L'ancien chef de l'insurrection maoïste au Népal a inauguré mardi un nouveau sentier de randonnée destiné aux touristes souhaitant marcher sur les pas des ex-guérilleros.

Le «Guerrilla Trek», une randonnée de trois semaines dans le centre et l'ouest du Népal, entend attirer davantage d'étrangers dans un pays qui cherche à reconstruire son économie dévastée par la «Guerre du peuple» entre 1996 et 2006.

«J'espère que cela ouvrira un nouveau chapitre dans le tourisme népalais. Plusieurs pays sortis d'une guerre ont tenté de tirer profit de cette même mémoire de la guerre», a expliqué aux journalistes le chef maoïste Pushpa Kamal Dahal, plus connu sous le nom de Prachanda.

«Un grand changement politique s'est produit au Népal, mais nous ne pourrons en profiter que si une transformation économique suit. J'espère que le Guerrilla Trek jouera un rôle important dans ce sens» a-t-il dit.

Environ 16 000 personnes sont mortes pendant les dix ans du conflit qui a opposé Prachanda et ses camarades maoïstes à l'ancienne monarchie absolue. Les rebelles ont ensuite choisi d'emprunter la voie politique et ont remporté les élections législatives deux ans après la fin des hostilités.

Devenu Premier ministre, Prachanda quitta le pouvoir en 2009, neuf mois après avoir pris ses fonctions, à la suite d'un différend concernant le renvoi d'un chef de l'armée.

Le sentier de randonnée traverse les vallées luxuriantes du Népal, à l'ombre de montagnes comme le Dhaulagiri, longe des cascades spectaculaires, des lacs et passe par l'unique réserve de chasse de ce pays, précisent les organisateurs.

«L'Everest, l'Annapurna sont célèbres. Mais si vous souhaitez emprunter un itinéraire unique, c'est celui-là», a déclaré à l'AFP Alonzo Lyons, un auteur américain de récits de voyages qui a fait le trajet l'an dernier.

«Ses paysages naturels sont tout simplement captivants», s'enthousiasme-t-il.

Il affirme que les randonneurs pourront voir les vestiges de la guerre et en apprendre davantage sur l'histoire récente du Népal.

Les maoïstes ont formé le plus grand parti au sein du parlement jusqu'à la dissolution de ce dernier en mai, les parlementaires ayant été incapables de doter leur pays d'une nouvelle Constitution pour l'après-guerre.