Le député fédéral et animateur André Arthur a un passe-temps peu banal: il conduit un autocar. Ce rêve d'enfance, combiné à sa passion pour la route et pour les voyages, fait en sorte que, depuis 15 ans, il a roulé des centaines de milliers de kilomètres lors de voyages nolisés au Canada et aux États-Unis.

Il nous a ouvert son carnet d'adresses à Boston et à New York, deux villes qu'il affectionne particulièrement.

Q : Pourquoi conduire un autocar?

R : L'aventure commence un matin, il y a une quinzaine d'années, à la radio de Québec. Quelqu'un me demande ce que j'aurais fait si je n'avais pas été animateur. «J'aurais été routier, ai-je répondu. J'adore la route. J'ai conduit différents véhicules, mais jusqu'à maintenant je n'ai jamais conduit d'autocar. Je rêve de le faire.»

Quelques heures plus tard, un dirigeant du Groupe Intercar propose de m'apprendre à conduire un autocar. Juste pour le plaisir. Je fais une contre-proposition. «Si je ne suis pas bon, on n'en parle plus. Et si je suis bon, vous me faites travailler.»

J'ai eu un bon professeur, un chauffeur d'expérience qui m'a donné une cinquantaine d'heures de formation intense. Après avoir passé mon examen, par ordre d'ancienneté, on m'a ensuite donné du travail. J'ai choisi le nolisement (voyages de groupes) plutôt que l'interurbain (transport d'une ville à l'autre). Moi, je suis plutôt bohème et j'aime voyager. Cela dit, c'est le client qui organise le voyage. Intercar offre le service de transporteur. Si je suis disponible et que c'est à mon tour de partir, je pars.

Q : Quels sont vos coups de coeur à Boston?

R : Boston est une ville fascinante. On y retrouve une concentration exceptionnelle d'universités renommées (Harvard, MIT, etc.). Donc, tous les services sont organisés pour servir une population jeune, intelligente et riche. Justement, sur le campus de l'Université du Massachusetts, dans une presqu'île qui s'avance dans le port, on a construit un immeuble de la forme d'un grand bateau qui contient tous les souvenirs du président Kennedy. C'est la JFK Library. Un endroit saisissant. Ensuite, au jardin public de Boston, il y a des pédalos en forme de gigantesques cygnes blancs. Ils sont pilotés par des étudiants qui font faire un tour très agréable du lac. Côté architecture, il faut voir l'extraordinaire édifice de la Christian Science, propriétaire du Christian Science Monitor. Pour le touriste à pied, il faut visiter le North End, avec tout ce qu'il y a autour de l'avenue de Hanover. Au fil du temps, c'est devenu un quartier italien qui recèle de petits bars espressos et de bons restos.

Q : Quels sont vos classiques?

R : Le Fine Arts Museum pour sa collection de peintres impressionnistes. Le Fenway Park pour voir un match des Red Sox. Et la Freedom Trail, qui fait l'historique de la Révolution américaine telle que vécue à Boston.

Q : Quels sont vos hôtels et vos restos préférés?

R : À Harvard Square, il y a l'hôtel Charles, un joli établissement, où vont règle générale les professeurs invités. Traditionnellement, on y trouvait un bar qui était le temple du jazz à Cambridge. Sur place, il faut en profiter pour visiter le campus d'Harvard. Par ailleurs, j'ai déjà logé au Marriott Long Wharf, qui est très bien situé. Il est notamment à côté du New England Aquarium, le plus bel aquarium d'Amérique. Tout le bord de mer est là. Pour les restos, la meilleure chaudrée de palourdes est servie à Turner Fisheries (Westin Copley Place). Deux autres restaurants à ne pas manquer: le No-Name (15 Fish Pier) et le Barking Crabs (88 Sleeper), avec leurs immenses banquettes de bois, pour manger des homards à bon compte.

Q : Qu'en est-il de New York?

R : J'adore cette ville qui ne dort jamais. Je l'ai visitée une quarantaine de fois. Il faut voir les arbres illuminés à Tavern on the Green à Central Park, pendant la période des Fêtes. Ensuite, allez dans le Grand Central Terminal pour admirer les constellations au plafond. Et profitez-en pour manger au Oyster Bar, spécialisé dans les fruits de mer et les huîtres, le restaurant le plus original de la ville. Il est en dessous des voies ferrées, dans des voûtes en céramique. Il faut aussi se rendre au Lincoln Center, le centre de gravité culturel des États-Unis. Pour trouver des billets sur Broadway, allez à Tickets Times Square et vous allez découvrir, bien souvent, que les meilleures places sont en vente le matin même. Pour surplomber la ville, il faut se rendre au Top of the Rock. L'Empire State Building est un endroit surfait. C'est devenu trop compliqué avec la sécurité.

Q : Quelles sont vos découvertes dans la Grosse Pomme?

R : Mon endroit préféré pour vagabonder est Union Square. La fin de semaine, il y a un marché public. Dans le quadrilatère, il y a le Virgin Store (musique), le plus gros Barnes&Nobles (livres) au monde et un Toys R Us colossal. On y trouve aussi le siège social de la chaîne Heartland Brewery, un resto américain de hamburgers et de calmars frits. Sur les murs, il y a des réservoirs en acier inoxydable qui font deux étages, remplis de bière maison. Vous pouvez acheter un «yard» sur lequel on met une dizaine de petits verres que l'on peut déguster dans l'ordre présenté. Pas loin de là, sur Park Avenue, il y a City Crab, où l'on vous sert du crabe avec... un marteau et une pile de journaux. C'est épatant!

J'aime aussi le resto Smith&Wollensky, au coin de la 49e. La maison est très vieille et les serveurs sont plus vieux que la maison... C'est un steakhouse de grande qualité où tout est à la carte, le steak, les légumes, etc. La cave à vins est remarquable. Ça se trouve juste derrière mon hôtel préféré: le Marriott East Side, au coin de Lexington et de la 49e rue. C'est un endroit confortable, bien situé, et juste à côté d'un métro.

Tout autour, il y a plusieurs de ces «fameux dépanneurs buffets». Je ne connais pas d'autres villes qui ont ça. Ces magasins ont habituellement neuf pieds de large et 200 pieds de profondeur! À l'entrée, on y vend des fruits et des fleurs, mais, au fond, dans la dernière salle, on y trouve un buffet chaud et froid de bonne qualité.

Le magasin le plus étonnant de New York est Hammacher Schlemmer, situé dans la 57e Rue. On y trouve des choses toutes plus originales les unes que les autres. Vous pouvez même y acheter une planche à voile à gazoline pour les journées où il n'y a pas de vent. Ce n'est pas une blague. Je l'ai vu! Visiter ce magasin est une expérience en soi.

Vous devez aussi voir l'Aquavit, dans l'Upper East Side, dans la 55e Rue. C'est un restaurant scandinave qui se caractérise par son décor invraisemblable, dont une chute d'eau haute de deux étages. Un véritable musée de décoration moderne. Là, vous pourrez faire connaissance avec le hareng et avec tout ce que l'on peut boire et manger avec. En plus, l'Aquavit cultive l'art des vodkas parfumées aux mûres, aux poires, aux herbes et au poivre. C'est un endroit étrange. Et toute l'atmosphère est déterminée par ses immenses cruches de vodka. C'est fabuleux!