Un défilé rendant hommage aux grands succès de Hollywood comme «Avatar», «Les dents de la mer» ou «Les aventuriers de l'arche perdue» a soulevé l'enthousiasme lundi à l'aube alors que les festivités du carnaval de Rio connaissaient leur apothéose.

Le défilé coloré et plein d'effets visuels de l'école Unidos de Tijuca, la championne en titre, a enchanté les 70 000 spectateurs entassés au Sambodrome dans la nuit de dimanche à lundi, lors de la première des deux nuits de spectaculaires défilés.

Pendant douze heures, six écoles ont paradé sur les 700 mètres du Sambodrome, une avenue bordée de gradins à ciel ouvert et de loges VIP. Le défilé a été clos au lever du jour par l'école de Mangueira, la plus ancienne et la plus populaire, avec une étourdissante batterie. Costumes extravagants, percussions assourdissantes, chars monumentaux et «passistas» (danseuses) révêtues de leurs seules paillettes: le carnaval offre un spectacle mêlant rythme, couleur et sensualité, présenté comme le plus grand du monde.

Au cours des nuits de dimanche et lundi, les douze meilleures écoles de samba de la ville se disputent le titre convoité de «championne du Carnaval», une véritable compétition suivie avec la même passion que les grands matchs de football. La ville va vivre dans l'inquiétude jusqu'à l'annonce mercredi du verdict des juges qui notent chaque défilé sur dix critères très stricts (chars, costumes, rythme, percussions...). Répétant la formule victorieuse de l'an dernier, Unidos de Tijuca a innové avec un hommage aux grands succès du cinéma américain. Un spectaculaire effet visuel de morts-vivants perdant et récupérant leur tête a laissé bouche bée les spectateurs.

Même le super-modèle brésilien Gisele Bundchen, qui a incarné la déesse Venus sur un char de l'école de Vila Isabel, n'a pas autant attiré l'attention. Cette année, il s'agissait d'une fête très spéciale, que les Brésiliens ont appelé «carnaval de la solidarité», après qu'un immense effort collectif a permis à trois d'entre elles, touchées par un terrible incendie il y a un mois, de refaire à la hâte chars et costumes.

En un geste de solidarité, le footballeur vedette Ronaldinho Gaucho a défilé avec l'une de ces écoles, Portela, dansant la samba et saluant la foule qui l'acclamait. Manifestement aussi à l'aise sur le bitume de l'avenue Marques de Sapucai que sur le gazon, Ronaldinho a défilé à nouveau au milieu des percussions de l'école de Mangueira. L'effervescence commence bien avant le défilé, dans les rues où patientent les milliers de danseurs des écoles. Nina, une Norvégienne de 37 ans, vit depuis un an et demi à Rio mais participe à son premier défilé de carnaval. «C'est la première fois que je viens au Carnaval. C'est absolument incroyable. Tout est tellement organisé, je ne peux pas le croire. Je suis venue à une répétion la semaine dernière et tout paraissait chaotique. Mais maintenant, tout le monde sait où aller!», s'est-elle exclamé.

Parmi les VIP, l'actrice canadienne Pamela Anderson a aussi fait part de son enthousiasme pour les défilés. «J'adore. J'y pense tout le temps. C'est formidable de les voir en vrai», a-t-elle dit à l'AFP. A l'entrée du Sambodrome, le petit Pedro Paulo, 2 ans, porte le costume d'un policier d'élite, un déguisement populaire cette année après les opérations de pacification des favelas lancées par les autorités pour expulser les trafiquants de drogue.«Le carnaval est un moment d'union, de paix», a dit à l'AFP sa grand-mère, venue du quartier populaire de Tijuca, dans la banlieue nord.