Face à la demi-douzaine de grands voyagistes qui offrent les destinations soleil en vol nolisé, il en est quelques-uns qui proposent des forfaits «à la carte»: Tours Maison, Intair Vacances, Alio Tours, Flextours... La formule est plus onéreuse que celle du forfait traditionnel.

Tours Maison, par exemple, propose le SuperClub Breezes de Varadero pour 424$ par nuit et par chambre, ce qui revient à près de 1500$ par personne pour une semaine, avion et transferts entre l'aéroport et l'hôtel non inclus. Pour le même tarif, les grossistes actifs dans le nolisement offrent l'avion et les transferts en prime.

Flexibilité

Pour justifier ce prix, les producteurs de forfaits «à la carte» invoquent la flexibilité qui permet aux consommateurs qui voyagent à bord de vols réguliers de partir et de revenir les jours qui leur conviennent. Or, leurs concurrents s'efforcent de briser le carcan des vacances limitées à 7 ou 14 jours en proposant des forfaits de 3, 4, 10 et 11 jours dans les destinations les plus populaires - Varadero, Punta Cana et Cancun - pour lesquelles ils proposent des départs quotidiens. «La demande pour les forfaits de 10 et 11 jours est en croissance constante», note Valérie Martin, porte-parole de Vacances Transat.

Le directeur exécutif de Vacances Signature, Sam Char, observe que le voyage à bord des compagnies aériennes régulières ne présente pas que des avantages, au contraire! «Les grossistes qui programment des forfaits à la carte dans les Antilles travaillent pour la plupart avec des transporteurs américains: Delta, United Airlines, American Airlines, etc., dit-il. Et le trajet avec ces compagnies implique nécessairement un changement d'avion à Miami ou, parfois, à Atlanta. Ce qui signifie qu'il faut se plier aux formalités douanières et qu'au lieu de durer quatre heures, le voyage prend toute la journée. Sans compter que ces transporteurs ne servent pas de repas, contrairement aux compagnies de vols nolisés.»

Mais Bernard Gendron, président de Flextours, réfute ces arguments. «Il est certain que je préférerais faire voyager ma mère, qui a 74 ans, à bord d'un vol direct, mais nos clients sont essentiellement des gens d'affaires et des artistes habitués à voyager, explique-t-il. Le vol régulier les oblige peut-être à faire une escale, mais il les rassure. Ils savent que si leurs affaires leur imposent de rentrer d'urgence, ils n'auront pas à attendre la fin de la semaine pour un vol de retour. Et arrivés à destination, c'est un chauffeur privé qui assurera le transfert. Ils ne seront pas véhiculés dans un autobus qui s'arrête dans une douzaine d'hôtels avant d'arriver au leur.»

La clientèle des forfaits à la carte est souvent plus fortunée que celle des forfaits «nolisés». Elle préfère généralement les hôtels boutiques dont la capacité excède rarement quelques dizaines de chambres aux mégacomplexes de 600 ou 800 chambres qui accueillent la clientèle qui débarque des vols nolisés. Et elle ne se cantonne pas à l'éternel triangle Cuba-République dominicaine-Riviera Maya. «Nous proposons une trentaine de destinations, dit Bernard Gendron. Nous vendons beaucoup la République dominicaine, comme les voyagistes de masse, mais aussi St. Thomas et Sainte-Croix, Aruba et Curaçao, Porto Rico et la Jamaïque. Et nos clients y combinent souvent deux destinations: en République dominicaine, Punta Cana pour la plage et Santo Domingo pour visiter; en Floride, Miami et Orlando. La flexibilité n'est pas qu'une question de durée; elle permet aussi de ne pas rester confiné au même endroit toute la durée du séjour.»