En 2010, l'événement muséologique à Ottawa, c'est la réouverture complète du Musée canadien de la nature, qui vient de terminer des rénovations majeures qui ont coûté 216 millions de dollars. Six longues années ont été nécessaires pour restaurer le bâtiment patrimonial qu'occupe le musée, refaire les salles d'exposition et améliorer l'expérience des visiteurs. Désormais, cette institution veut devenir une destination incontournable de la capitale fédérale, au même titre que le Musée des civilisations et le Musée des beaux-arts du Canada.

Symbole du passage de ce musée au XXIe siècle, une spectaculaire tour de verre coiffe maintenant l'entrée principale du musée, qui occupe un bâtiment patrimonial construit en 1910, l'Édifice commémoratif Victoria. La nouvelle structure vitrée, qui abrite les escaliers menant aux expositions, vient combler le vide laissé par la destruction, en 1915 et 1916, de la tour originale de quatre étages qui menaçait de s'effondrer.

 

À l'intérieur, le marbre, les mosaïques, les boiseries, le plâtre, les vitraux, tout a été restauré afin de redonner le lustre d'antan à ce bâtiment, qui a déjà temporairement abrité les parlementaires à la suite de l'incendie du parlement du Canada en 1916. La visite de l'atrium est d'ailleurs une expérience en soi, tandis que dans la structure de verre, on profite de points de vue exceptionnels sur le centre-ville d'Ottawa.

D'autres rénovations importantes, qui ne sont pas visibles pour les visiteurs, ont également été entreprises, comme la création de zones tampons entre les murs extérieurs et les salles d'exposition, afin de maintenir stables la température, la lumière et le taux d'humidité à l'intérieur. «Sans réglage des conditions atmosphériques, les spécimens de nos collections, comme les squelettes des dinosaures, étaient à risque», explique Marie Lasnier, directrice des services communautaires.

Expositions axées sur l'expérience

Mais là où les visiteurs en auront plein la vue, ce sont dans les galeries entièrement renouvelées du musée, qui ne présentent qu'une parcelle de l'immense collection de 10 millions de spécimens de l'institution, dont les bureaux principaux sont à Gatineau. «Les gens nous ayant déjà visités avant 2004 ne reconnaîtront plus le musée. Avec le processus de renouvellement, on a mis l'accent sur l'expérience des visiteurs, en apportant beaucoup d'éléments d'interactivité», affirme Mme Lasnier.

Le 22 mai, le musée va inaugurer trois nouvelles galeries: la Galerie de la terre, l'Animalium et la Galerie de l'eau, qui porte sur l'importance de cette ressource. C'est dans cette dernière galerie que l'on fera connaissance avec la nouvelle vedette des lieux: le squelette du plus grand mammifère du monde, le rorqual bleu. Mesurant près de 20 m et pesant 2883 kg, ce spécimen occupe toute une salle d'exposition. «Vous voyez comment ce squelette est énorme et pourtant, cette baleine n'avait même pas atteint l'âge adulte!» affirme Nicole Dupuis, conceptrice d'expositions.

La Galerie de la terre présente plus de 800 spécimens de la riche collection minéralogique du musée, dont un grand nombre sont présentés pour la première fois au public. On y trace le fil de l'histoire géologique de la planète bleue.

La troisième galerie à découvrir, c'est l'Animalium, qui met en vedette la collection de créatures rampantes de petite taille du monde animal. «Les ados adorent cette section, car on y trouve beaucoup d'animaux rebutants, comme des tarentules poilues et des scorpions», dit Mme Lasnier.

Les autres expositions du musée, la Galerie des fossiles, avec ses énormes squelettes de dinosaures, et la Galerie des mammifères, sur la faune canadienne, notamment, ont été inaugurées en 2006 (le musée a été partiellement ouvert de 2006 à 2010).

Quant à la Galerie des oiseaux, elle séduit autant les ornithologues chevronnés que les amateurs, avec sa collection de 500 spécimens. «On y découvre la presque totalité des oiseaux peuplant le Canada», dit Dan Smythe, du service des relations avec les médias. Sur place, deux spécimens ne manqueront pas d'épater les passionnés: une tourte voyageuse naturalisée et le squelette d'un grand pingouin, deux animaux aujourd'hui disparus, victimes de la chasse.

Le Musée canadien de la nature se visite en famille. Toutes les salles d'exposition comprennent des jeux interactifs et des laboratoires destinés aux tout-petits. Ils peuvent entre autres embarquer dans un submersible, soigner les oiseaux blessés et nourrir un grizzli (sans danger!). Le musée propose maintenant un service de restauration, ce qui permet aux gens de prolonger leur visite, car on peut passer facilement une bonne journée à déambuler parmi cette riche collection naturelle.