On connaît surtout le Panama pour son canal éponyme et pour la dictature du général Noriega, qui a pris fin en 1989 à la suite de l'invasion du pays par les États-Unis. Destination vacances jusqu'ici restée discrète sur le radar des touristes, le Panama mérite aujourd'hui un regard neuf. Le pays est résolument tourné vers l'avenir, porté par un boum immobilier et par l'effervescence entourant les travaux d'élargissement du canal, entamés en septembre 2007.

Le Panama se distingue des autres destinations d'Amérique centrale grâce à son patrimoine historique et au canal de Panama, qui change des destinations croisières plus traditionnelles. Combinées à ses merveilles naturelles, ces attractions en font probablement la destination la plus polyvalente de la région.

Baigné par le Pacifique et l'Atlantique, le pays jouit d'environnements naturels variés, depuis la jungle à l'est jusqu'au volcan Barú à l'ouest, en passant par la sierra et la forêt tropicale sèche au centre. Il est moins bondé que le Costa Rica au nord, le transport et l'hébergement y sont tout aussi accessibles et le coût de la vie devisé en dollars américains y demeure abordable.

Une capitale-champignon

Sise au bord de l'océan Pacifique, Panama City, la capitale d'un peu plus de 450 000 habitants, vaut le coup d'oeil. Dessinant une ligne d'horizon digne des paysages urbains d'Asie, les tours d'habitation de 80 étages poussent dans Panama City à une vitesse ahurissante.

On attribue ce boum tant à la demande intérieure qu'à l'effet du mégaprojet d'élargissement du canal. Impliquant plus de sept ans de travaux et 5,25 milliards $US, l'ajout d'un troisième jeu d'écluses, qui permettra le passage des navires post-Panamax (gigantesques porte-conteneurs pouvant transporter environ 10 000 tonnes de marchandise), a effectivement de quoi attirer les investisseurs, les retraités occidentaux, les émigrants des pays voisins et les touristes.

À l'ombre des tours vertigineuses, la saveur de Panama City est nettement centraméricaine. Piétons, vendeurs ambulants et badauds en tous genres animent les places et les trottoirs. Afro- antillais, autochtones, descendants européens à la peau claire, Chinois établis de longue date et immigrants colombiens et vénézuéliens récents évoluent côte à côte sans heurts. Les casse-croûte offrent plantains frits, délicieux jus de fruits frais et ceviche acidulé pendant qu'un chapelet de bons restos éparpillés entre le centre-ville et le bord de mer de la péninsule Amador assurent du côté de la cuisine internationale. La chaleur plombe, une odeur piquante flotte dans l'air accompagnée d'une cacophonie de klaxons et de rythmes de reggaeton.

Au centre-ville, le Casco Viejo (la vieille coquille) vaut la promenade. Déclaré patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1997, le quartier historique à la fois populaire et touristique possède une riche architecture coloniale en plus d'influences françaises et américaines héritées du leadership des deux pays dans la construction du canal.

Un peu plus loin dans l'ancienne zone du canal, une bande de terre qui fut territoire américain jusqu'en 1979, des municipalités aux noms anglais et des demeures qui rappellent celles des champs de coton du sud des États-Unis subsistent toujours.

Une visite au canal s'impose, par l'entremise du centre des visiteurs de Miraflores. On y fait le plein de quatre étages d'information sur l'histoire, le fonctionnement et l'environnement du canal pour ensuite émerger au-dessus des écluses où entrent les porte-conteneurs chargés à bloc.

On peut aussi découvrir les 77 km du canal en traversant l'isthme en train jusqu'à Colon. Bien que la ville souffre de nombreux maux, son immense zone libre - la plus grande dans les Amériques - attire les gens d'affaires et les touristes qui viennent profiter de rabais appréciables à la vente en gros et au détail.