Ingénieurs et ouvriers, policiers et fonctionnaires, restaurateurs et hôteliers sont tous mobilisés pour accueillir à Cuba mardi et mercredi prochains le sommet de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), pour lequel La Havane s'est refait une beauté.

Le vaste palais des expositions Pabexpo (14 000 m2) a été totalement remodelé pour recevoir les représentants des 33 États réunis pour ce premier grand rendez-vous international organisé par Cuba depuis le sommet ibéro-américain de 1999.

En quelques mois, le Pabexpo, immense halle recevant tous types de salons populaires, s'est converti en un centre de réunion de haut niveau technologique.

Selon la vice-ministre cubaine des Affaires étrangères, Ana Teresita Gonzalez, «toutes les conditions ont été créées pour recevoir comme il se doit l'immense majorité des chefs d'État et de gouvernement» des 33 pays de la Celac, soit tous les pays du continent américain à l'exception des États-Unis et du Canada.

Situé dans une zone résidentielle de l'ouest de la capitale cubaine, à une vingtaine de kilomètres de la vieille ville et à quelques encablures des résidences des frères Fidel et Raul Castro, le Pabexpo exhibe «une nouvelle décoration qui conjugue élégance, confort et fonctionnalité», selon les organisateurs du sommet.

Relooké en noir et blanc, avec des touches de bleu, blanc et rouge du drapeau cubain, le Pabexpo affiche en façade une immense Amérique latine bleue. Une longue table ovale comptant 66 fauteuils occupe le grand salon principal.

On y trouve aussi un bureau privé par pays, des salons destinés aux rencontres bilatérales, une salle de presse pouvant recevoir 600 journalistes et une multitude d'écrans télé. Le tout équipé d'un système WiFi, technologie rarement dispensée dans les lieux publics de Cuba, où l'accès à internet est très limité par les autorités.

Et la cure de beauté a gagné toute la ville. Peintres, jardiniers et ouvriers de la voirie s'efforcent depuis des mois de remaquiller La Havane, où les travaux de rénovation sont habituellement réservés à la touristique vieille ville.

Les axes routiers les plus importants - notamment la 5e avenue et le Malecon, la corniche de front de mer, qui relient le Pabexpo à la vieille ville, et l'avenue Paseo qui mène à l'emblématique place de la Révolution - ont été rénovés et de nombreux bâtiments publics ont reçu une généreuse couche de peinture.

Depuis plusieurs jours, la police prend position sur les grands axes. La circulation -habituellement fluide en raison de la maigreur du parc automobile cubain - va être perturbée avec de nombreuses voies réservées aux délégations officielles et véhicules accrédités.

L'aéroport international José Marti a lui aussi subi une cure de jouvence et un des cinq terminaux sera exclusivement réservé au trafic lié au sommet.

La fièvre a également gagné les «cuentapropistas», ces travailleurs indépendants que le régime communiste cubain s'efforce d'encourager pour revitaliser son tissu économique.

Maison d'hôtes, restaurants privés, taxis et petits commerçants se préparent activement pour recevoir les milliers de visiteurs dont les dollars seront les bienvenus dans la capitale cubaine.