La supposée prophétie maya de la «fin du monde» dans les derniers jours de décembre va provoquer un vague touristique dans les stations balnéaires de l'est du Mexique ainsi que dans les sites archéologiques de la région qui se préparent à accueillir des milliers de visiteurs venus du monde entier.

À Cancun, situé dans l'Etat du Quintana Roo - un des cinq États mexicains où s'est développé le monde maya - les hôteliers prévoient un taux d'occupation de 90%, un ballon d'oxygène pour cette destination affectée depuis 2009 par la crise économique mondiale.

L'attente de la «fin d'une ère», le slogan touristique mis en avant à Cancun, «a certainement été bénéfique pour la destination car les chiffres actuels représentent une hausse d'au moins 9% par rapport à ceux de l'année dernière», a dit à l'AFP Rodrigo de la Peña, président de l'Association des hôtels de Cancun.

Cette destination, ainsi que la Riviera Maya et sa vaste étendue de plages, est stratégique pour la promotion touristique de la tant attendue «fin du monde» en raison de sa relative proximité (188 km) du site archéologique de Chichen Itza, où se trouve la pyramide monumentale de Kukulkan, nom maya du Dieu le plus important du monde préhispanique, le Serpent à plumes.

Chichen Itza, dans l'État du Yucatan, est le site archéologique le plus célèbre et celui qui devrait connaître la plus forte affluence, avec pour point d'orgue une grande cérémonie le 21 décembre - date commerciale de l'évènement, des chercheurs parlent eux du 23 - avec la reconstitution de plusieurs rituels mayas.

L'association des hôtels de Cancun a proposé des séjours prévoyant pour la troisième semaine de décembre des visites à Chichen Itza, à Tulum, un site archéologique de bord de mer ou au parc naturel de Xcaret.

L'institut national d'archéologie et d'histoire (Inah) du Mexique, chargé des sites, a prévu des conférence et des événements de présentation de l'héritage maya, avec une volonté de remettre à leur juste place la valeur des visions catastrophistes.

«Nous voulons aller au-delà des manipulations qui, à partir de films ou de romans, font état d'une prophétie maya de la fin du monde. Nous insistons notamment sur les connaissances des mayas dans le domaine des mathématiques ou de l'astrologie», selon un responsable de l'Inah.

Villahermosa, dans l'État du Tabasco, est la ville du musée archéologique abritant des fragments du «Monument 6», l'imposante stèle de pierre taillée qui a donné lieu aux spéculations sur une prétendue prophétie maya de la «fin du monde». En réalité ce monument narre l'histoire d'un seigneur maya dans laquelle la date du 23 décembre, fin d'un cycle long du calendrier maya est simplement mentionnée.

C'est là qu'auront lieu des conférence sur le thème «une nouvelle ère commence».

À Tapachula, dans l'État du Chiapas, près de la frontière avec le Guatemala, une énorme horloge électronique, marquant le compte à rebours jusqu'à la date du 21 décembre, a été installée aux abords d'un site archéologique.

Les Mexicains prennent avec humour la prophétie maya, notamment quand on enregistre de forts séismes, comme le 21 mars ou à l'aube du 15 novembre, présentés parfois comme des «répétitions» des mayas pour la fin du monde.

Le président Felipe Calderon a joué dans ce registre en faisant un rapprochement entre la fin de son mandat le 1er décembre et la prophétie maya.

«Selon le calendrier maya, tout un cycle se termine en décembre 2012. Beaucoup de choses fantaisistes ont couru et on dit que cela va être la fin du monde. La seule chose sérieuse qui va se terminer à la fin de cette année, c'est mon gouvernement», a-t-il plaisanté lors d'un déplacement en octobre.