Même pour un court séjour, Buenos Aires a tout pour impressionner les visiteurs qui arpentent ses quartiers, ses rues... et ses cimetières. Une ville de contrastes saisissants.

Une foule se presse dans le cimetière de la Recoleta. Les gens déambulent, gerbes de fleurs à la main, parmi les superbes mausolées funéraires des familles de la haute bourgeoisie. Puis, ils s'arrêtent devant le monument de celle qui fut l'une des figures emblématiques de l'Argentine.

Le mausolée d'Eva Peron est le monument funéraire le plus visité de toute l'Argentine. Et le cimetière dans lequel repose celle qui a mené sa lutte pour la justice sociale et que le peuple appelait affectueusement «Evita» est l'un des principaux attraits du quartier Recoleta. Ce quartier chic, avec ses belles demeures aux façades françaises, ses ambassades et hôtels de luxe, est aussi celui de la vie culturelle de Buenos Aires; on y trouve entre autres la Bibliothèque nationale et le Musée national des Beaux-Arts.

Mais il y a aussi l'envers du décor: le quartier et son cimetière sont à des éternités des bidonvilles de Buenos Aires, qu'on appelle non pas «favelas» comme au Brésil, mais «bichas». Ajoutez un cimetière de vieux bateaux rouillés à côté d'une «bicha» et vous comprendrez que la capitale de l'Argentine oscille entre richesse et pauvreté. Située sur la rive ouest du fleuve pollué Rio de Plata, elle compte, avec l'agglomération urbaine, 12 millions d'habitants. Elle est l'une des plus grandes agglomérations urbaines du monde et la plus européenne de toutes les villes de l'Amérique du Sud.

Plaza de Mayo

Si vous faites un passage éclair à Buenos Aires, voici les principaux endroits qu'il faut voir. Il faut d'abord vous arrêter à la place de Mai (Plaza de Mayo) qui est le coeur de la cité, l'endroit où la ville de Buenos Aires a été fondée. C'est le lieu de toutes les manifestations ouvrières et politiques. Ainsi, depuis 1977, des groupes de femmes se réunissent chaque jeudi, la tête couverte d'un foulard blanc, afin de rappeler à la mémoire leurs fils et petit-fils tués pendant la dictature (1976-1982), qui a fait 30 000 disparus. La foule se presse également dans la Cathédrale pour y saluer le mausolée de Jose de San Martin, héros de l'Indépendance de l'Amérique du Sud, que les Argentins nomment le Père de la Patrie. Tout près, le réputé café Tortoni, depuis longtemps le rendez-vous des artistes, des gens de lettres et des politiciens, demeure un incontournable lorsqu'on est de passage dans la ville.

Puerto Madero

À proximité de la Plaza de Mayo, le quartier Puerto Madero est sûrement l'un des plus chics et des plus sécuritaires de la ville. À cet endroit se trouvait autrefois le port marchand de la ville, tombé en décadence pendant des décennies et devenu l'une des zones les plus dégradées de la ville. Le quartier a été réhabilité dans les années 90, pour devenir un quartier commercial, résidentiel et touristique. Les entrepôts rénovés abritent bars et restaurants. Les immenses grues qui ont servi aux travaux dans le quartier sont demeurées en place, telles des oeuvres d'art contemporaines.

Avec ses maisons de tôle ondulée peintes de couleurs vives et ses danseurs de tango dans les rues, le quartier de La Boca, que l'on appelle «La República de la Boca», est l'un des quartiers les plus typiques de la ville et sans doute aussi le plus touristique. La création de ce quartier remonte au temps de l'immigration européenne, quand les vagues d'immigrants Italiens et Espagnols se sont succédé. La Boca était alors le port de l'Argentine. Il a toujours été et demeure un quartier pauvre. Dans la rue Caminito, on trouve des boutiques, des restos et cafés, où l'on peut s'attabler en regardant les danseurs de tango.

Enfin, on fait un détour par le quartier Retiro, qui est le haut lieu de l'histoire de l'Argentine, à cause des événements importants qui s'y sont produits. On y verra entre autres un monument qui souligne la défaite de l'Argentine lors de l'invasion des îles Malouines. Le monument porte les noms des 649 Argentins morts dans cette guerre. D'ailleurs, l'Argentine revendique toujours la propriété des îles Malouines, encore britanniques. À plusieurs endroits, dans la ville, on peut lire sur les murs des édifices des graffitis: «Las Malvinas son argentinas».

Photo Digital/Thinkstock

Avec ses maisons de tôle ondulée peintes de couleurs vives, «La Republica de la Boca» est l'un des quartiers les plus typiques de Buenos Aires.