Le strass combiné au boom immobilier ont fait de Punta del Este, principale station balnéaire d'Uruguay, un havre pour les investisseurs et les touristes désireux d'échapper à la crise financière européenne en ce début d'été austral.

Jet-setters, cadres des plus importantes entreprises du continent, sportifs et élites des pays voisins, majoritairement argentins, confèrent à la péninsule située à 140 km à l'est de Montevideo un parfum de luxe et de séduction.

«Jusqu'à maintenant, on n'a pas ressenti les effets de la crise internationale, qui touche par exemple l'Europe. La première quinzaine a été très intense, avec beaucoup de monde», affirme à l'AFP Omar Milar, président de l'Association des agences immobilières de Punta del Este.

«Même s'il est impossible de faire des pronostics sur le reste de la saison», Omar Milar se montre optimiste pour les semaines à venir. De son côté, Luis Borsari, président de la Chambre uruguayenne du tourisme, soutient d'ores et déjà que «la saison est bonne» et qu'il y a autant de visiteurs que «l'année précédente».

M. Borsari remarque toutefois un «niveau inférieur de dépenses», dû «en partie aux mesures prises (fin octobre) par le gouvernement argentin visant à réduire les sorties de devises» en limitant l'achat de dollars, alors que les Argentins sont traditionnellement majoritaires sur la péninsule.

En pleine expansion immobilière, les zones environnantes comme Laguna del Sauce (15 km à l'ouest) ou le très chic Jose Ignacio, 40 km à l'est de Punta, attirent les vedettes du spectacle et de grands chefs d'entreprises multimillionnaires, qui acquièrent d'imposantes propriétés en bord de mer.

Pour Luis Borsari, une des raisons de ce boom immobilier est à chercher du côté de la crise en Europe, qui «a poussé ceux qui ont des capitaux à venir dans un endroit où ils se sentent plus en sécurité» financièrement.

D'après le journal El Observador, les entrepreneurs privés estiment que les projets en cours dans le secteur de la construction autour de Punta del Este représentent 700 millions de dollars (553 millions d'euros).

Voitures luxueuses, yachts amarrés dans le port et avions privés témoignent de l'immense pouvoir d'achat de ces visiteurs.

En plus des touristes de la région et de croisiéristes, la zone accueille toujours plus de célébrités internationales, comme le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg, venu début janvier à Jose Ignacio, la chanteuse colombienne Shakira, le fondateur de Napster Sean Parker ou le chanteur de Metallica, James Hetfield.

Bénéficiant d'une météo agréable, les touristes ont tout loisir de se rendre à la plage ou au golf, de pratiquer le polo ou le tennis, de visiter des galeries exposant par exemple des oeuvres de Pal Sarkozy, père du président de République française Nicolas Sarkozy, puis de passer la soirée dans des fêtes privées où se produisent des DJ internationaux, comme récemment le Français David Guetta.

En 2011, les revenus du tourisme ont dépassé les 2 milliards de dollars en Uruguay, selon le ministre du Tourisme, Hector Lescano, pour qui le secteur est «l'une des solides locomotives de la croissance économique» de ce petit pays de 3,2 millions d'habitants ayant accueilli plus de 3 millions de visiteurs en 2011, d'après le gouvernement.