La Martinique vise un million de touristes supplémentaires d'ici 2020 et 625 millions d'euros de recettes contre respectivement 621.000 vacanciers actuellement et 282 millions de recettes, a déclaré à l'AFP la présidente du Comité martiniquais du tourisme Karine Roy-Camille.

AFP

Mme Roy-Camille est venue au salon professionnel du tourisme IFTM Top Résa à Paris pour faire en sorte que la destination «regagne du crédit auprès des voyagistes et des agents de voyage», après le conflit social de 2009.

La présidente du Comité martiniquais du tourisme est engagée avec les collectivités locales dans un vaste projet de réforme qui doit permettre à l'île de devenir une destination touristique complète «et pas seulement balnéaire» et d'attirer également plus d'Européens.

Sur quelque 621 000 touristes l'an dernier, 78% venaient de France métropolitaine tandis que 3% environ étaient Européens (16 880). «Notre but est d'atteindre 10% d'ici 2015. Des campagnes de promotion vont cibler plus particulièrement l'Allemagne, la Belgique, la Suisse et l'Italie», a-t-elle détaillé.

Pour aider à amener cette clientèle étrangère aux Antilles, Air France va ouvrir pour la première fois début novembre une ligne depuis l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, alors qu'avant tous les départs se faisaient d'Orly.

L'arrivée de l'A380 est également programmée dans un avenir proche.

Le projet de réforme entend passer par une rénovation et une montée en gamme du parc hôtelier, mais aussi une formation plus poussée aux métiers du tourisme, une campagne de sensibilisation de la population, un tourisme diversifié (culturel, d'affaires, etc.) ou encore le développement de la croisière.

«Les Caraïbes sont le plus grand bassin au monde en termes de croisières avec de grands acteurs qui sont américains», a-t-elle relevé en voulant miser à la fois sur les escales et les têtes de ligne (là où les passagers embarquent et désembarquent), quitte à demander des conseils pour l'aménagement des ports aux compagnies.

«Notre modèle touristique n'est pas celui de la République dominicaine avec des hôtels ghettos», a-t-elle dit avant d'ajouter: «si nos prix sont plus chers, on doit le justifier par la qualité et la Martinique regorge de trésors».