La route sinueuse s'étire dans les montagnes de la Sierra Madre, à quelques dizaines de kilomètres de la station balnéaire d'Ixtapa. De part et d'autre, des plantations de noix de coco ponctuent le paysage autrement presque vierge. Puis, tout d'un coup, des stands multicolores apparaissent, au milieu de nulle part.

De vieilles femmes sont assises à l'abri du soleil de plomb qui brille 300 jours par année dans cette partie du Mexique. La marchandise qu'elles essaient de vendre est 100% locale: des dulces de coco, ou friandises à la noix de coco.

Le village de Juluchuca a fait sa marque dans tout l'État du Guerrero, et même au-delà, pour ses bonbons d'une qualité exceptionnelle. Les gâteries fabriquées ici sont tantôt rose fluo et bourrées de sucre, tantôt naturelles et tout juste grillées au four.

Le principal intérêt du hameau, outre les plages situées à quelques centaines de mètres, repose justement dans la visite des minuscules usines de dulces de coco. On peut les parcourir librement, ce qui permet de comprendre le processus de fabrication - assez simple, on s'entend - des petites bouchées et de bavarder avec les artisans.

Chez Cocolores, par exemple, on observe d'abord une équipe de trois jeunes hommes qui dépècent les noix de cocos à une vitesse fulgurante avec des machettes. La chair blanche est ensuite insérée dans un vieux moulin rabiboché, qui la transforme en fins flocons. Elle est enfin mélangée à du sucre, du colorant, et cuite à haute température dans un petit four tout aussi rustique.

La visite de Juluchuca et de ses environs permet de s'évader pour quelques heures d'Ixtapa, où loge la majorité des touristes de la région. La station balnéaire construite dans les années 70 jouit d'une situation géographique exceptionnelle, mais est dénuée d'âme et d'attraits typiquement mexicains. D'où la nécessité, pour certains, de quitter ce paradis préfabriqué pour une petite excursion.

La «Lourdes» mexicaine

Non loin de Juluchuca, un autre village, plus gros celui-là, s'est aussi fait une réputation dans toute la nation. Petatlán est considéré par bien des Mexicains comme la «Lourdes» du pays. Les croyants y viennent des quatre coins de la nation pour demander un miracle dans l'église Padre Jesús de Petatlán.

L'aura miraculeuse de la cité remonte au XVIIe siècle. Selon la légende populaire, une statue du Christ sur sa croix, intacte, a été trouvée au fond d'une rivière qui traverse le village, puis érigée dans l'église. Le lieu a vite atteint un statut mythique dans tout le Mexique après la réalisation de prétendus miracles.

Encore aujourd'hui, le babillard de l'église est couvert de photos d'êtres chers, de mèches de cheveux, de vêtements de bébés et de prières gribouillées sur de petits papiers. «Des gens demandent que leurs enfants soient libérés d'un problème de drogues, d'autres espèrent que leurs proches puissent traverser la frontière américaine sains et saufs», explique le guide Francisco Quintero Licona.

À l'extérieur de l'église, Petatlán offre de petites rues escarpées remplies de commerçants - qui vendent pour la plupart des babioles religieuses et des bijoux bas de gamme - ainsi que de petits bouibouis et une place centrale bétonnée. La ville ne séduit pas par sa beauté, mais par l'absence presque complète de touristes étrangers et par son caractère sans prétention.

De retour vers Ixtapa, un arrêt dans la ville voisine de Zihuatanejo s'impose. Cette cité portuaire de 59 000 habitants compte des centaines de boutiques et restaurants. Plusieurs, nichés dans les collines, offrent un panorama spectaculaire sur la baie verdoyante et ses petits bateaux de pêche. Ixtapa et Zihuatanejo déploient de grands efforts ces jours-ci pour tenter d'attirer les touristes internationaux, dont le nombre a chuté en flèche dernièrement. Les violences liées au trafic de la drogue dans plusieurs villes mexicaines - dont Acapulco, située 250 km plus au sud - expliqueraient en partie cette désaffection du public, perceptible par l'ambiance un peu morne des rues touristiques.

Les deux villes, isolées et de petite taille, seraient toutefois moins touchées que les grandes métropoles du pays par la guerre que se livrent les narcotrafiquants, affirment des sources locales.

Les frais de ce voyage ont été payés par le Convention&Visitors Bureau of Ixtapa-Zihuatanejo

Repères



> Ixtapa est situé sur la côte du Pacifique du Mexique, dans l'État du Gerrero, à 250 km au nord d'Acapulco.

> Le soleil brille en moyenne 300 jours par année dans la région.

> Transat, par l'entremise de sa filiale Nolitours, propose des vols directs de Montréal les mardis et vendredis, entre décembre et avril.

> Air Canada, pour sa part, offre jusqu'à avril des vols depuis Toronto, Vancouver et Calgary.

Photo: Maxime Bergeron, La Presse

L'église de Petatlàn, au Mexique. Les croyants y viennent des quatre coins de la nation pour demander un miracle.