mars (mais en moins physiquement «hypothéquant»), grâce à une technologie à ce point à la fine pointe qu'elle tient du miracle, The Forbidden Journey vous donne l'impression de chevaucher un balai et, ainsi, de survoler Poudlard, d'affronter des araignées géantes (en fait, les arachnophobes pourraient, ici, avoir un problème), d'échapper de justesse à un dragon, d'être menacé par le saule cogneur, de débarquer en plein match de Quidditch, d'affronter les détraqueurs, etc.

Dire de cette expérience qu'elle est magique est un euphémisme. Il faut la vivre à quelques reprises (de préférence en optant à chaque fois pour un siège différent dans le «train») pour commencer à y croire.

Il faudra par contre faire preuve de patience pour y goûter: si l'on se fie à l'ampleur des installations destinées à accueillir la file d'attente, les concepteurs du parc pensent que les visiteurs en auront pour des heures avant de parvenir dans la salle où flottent des centaines de chandelles qui est le point de départ de cette course folle. Mais rien n'a été ménagé pour rendre l'attente moins insupportable: on entre dans le château, on déambule dans ses corridors, on découvre les statues des fondateurs de l'école, on pénètre dans le bureau de Dumbledore puis dans la salle commune de Gryffondor et dans la classe de défense contre les forces du Mal, etc. Tout est d'une incroyable richesse et le soin apporté au moindre détail est hallucinant.

Un soin identique a été apporté aux rues, maisons et commerces de Pré-au-Lard. Quant à ce qui s'y vend, là encore, la vérité criante est de mise. La fameuse Bièraubeurre, par exemple, a carrément été inventée et peut être consommée sur place. Sinon, il y a moyen d'acheter toutes les friandises mentionnées dans les romans chez Honeydukes, de se faire aider pour trouver la baguette magique parfaite chez Ollivanders, d'observer le Monstrueux livre des monstres chez Derviche et Bang (Dervish and Banges), de trouver des farces et attrapes chez Zonko et une carte du maraudeur (Marauder's Map) au Filch's Emporium (magasin de souvenirs qui serait le lieu où l'affreux Filch empile tous les objets qu'il confisque aux élèves), de poster une lettre marquée du sceau de Pré-au-Lard au Owl Post and Owlery, et de se régaler aux Trois balais (Three Broomsticks) et à la Tête du sanglier (Hog's Head).

Une inquiétude toutefois: si les deux restaurants semblent de taille à accueillir les hordes de visiteurs, il n'en va pas de même pour les boutiques: au moment de la pré-ouverture du parc, il fallait déjà attendre pour pouvoir rentrer chez Ollivanders et on se marchait sur les pieds chez Derviche et Bang.

N'empêche, prévoir le succès - et il est mérité - de cette nouvelle déclinaison de l'univers de Harry Potter n'est absolument pas sorcier.

 

 

Les frais de voyage ont été payés par Universal Orlando Resort