Le premier salon du chocolat a ouvert jeudi à Shanghai, une initiative de chocolatiers français qui espèrent séduire les jeunes consommateurs chinois, avec un produit cependant moins amer et plus sucré qu'en France pour répondre aux goûts locaux.

«Nous misons sur la Chine. La population traditionnelle aura peut-être du mal à venir au chocolat, en revanche la jeune génération est très attirée par le luxe accessible que peuvent offrir les produits de nos chocolatiers», a expliqué à l'AFP Sylvie Douce, organisatrice du salon.

Le chocolat est un produit étranger à la gastronomie chinoise et les supérettes locales font la part belle aux barres chocolatées très sucrées.

«Nous avons surtout pris des chocolats au lait», a expliqué Alain Girardot des chocolats Paries, basé à Saint-Jean de Luz, qui avait remarqué le peu de goût des Chinois pour le noir amer.

Les organisateurs espèrent aussi amener des produits plus haut-de-gamme promouvant la création et l'artisanat français.

Un défilé de robes de chocolat a donné le coup d'envoi mercredi soir de cette manifestation, en rassemblant 2.000 personnes.

Le nombre de visiteurs sur la cinquantaine de stands, pendant les trois jours du salon, déterminera le succès de la manifestation.

Le salon du chocolat a été créé à Paris en 1994 et le rendez-vous professionnel s'est exporté au Japon il y a huit ans et se tient désormais dans sept villes nipponnes chaque année.

Les chocolatiers français -- dont la plupart partent sur Tokyo dimanche pour un autre salon -- espèrent voir se renouveler le même scénario en Chine.

«Le marché chinois est aussi prometteur que l'était le Japon, voire davantage», affirme Jean-Paul Hévin, chocolatier parisien, qui a déjà trois boutiques à Hong Kong et une à Shanghai.

«Depuis Paris, je vois bien les commandes de nos boutiques de Hong Kong exploser», a-t-il ajouté.

Une démarche qui a reçu l'approbation de l'ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, président d'honneur du salon.

«Je voudrais sortir de la dramatisation des grands contrats et populariser la relation économique France-Chine», a-t-il déclaré aux journalistes.

Il avait inauguré la première édition à Paris lorsqu'il était ministre des Petites et moyennes entreprises.