La tour la plus haute du monde (1,6 km) pourrait se dresser en Équateur, sur la ligne imaginaire qui partage le globe en deux hémisphères, en hommage au passé indien du pays et pour favoriser le tourisme dans la zone.

«La Torre del Sol» (Tour du soleil), estimée à 200 millions de dollars, serait érigée dans la «Ville de la moitié du monde», un site situé à 13 km de la capitale Quito, où se trouve déjà une obélisque de 30 m, et qui accueille 875 000 visiteurs par an.

Avec ce gratte-ciel, le nombre de visiteurs pourrait être multiplié par trois, assure à l'AFP le promoteur du projet, Gustavo Baroja, gouverneur de la province de Pichincha.

Le monolithe actuel a été dressé en 1979 en l'honneur de missions françaises arrivées au XVIIIe pour étudier la forme et les dimensions de la Terre.

À cet endroit, une ligne rouge est peinte au sol, symbolisant l'équateur, les touristes se photographiant un pied dans chaque hémisphère, derrière un panneau annonçant «latitude 0», quand bien même le parallèle ne passe pas exactement ici.

«Nous souhaitons que (la tour) soit une icône mondiale et reflète ce que nous sommes», ajoute Gustavo Baroja, indiquant que la structure mesurerait 1,6 km de haut. La tour la plus haute du monde est actuellement Burj Khalifa, à Dubai, avec 828 m.

Marcela Costales, vice-gouverneur en charge du projet, raconte que la construction honorerait les indiens Quitu-Cara, qui «selon d'anciens codex ont été les premiers à déterminer la latitude 0 dans ce qu'ils appellent la Vallée secrète de l'équinoxe».

M. Baroja explique que la tour se dresserait précisément sur la ligne où passe le soleil lors des équinoxes. Plusieurs architectes de renommée mondiale ont été sollicités, comme le Brésilien Oscar Niemeyer, l'Espagnol Santiago Calatrava et l'Uruguayen Rafael Viñoly.

Ce dernier a réalisé un croquis dans son atelier de New-York. Selon son brouillon, la tour aurait une forme hélicoïdale, un diamètre de 300 mètres à sa base, quatre plate-forme et un ascenseur pressurisé propulsant ses passagers à 4450 m au-dessus du niveau de la mer.

Un comité technique doit être formé pour compiler les données émanant des facultés d'architecture du pays et d'un atelier international qui doit avoir lieu en janvier. Ces informations seront ensuite fournies à M. Viñoly afin de réaliser les plans définitifs, et pour que les travaux puissent débuter en 2014.

Selon ses partisans, le projet aurait suscité l'intérêt d'investisseurs provenant du Qatar, d'Europe et des États-Unis.

Il attire toutefois son lot de critiques. Alberto Andino, président du collège d'architecture de Pichincha, un temps proche du projet, estime par exemple qu'il faudrait d'abord en déterminer le contenu, et craint que cela ne se transforme en prouesse technique comme ce qui est observé à Dubaï, au lieu de défendre la nature.