Santo Domingo, c'est La Havane... en plus festif. Des bâtiments historiques, des rues étroites, du bruit, une circulation automobile dangereuse et des joueurs de dominos qui s'installent pendant des heures dans les parcs. Dommage que la majorité des touristes qui visitent le pays n'y mettent pas les pieds...

Partir à la découverte de la plus ancienne capitale du Nouveau Monde permet à la fois de replonger dans l'histoire des Amériques tout en profitant de la modernité d'une ville en pleine croissance et d'une véritable plage urbaine. Le tout accompagné de bouchons de circulation monstre, de vendeurs de fruits frais qui jouent du coude sur les trottoirs et du bruit constant des klaxons mêlé aux notes de merengue crachées par les postes de radio des voitures et des commerces. Voilà un chaos sympathique.

Pour vivre pleinement l'expérience dominicaine, rien de mieux que d'aller se perdre dans la vieille ville. Dans les faits, il est bien difficile d'être déboussolé dans la partie la plus ancienne de Santo Domingo. Elle compte à peine quelques rues. L'idée est d'errer dans les environs (attention aux trous et aux trottoirs endommagés), d'aller visiter la cathédrale Santa Maria la Menor - la première construite en Amérique -, de marcher dans la rue de Las Damas, bordée de nombreuses bâtisses coloniales, de saluer les gens assis sur des chaises de plastique devant la façade des colmados (dépanneurs) ou encore de s'installer à une terrasse pour observer les parties de dominos qui se disputent à toute heure du jour ou de la nuit. Et tant qu'à y être, il faut en profiter pour commander du rhum - le Brugal - et le siroter tranquillement.

Pour finir la journée en beauté, direction Plaza de España, grande place souvent animée par des spectacles. Le soir, les terrasses éclairées des cafés et des restaurants qui bordent l'endroit sont des plus attrayantes. À noter que, en République dominicaine, il est toujours plus agréable de manger à l'extérieur. C'est que les Dominicains, visiblement déterminés à contrer la chaleur accablante, n'hésitent pas à faire fonctionner les climatiseurs à sa pleine capacité. Dans les restaurants et les commerces, le froid glace les pieds.

Promenade en métro et bronzage sur la plage

Après la vieille ville, il faut faire une visite dans la partie moderne. En fait, monter à bord du métro pour s'y rendre est une expérience en soi. Air conditionné, télévision, présence d'agents de sécurité: les wagons - d'une propreté exemplaire - utilisés quotidiennement par les Dominicains sont presque luxueux, de quoi rendre les Montréalais verts de jalousie... Prix du passage: 50 cents. La ligne 1, actuellement en service, compte 17 stations qui traversent la ville en direction nord-sud. Le métro vous mènera notamment à la Plaza de la Cultura, au Teatro de Bellas Artes ou Museo de Arte moderno. À la sortie de plusieurs stations, des vendeurs d'oranges (déjà pelées!) que les gens appellent chinas profitent du va-et-vient des usagers pour faire des affaires.

Plus au sud de la ville, la plage Gibia longe l'avenue George-Washington. Véritable havre de paix urbain, l'endroit permet aux citadins de se rafraîchir dans la mer et même de s'entraîner grâce à un gymnase en plein air. Pour casser la croûte, il faut s'attabler au Adrian Tropical. Très fréquenté par les locaux, ce restaurant sans prétention offre une variété de mets typiquement dominicains comme les délicieux tostones (bananes plantains frites que l'on mange un peu comme des frites, accompagnées d'une sauce piquante ou du traditionnel ketchup), des empanadas de yucca (tubercule d'origine latino-américaine) ou encore une réconfortante soupe de fruits de mer. On y sert également des jus de fruits frais. Attention toutefois, la tendance à ajouter du sucre - en très grande quantité - est répandue ici. Il faut donc le préciser, au moment de la commande, si l'on ne souhaite pas en avoir.

Après la visite de la ville, le métro, la plage, le rhum et le jus de fruits, il ne reste qu'à faire une virée sur les pistes de danse. Difficile de passer à côté puisque, le soir, dans les rues de Santo Domingo, la musique est partout. Les amateurs de merengue et de bachata peuvent sans problème faire une tournée des différents colmados où ils pourront danser et boire de la Presidente.

Autre option: la danse en plein air. Dans un endroit appelé la Terraza Olympica - grandement fréquentée par les habitants de Santo Domingo -, il est possible de se déhancher sur des rythmes latins ou encore de s'attabler pour siroter un verre et grignoter. Faire la fête à la dominicaine, il n'y pas de meilleure façon de terminer un séjour à Santo Domingo.

Deux bonnes adresses

Hôtel Frances Santo Domingo

Charmant petit hôtel dont les chambres donnent sur une cour intérieure, situé dans la vieille ville. Calle Las Mercedes Esquina, Santo Domingo

Pat'e Palo

Restaurant dont la terrasse donne sur la Plaza de la Cultura, dans la ville coloniale. La Atarazana, no 25, Santo Domingo

Petit lexique des spécialités du pays

Tostones: bananes plantains frites qui se mangent souvent en entrée ou à la fin des soirées. Servies avec un peu de sel, une sauce piquante ou le traditionnel ketchup.

Chillo: poisson rouge que l'on retrouve sur presque tous les menus des restaurants.

Sancocho: ragoût composé de plusieurs types de viandes (poulet, porc, boeuf) et de légumes. Ce plat fait partie de la cuisine traditionnelle.

Mangú: purée de bananes plantains souvent servie au petit déjeuner pour accompagner les oeufs.

Chicharone: couenne de porc marinée.