«Acapulco n'a pas d'égal», se plaisent à dire les Mexicains. Cette station balnéaire de la côte ouest du Mexique est aujourd'hui moins populaire que Cancún et Puerto Vallarta, mais elle a conservé son petit côté glamour hollywoodien qui a fait sa renommée dans les années 50 et 60.

Destination longtemps prisée par les stars, Acapulco a connu un certain déclin face à d'autres stations balnéaires mexicaines, sans pour autant perdre le charme suranné d'une époque où tout semblait plus facile. L'hôtel Boca Chica mise d'ailleurs sur ce passé pour séduire les visiteurs.

Des scènes de Fun in Acapulco, avec Elvis Presley, y ont été tournées dans les années 60, Liz Taylor et Frank Sinatra y avaient leurs habitudes, comme beaucoup d'autres personnalités hollywoodiennes: l'hôtel Boca Chica, situé dans la vieille partie d'Acapulco, a longtemps été un endroit fréquenté par le gratin.

Depuis cinq ans, l'établissement, complètement rénové, fait revivre l'esprit de ces belles années. Le charme d'époque est au rendez-vous.

Pour plusieurs, Acapulco évoque ce premier voyage fait en famille, il y a fort longtemps, ou encore la lune de miel qui date de l'époque où les Beatles étaient au sommet de leur carrière. C'est l'esprit de cette époque lointaine que l'établissement veut faire revivre. «C'est un hôtel que tout le monde connaît ici», assure Geraldina Torreblanca, gérante de l'hôtel. Pour se remémorer ses souvenirs ou encore pour se plonger dans une ambiance rétro, un séjour à l'hôtel Boca Chica s'impose. Mais attention, ici rétro rime avec bon goût.

Quand Grupo Habita s'en est porté acquéreur il y a cinq ans, l'établissement était en piteux état. Le projet des propriétaires était de conserver la charpente de l'hôtel et d'en préserver l'esprit en le modernisant. Mission accomplie. Sur le bord de la piscine et dans le hall, on retrouve ces classiques chaises d'extérieur d'allure tropicale. Des persiennes blanches sont installées aux fenêtres des chambres. Le blanc et le vert pâle prédominent dans une ambiance tout à fait «motel». Sans oublier le vieux vélo laissé sur le bord du comptoir à la réception, le poste de radio et le frigo datant du milieu du XXe siècle. La piscine en forme de huit, la même qu'à l'époque, contribue à sublimer le côté rétro de l'hôtel.

Se sustenter 

Le petit restaurant de l'hôtel s'inscrit lui aussi fort bien dans cet esprit. Situé sous une palapa, il donne littéralement l'impression d'être au beau milieu de la mer. Des escaliers et un petit quai donnent d'ailleurs directement accès à une véritable piscine naturelle. Pour manger, on prend place dans de confortables chaises en fer forgé blanc. De grosses lampes rondes suspendues un peu partout ajoutent à l'ambiance. La carte propose des plats s'inspirant de la cuisine mexicaine et japonaise : beignets de crabe servis avec une sauce piquante, légumes tempuras, tacos de poisson frit... Le chef de cuisine, Keisuke Harada, est originaire du pays du Soleil-Levant. Soit, le service n'impressionne pas par sa rapidité, mais il est tout de même attentionné.

Ceux qui y souhaitent manger les pieds dans le sable trouveront aussi leur compte, même si cet hôtel sympathique ne jouit pas d'un accès direct à la plage. La plage publique La Caleta se trouve en effet tout près, et il suffit de faire quelques pas puis de se laisser guider par les rythmes de bachata ou de reggaeton pour se retrouver dans l'eau.

Pour y casser la croûte, on a l'embarras du choix, car cette plage, essentiellement fréquentée par des Mexicains, est bordée de nombreux petits restaurants typiques où l'on mange sous un toit de palapa ou, plus près de l'eau encore, sous un parasol.

Nous avons arrêté notre choix sur La cabaña de Caleta, petit resto typique ouvert depuis plus de 60 ans et chaudement recommandé par les gens du coin. La cuisine est simple, et le mieux est encore d'opter pour le poisson grillé ou les quesadillas de poisson servies avec du guacamole. Et pour digérer le tout, rien de mieux qu'une petite baignade. L'eau y est tranquille; aucun danger d'être emporté par les vagues.

Les plongeurs de la Quebrada 

Et un séjour à Acapulco n'est jamais véritablement complet sans un petit détour pour admirer les célèbres plongeurs de la Quebrada.

Depuis les années 30, des courageux se lancent dans l'eau du haut d'une mythique falaise de 45 mètres. Une plateforme permet au public d'assister au spectacle qui se tient cinq fois par jour. Ceux qui souhaitent avoir une meilleure vue peuvent toujours admirer ces prouesses à bord d'un bateau ou de la terrasse du restaurant La Perla. Mais dans ces deux cas, il faudra payer.

Photo fournie par Undine Prohl, fournie par Grupo Habitat

Le petit restaurant de l'hôtel Boca Chica a de charmant airs de bord de mer. 

Photo Undine Prohl, fournie par Grupo Habitat

L'hôtel Boca Chica a fait peau neuve, mais sans renier le style, aujourd'hui agréablement rétro, qui a fait sa renommée. 

Sur la route d'Acapulco

Rouler entre Mexico et Acapulco est une belle occasion de faire des escales au coeur du Mexique. Pour déguster des quesadillas sur le bord de la route, à Cuernavaca, la ville du printemps éternel et à Taxco, l'un des plus jolis villages du pays...

Las Tres Marias

Cette petite halte située à une quarantaine de minutes de Mexico sur l'Autoroute du soleil permet de se familiariser rapidement avec les habitudes alimentaires mexicaines. Il s'agit en fait d'un regroupement de minuscules restaurants où les clients s'attablent pour déguster des quesadillas: une tortilla pliée en deux et garnie de fromage, de poulet, de pommes de terre ou encore de fleurs de courgettes. La dame en tablier qui vous sert les prépare rapidement sur une plaque chauffante. On peut facilement en déguster deux ou trois sans se ruiner.

Cuernavaca

«La ville du printemps éternel». Voilà le surnom poétique donné par les Mexicains à Cuernavaca. Et pour cause, il y fait en moyenne 21˚C toute l'année. C'est ce qui explique pourquoi de nombreux riches habitants de la ville de Mexico y possèdent une résidence secondaire avec piscine. En plus des nombreux parcs aquatiques situés à proximité, la ville abrite un joli centre peuplé de demeures coloniales. On peut y admirer la cathédrale et le Palacio de Cortés, l'ancienne maison du conquistador espagnol Hernan Cortes convertie en musée.

Pour se sustenter

El Barco

On y sert un délicieux pozole, soupe typiquement mexicaine dans laquelle on retrouve de gros grains de maïs et de la viande effilochée.

Calle Ignacio Rayon 3

Taxco

À environ deux heures de route de la capitale, l'endroit a été longtemps connu grâce à ses mines d'argent. Bien qu'elles soient maintenant fermées, on continue d'y vendre quantité de bijoux... qui ne sont pas toujours en argent. Mais on ne va pas à Taxco pour cette raison. Les maisons coloniales construites en flanc de montagne, les rues pavées et étroites, les petits marchés d'artisanat, l'église... et le petit parc central séduisent tous les visiteurs. On peut aisément passer une journée dans cet endroit, classé monument historique national, à se perdre dans les rues, à faire l'ascension de la montagne pour se rendre jusqu'à la croix qui domine le village ou encore à admirer l'église baroque Santa Prisca, construite en 1748.

Comme c'est le cas pour bien des endroits au Mexique, le dimanche reste la meilleure journée pour visiter Taxco. Il y a de l'animation un peu partout. Les restaurants préparent le fameux pozole, les musiciens sortent leurs instruments, et on organise même des spectacles extérieurs de marionnettes géantes. Une bonne façon de s'imprégner de la culture mexicaine. On mange des tamales sur le pouce, des fruits fraîchement coupés ou encore des épis de maïs.

Photo Nathaëlle Morissette, La Presse

Situé à environ deux heures de la capitale, Taxco, avec son architecture coloniale et ses rues pavées, figure parmi l'un des plus beaux villages du Mexique.