«Au ciel, il y a le paradis. Et sur Terre, il y a Suzhou et Hangzhou», a écrit le poète chinois Chaoying, en l'an 618. Des siècles plus tard, le développement effréné qui s'est emparé des grandes villes chinoises n'a pas eu raison de la beauté naturelle de Hangzhou. Le secret n'est toutefois pas bien gardé: ils sont 20 millions chaque année à pouvoir en témoigner.

Le lac de l'Ouest de Hangzhou fait partie de ces paysages qui rendent vivantes les images imprimées sur des cartes postales... ou sur le dos des billets chinois d'un yuan. Niché au pied de collines verdoyantes, enveloppé à l'occasion d'une légère brume (ou est-ce la pollution?), le lac de l'Ouest fait rêver les peintres et poètes chinois depuis des millénaires. C'était la ville préférée de Mao et même celle de Marco Polo qui, au XIIIe siècle, aurait été séduit par la noblesse de la cité. Et encore aujourd'hui, Hangzhou fait battre le coeur de bien des visiteurs.

Beaucoup d'efforts ont été accomplis au cours des dernières années pour préserver le cadre enchanteur du lac, situé à deux pas du coeur de cette ville de quelque 8,7 millions d'habitants, soit plus que la population du Québec.

Depuis le bouillonnant Shanghai, on atteint dorénavant Hangzhou en moins d'une heure grâce au train à haute vitesse qui relie les deux villes depuis 2010. Cette liaison rapide a fait d'Hangzhou, encore plus qu'avant, une destination week-end de choix pour les résidants aisés de la métropole et les couples en quête de romantisme. Si votre itinéraire le permet, évitez de suivre les masses et privilégiez les jours de semaine. La fin de semaine, les sites historiques sont bondés et les embouteillages, nombreux.

50 000 vélos en libre-service

Les différents points d'intérêt de la ville sont facilement accessibles à pied ou en montant à bord de l'autobus touristique qui fait le tour du lac. Ou mieux, louez un vélo ou l'une des 50 000 bicyclettes du plus grand système de vélos en libre-service au monde. Avec ses 2100 stations situées aux quatre coins de la ville, le «BIXI» de Hangzhou est fort populaire auprès des résidants. Les touristes peuvent également l'utiliser. Il suffit de se procurer une carte et de laisser un dépôt. La mise en service d'une première ligne de métro est aussi prévue pour l'automne.

Malgré la présence de nombreux touristes, une bulle de quiétude enveloppe les rives du lac. Un homme fait voler un cerf-volant, des étudiants en art exercent leurs crayons à l'ombre des saules pleureurs, de jeunes couples font des photos pour leur livre de mariage, pendant que voguent sur le lac de nombreuses petites embarcations, qu'il est possible de louer. À la tombée du jour, ponts, pagode et pavillons s'illuminent pour quelques heures.

Érigée près du lac, la pagode Leifeng offre un impressionnant point de vue sur la ville. D'abord construite en l'an 975, la structure s'est effondrée en 1924 pour être reconstruite en 2002. Si la pagode actuelle n'a qu'une faible valeur historique, grimper à son sommet vaut le coup d'oeil.

En retrait de la ville, le temple bouddhique Lingyin est un incontournable pour pèlerins et touristes. Fondé en 326, le bâtiment a dû être reconstruit 16 fois, en raison des guerres et des cambriolages. Trois mille moines y vivaient. Aujourd'hui, ils sont une soixantaine à côtoyer le grand Bouddha de bois qui trône dans le grand pavillon.

Mettre le cap sur le centre-ville, en fin de journée, permet de mesurer l'ampleur des contrastes qu'offre Hangzhou. Une visite du marché de nuit et une brève balade dans la fourmillante rue piétonne Hefang, où les tenanciers de stands et de boutiques rivalisent d'originalité pour attirer l'attention des badauds, s'imposent. Plusieurs restaurants du centre-ville permettent également de découvrir la cuisine locale et ses incontournables: le porc Dongpo, le poisson du lac de l'Ouest, les crevettes sautées aux feuilles de thé Long Jing et le poulet du mendiant.

Encore un peu de temps? Considérez une visite à Long Jing, charmant petit village situé à quelques kilomètres de Hangzhou et terroir d'origine du thé du même nom.