Le secteur Dongdaemun de Séoul n'est plus une destination réservée aux mordus de magasinage qui se délectent de ses boutiques à toute heure du jour. Le pôle commercial est devenu, depuis quelques mois, le nouveau rendez-vous des amateurs d'architecture et de design avec l'ouverture du complexe signé par l'architecte Zaha Hadid. Futuriste. Déroutant. Incontournable.

Construit à l'emplacement d'un stade de football vétuste, le Dongdaemun Design Plaza est présenté comme le plus gros édifice asymétrique du genre au monde. Avec sa silhouette tout en courbes et son revêtement argenté, il n'est pas sans rappeler le vaisseau spatial d'un film de science-fiction et porte clairement la griffe de la célèbre architecte britanno-irakienne, qui a expliqué, en entrevue avec l'éditeur Taschen, vouloir «permettre aux gens de penser l'impensable». Rien de moins.

Quatre étages émergent du sol, trois niveaux sont souterrains et un toit est vert: le complexe, dont la facture s'élève à près de 500 millions de dollars, accueille huit salles d'exposition, des laboratoires de travail pour les designers et quelques boutiques proposant les oeuvres de créateurs émergents (on y fera de belles trouvailles pour des souvenirs originaux). Il sera l'hôte de conférences, de festivals - dont celui de la mode de Séoul - et de concerts. Le parc adjacent a aussi été agréablement réaménagé.

«Il y a eu une certaine polémique pendant la construction, parce que les gens trouvaient ça très cher, a relevé notre guide, Kim Park. Mais il y a eu, en deux mois, 30 millions de visiteurs!»

Si l'accès au musée est payant, celui de plusieurs halls d'exposition est gratuit. On y circule dans un univers blanc brillant, immaculé, aux murs arrondis hypnotiques, et l'on en ressort avec une certitude: la liste des lieux incontournables de Séoul vient encore de s'allonger.

Pour planifier sa visite: www.seouldesign.or.kr

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Peu d'architectes ont connu une carrière aussi florissante que Zaha Hadid au fil des dernières années. Née à Bagdad, formée à Londres, elle a été la première femme à remporter, en 2004, le prestigieux prix d'architecture Pritzer. Elle a depuis signé des constructions emblématiques dans plusieurs grandes villes du monde (le musée MAXXI à Rome, le Glasgow Riverside Museum et, bientôt, le stade des Jeux olympiques de Tokyo), où l'on reconnaît sa prédilection pour les courbes et les formes complexes mais fluides. Les éditions Taschen lui consacrent une imposante rétrospective qui survole ses projets les plus importants, y compris en design et en aménagement intérieur, qui permet de mieux mesurer l'ampleur de l'artiste. Et qui donne, au passage, terriblement envie de voyager pour constater, en chair et en os, que ces constructions étonnantes existent bel et bien.

Hadid. Complete Works 1979-2013, de Philip Jodidio, éd. Taschen (multilingue), 612 p., 49,95$

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRECHETTE, LA PRESSE