Montevideo est à l'hémisphère Sud ce que Montréal semble représenter au Nord pour beaucoup de touristes étrangers: un trait d'union fascinant entre Europe et Amérique, avec une personnalité riche et dynamique. Trop souvent, les touristes visitant Buenos Aires ne feront qu'un saut de l'autre côté du Rio de la Plata, question de dire qu'ils ont mis le pied dans le pays d'à côté. La capitale de l'Uruguay mérite pourtant beaucoup plus.

JOUR 1

10h

Journée de magasinage

Cap sur l'avenue 18 de Julio qui mène vers la vieille ville. On a beau avoir un coeur de consommateur sec comme un vieux biscuit, difficile de résister aux vitrines - et surtout aux prix pratiqués ici pour le cuir, les bijoux et tous les articles de mode. Avant d'atteindre l'avenue 18 de Julio, petit arrêt tout à fait innocent chez un vieux bijoutier qui affiche de splendides bijoux en améthyste, la pierre nationale. Enchanté de voir des francophones, le septuagénaire se raconte en français: «Montevideo a longtemps été branché sur l'Europe, mais notre capitale, ce n'était pas Madrid, oh non, notre capitale, c'était Paris!»

11h

Maté pour tous



Sur l'avenue 18 de Julio, délicieux mélange d'architecture ancienne et moderne. Les balcons et fenêtres en fer forgé sont souvent de véritables oeuvres d'art. Dans la rue comme dans les parcs, une personne sur trois se promène avec sa tasse de maté (sorte de thé aux herbes) dans la main ou dans un sac de cuir typique porté en bandoulière. Le maté pour les Uruguayens, c'est à la fois le thé des Anglais, la bière des Irlandais et le vin des Français, le liquide du quotidien, mais aussi celui de l'amitié, de la famille et du partage. On se passe la tasse, on boit à la même paille métallique appelée bombilla. Oups, éclaircie piétonnière, le joli passage des Droits humains ouvre sur le palais des Tribunaux et la Cour suprême de justice, gardée par des militaires.

13h

Emblématique Palacio Salvo

Dominée par l'étonnant Palacio Salvo, plus haut édifice de la ville, la Plaza Independencia est le dernier arrêt avant la vieille ville. Il faut en faire le tour pour voir la maison du Gouvernement, le célèbre théâtre Solis timidement retiré dans un des coins, un haut lieu des arts en Amérique australe, ainsi que le mausolée du général Artigas coiffé de son immense statue. On dit qu'au moment de mourir, le général, surnommé le Libérateur, demanda à monter sur un cheval comme un gaucho. Passé la Puerta de la Ciudadela, on se retrouve dans la vieille ville et ses rues piétonnières. Les vitrines y sont encore plus tentantes, et plus chic... Misère!

14h30

Cafétérias

Pour dîner, on peut s'arrêter dans l'un des multiples cafés. C'est bon, très abordable et comme ils sont très fréquentés, l'atmosphère y est toujours très vivante. C'est l'endroit idéal pour zyeuter la faune locale en goûtant un vin du pays. On ne lésine pas sur le vin en Uruguay. On vous remplira la coupe à ras bord pour 3$. Viva Uruguay!

16h

Église Matriz

De l'autre côté de la Plaza de la Constitucion, l'église Matriz, le plus vieil édifice de la ville, élevée au rang de cathédrale métropolitaine par le pape Léon XIII en 1897, s'adosse modestement aux autres bâtiments. Avec son décor blanc, son intérieur est carrément lumineux.

En soirée

La bataille du tango

L'Uruguay dispute férocement à l'Argentine la paternité du tango. D'un point de vue mondial, l'Uruguay semble avoir perdu la bataille (qui parle de tango uruguayen?), mais n'allez surtout pas le dire aux habitants de Montevideo qui pratiquent le tango avec autant de passion que leurs voisins argentins. La Cumparsita, l'un des tangos les plus connus, n'est-il pas uruguayen? Souper-spectacle donc au très touristique Milongon où l'on goûtera du tango dansé et chanté, mais aussi du candombé avec ses rythmes africains, de la danse gaucha, etc. Une sorte de plongée dans la musique uruguayenne de ses origines à nos jours. À 50$, vin et spectacle compris, c'est extrêmement cher pour les gens locaux, mais raisonnable pour la plupart des touristes. À la fin, tout le monde danse sur la piste carrelée.

JOUR 2

9h

Déjeuner gargantuesque

Qu'on prenne un café, deux rôties ou un repas de bûcheron, il faut absolument s'arrêter dans un resto local pour le petit-déjeuner. Gargantua peut aller se rhabiller. Jamais vu une telle montagne d'aliments pour entreprendre la journée: steak, viandes froides, frites, salade et, évidemment, oeufs au miroir pour coiffer le tout. Étonnamment, l'obésité semble rarissime, probablement à cause des berges qui invitent à la marche et au vélo.

10h30

Le dilemme des musées

Comme les musées pullulent, le choix est difficile. Le Musée du gaucho est fascinant, tout comme le Musée des arts décoratifs, installé dans le palais Taranco dont la charmante cour nous séduit.

12h30

Marché du port

Dîner au marché du Port, un marché couvert où la simple vue des innombrables pièces de viande cuisant sur les immenses grils des stands ferait faire une crise cardiaque à un végétarien. Heureusement, des vendeurs de légumes s'intercalent. Cela dit, la visite du marché qu'animent de nombreux artistes de rue est un incontournable.

14h

Ramblas et opéra

Promenade sur les ramblas. Eh non, on n'est pas à Barcelone. Mais il y a ici la Rambla Francia, la Rambla del Peru, la Rambla Franklin D. Roosevelt, celle du Mahatma Gandhi, etc. Au total, quelque 20 km de plages et une promenade qui ceinture presque toute la capitale. Elle est si large que marcheurs, joggers, cyclistes, skaters, buveurs de maté peuvent s'y côtoyer sans jamais se frôler. Même les copains qui s'arrêtent pour jaser ne dérangent personne. Sur la plage, on se baigne, on bronze, on pêche ou on joue au cerf-volant. Génial!

De l'autre côté du boulevard longeant La Rambla, un arrêt à l'étrange Castillo Pittamiglio, tellement enserré entre ses voisins qu'on dirait un bateau incapable de larguer ses amarres...

En soirée, quoi d'autre, une soirée au théâtre Solis pour goûter ce piment culturel si typique de Montevideo.