L'île chilienne de Pâques, dans le Pacifique Sud, a vu ses liaisons aériennes provisoirement coupées avec le reste du monde dimanche et lundi, après le blocage de son unique aéroport par des manifestants dénonçant un flux touristique et migratoire excessif.

Le mouvement, qui avait entraîné dimanche l'occupation de la piste de l'aéroport de Mataveri par une vingtaine de personnes, a pris fin lundi et «l'aéroport est pleinement opérationnel», a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Patricio Rosende, dans la capitale chilienne, Santiago.Une source à la mairie de l'île, qui a requis l'anonymat, a confirmé par téléphone à l'AFP la fin du blocus.

Selon la compagnie aérienne chilienne LAN, la seule à opérer vers l'île de Pâques, près de 600 passagers ont été affectés par la suspension des vols et l'isolement aérien de l'île entre dimanche et lundi.

L'île de Pâques (Rapa Nui en polynésien), «caillou» de 24 km sur 12 perdu dans le Pacifique Sud, à plus de 3.500 km à l'ouest des côtes du Chili, accueille chaque année 50.000 touristes attirés par ses plages, ses paysages volcaniques et ses emblématiques Moai, statues géantes de pierre.

L'île elle-même compte moins de 5.000 habitants, majoritairement d'origine polynésienne.

Un groupe de Pascuans, se baptisant «Parlement Rapa Nui», avait émis samedi des protestations, réclamant une limite à la durée de séjour des touristes, et des garde-fous à l'installation de Chiliens du continent et d'étrangers.

Selon les îliens, ces flux mettent en péril l'écosystème fragile et le patrimoine de l'île et contribuent à une hausse de la délinquance.

M. Rosende a indiqué qu'il se rendrait dans les prochains jours sur l'île pour entendre les doléances des Pascuans.