Le China Daily note une recrudescence des taxis clandestins à Pékin, et ce en dépit de la répression menée par le gouvernement chinois.

«Toute personne ayant un véhicule peut se lancer», explique au quotidien l'avocat maître Yi Shenghua. «Il s'agit d'un crime facile à commettre».

Ces taxis illégaux, peints pour ressembler aux taxis ordinaires, sont bricolés à partir de vestiges d'anciens taxis.

L'aspect lucratif de l'activité explique en partie son succès: «Il s'agit, pour ceux qui font ce choix, d'un moyen rapide de se faire de l'argent puisqu'il évite le paiement de la location du véhicule à la compagnie de taxi», explique le chauffeur de taxi Wan Weidong. «En trois mois, ils peuvent se rembourser le coût du véhicule et rester ensuite à leur compte aussi longtemps qu'ils le désirent».

Les taxis en règle, en revanche, font face à des dépenses professionnelles importantes. Un taxi licencié paie chaque mois en moyenne 5000 yuans (780 dollars) pour la location de son véhicule à la compagnie de location de taxi en plus des autres frais mensuels (essence, assurance...), qui peuvent s'élever à 10 000 yuans (1600 dollars).

«Vous ne pouvez vous permettre aucun accident en tant que chauffeur de taxi parce que le prix de location est trop élevé. Un arrière embouti et voilà un salaire mensuel envolé», rappelle Wan.

Ces taxis illégaux sont potentiellement dangereux pour les passagers, étant donné leur mauvais état, ajoute le quotidien. «Les instances de gestion du trafic et les autorités en charge de l'industrie et du commerce devraient enrayer cette activité illégale», déclare Yi Shenghua, ajoutant: «Si un accident se produit et qu'un passager se blesse, le taxi fraudeur doit être puni pour avoir attenté à la sécurité publique».

La loi chinoise veut que les taxis clandestins encourent une amende pouvant s'élever jusqu'à 20000 yuans (3200 dollars).

La Chine multiplie les mesures pour combattre le phénomène. Au mois d'août, Pékin a lancé une opération de quatre mois visant à réprimer taxis et fourgonnettes clandestins, rapporte le Global Times.

Le problème ne se limite pas à Pékin. Plus de 5000 taxis de la ville de Fuzhou ont été équipés de D.E.L. pour les distinguer des taxis clandestins, rapporte le Strait Metropolitan News.

Voici quelques conseils donnés par Tour-Beijing.com pour repérer les vrais taxis de Pékin:

1) Les plaques d'immatriculation officielles commencent généralement par la lettre «B».

2) Les taxis clandestins n'allument pas leurs phares la nuit.

3) Dans les véhicules opérant en toute légalité, le numéro de licence du chauffeur est toujours affiché.

4) Les taxis assermentés fournissent un reçu imprimé, sur lequel figurent les coordonnées de leur compagnie de taxi. Les taxis clandestins fournissent des reçus rédigés à la main.