Du Pacifique à l'Amazonie, en passant par les volcans des Andes, l'Équateur est un pays haut en couleur et en contraste. Un pays aux traditions multiples et parfois assez saisissantes. Pour vous en convaincre, suivez-nous sur la route du Quilotoa, dans l'exploration des marchés d'Otvalo et dans la découverte de la viande de cochon d'Inde.

Si l'Équateur est l'un des plus petits pays d'Amérique du Sud, c'est aussi l'un des plus diversifiés. On y passe de la montagne à la mer ou à la jungle en quelques heures à peine. Avec ses 40 volcans, ses chutes, ses eaux thermales, ses rivières agitées et ses routes vertigineuses, c'est une destination idéale pour les amateurs de plein air et les amoureux de la nature.

Dans le ventre du dragon à Quilotoa

L'autocar grimpe sans arrêt. Le moteur force. La route en épingle est à peine assez large pour laisser passer deux voitures, mais le chauffeur est agressif. Il ne tolère aucun véhicule devant lui et dépasse coûte que coûte dans les courbes et les côtes qui se succèdent. À gauche : un mur de roche. À droite, une falaise.

Les montagnes qui se dressent devant nous sont couvertes d'un damier verdoyant jusqu'à leur sommet. La population locale, entièrement autochtone, cultive chaque parcelle de cette terre riche et noire. Une terre qui a été crachée il y a des centaines d'années par le volcan Quilotoa, dont le cratère inondé domine la région à 3900 m d'altitude. Telle une bouche béante.

Pour s'y rendre, il faut affronter la route vertigineuse qui sépare la montagne de la capitale. Le trajet donne parfois froid dans le dos. Dans les fenêtres de l'autocar défile une campagne en montagnes russes. Au loin, de petites maisons blanches au toit de tuiles rouge ressemblent à des champignons dans les champs verdoyants. De vieilles Amérindiennes, les épaules couvertes de lourds châles roses, jaunes ou turquoise, marchent lentement au bord du bitume.

Nous arrivons finalement à Zumbahua, avant-dernier village avant le cratère. D'ici, il faut prendre une camionnette. On s'assoit dans la boîte, cheveux au vent. Le véhicule monte. Encore. Il passe devant quelques champs, puis le paysage devient désertique. La terre est fissurée par un canyon long de plusieurs kilomètres.

Après une vingtaine de minutes à se faire ballotter de tous les côtés, la main serrée sur le bord de la boîte, la camionnette nous dépose dans un minuscule hameau. Deux rues, une trentaine de maisons et une place en terre battue. Voici Quilotoa.

Nous déposons nos bagages dans un des nombreux gîtes (ici toutes les maisons louent des chambres, froides et rustiques), puis, cap sur la lagune, quelque part tout près. Nous passons devant un minuscule marché d'artisanat, nous montons une dernière côte, de quelques mètres à peine, puis, enfin, la voilà. À la fois étrange et majestueuse.

À 400 mètres en dessous de nous s'étend un lac large de 3 km, d'un bleu profond aux reflets métalliques de jaune et de vert. Autour, des crêtes rocheuses forment un cercle presque parfait. Au loin, on aperçoit les plus hauts sommets de la cordillère des Andes. Avec moins de nuages, on pourrait même voir le Cotopaxi, plus haut volcan actif du pays. Pas aujourd'hui.

Un sentier permet de faire le tour du cratère en quatre ou cinq heures. Un autre, abrupt, descend jusqu'à l'eau. Dans le ventre du volcan. Sur le chemin, le sol est couvert d'une terre friable dans laquelle on s'enfonce parfois jusqu'aux chevilles. Après une quarantaine de minutes, nous arrivons au fond.

La dernière éruption du Quilotoa remonte à 800 ans. Depuis, le cratère s'est rempli d'eau. On ne peut pas se baigner dans la lagune, mais on peut l'explorer en pédalo. Si l'eau est calme depuis des centaines d'années maintenant, le volcan, lui, n'est pas officiellement éteint. Cela n'a pas empêché un promoteur de construire des cabanes au creux du cratère. Nous choisissons plutôt de remonter.

Nous mettons bien deux fois plus de temps pour arriver en haut qu'il nous en a fallu pour descendre. À cette altitude, l'oxygène est rare. Le souffle court, nous prenons de nombreuses pauses. On aurait pu remonter à dos de mule, mais il fallait réquisitionner la bête en haut. Tant pis. On marche.

> Mardi: Une ville et ses marchés à Otavalo

> Mercredi: Cochon d'Inde au menu à Baños