Loin du tango de Buenos Aires, des baleines australes de l'Atlantique ou des glaciers de Patagonie, le train des nuages est l'autre grande attraction touristique, à couper le souffle, de l'Argentine.

Ce train, qui part de Salta (nord-ouest) emmène ses passagers si haut dans les Andes, que des bouteilles à oxygène sont prévues dans chaque wagon pour leur venir en aide si nécessaire.Il parcourt 400 km aller et retour depuis Salta à travers la montagne, atteignant une altitude de 4.000 mètres.

«C'est totalement différent de ce que j'ai vu jusqu'à présent. C'est très haut, , mais c'est aussi très chaud, environ 20°. On ne sent pas le froid et c'est génial», explique Roswithr Brueder, touriste allemande âgée de 48 ans.

Avec quelque 200 autres passagers, elle a pu ainsi plus d'une fois se pencher au dehors pour mieux apprécier les paysages andins tout au long d'un voyage d'environ 16 heures. Le train des nuages quitte Salta trois fois par semaine et le billet coûte environ 100 dollars. Mais les voyageurs apprécient, particulièrement le très impressionnant viaduc haut de plusieurs centaines de mètres qui relie deux imposants sommets.

«C'est toujours étonnant de voir des gens pleurer en voyant le viaduc, ou pleurer en voyant des gens vivre dans cette région ou simplement en voyant le paysage. C'est tout simplement étonnant», raconte Caterina Salcedo, l'une des guides travaillant sur le train.

La ligne a été construite dans les années 1920 et 1930 pour transporter le minerai exploité dans la région. Elle a été dessinée par un architecte américain, Richard Maury, considéré comme une sorte de héros local et dont l'une des gares porte le nom. Des milliers d'hommes ont participé à sa construction, beaucoup au prix de leur vie dans des conditions particulièrement difficiles.

Après avoir été un moment fermé à partir de 2005, le train des nuages a été repris par un nouveau concessionnaire pour rapidement s'imposer comme une des destinations touristiques favorites de cette région du nord-ouest de l'Argentine toute proche de la Bolivie.

Ce voyage a même attiré en octobre la fille unique du prince et de la princesse Michael of Kent, Lady Gabriella Windsor. La jeune femme âgée de 27 ans, journaliste de profession, s'est néanmoins montrée très discrète, préférant le refuge de la voiture restaurant au contact des autres passagers.

Le train des nuages est le troisième plus haut train du monde après celui parcourant aussi la Cordillère des Andes au Pérou et celui voyageant jusqu'à 5000 mètres d'altitude au Tibet.

Un médecin et trois infirmières prennent place à son bord pour soigner d'éventuels maux d'altitude, qui ne manquent pas de frapper certains touristes à chaque voyage.

Sur les 200 passagers, «il y a 30 ou 40 qui ont besoin de soins. Et ce dont ils ont le plus besoin, c'est de l'oxygène», explique l'une des infirmières, Lorena Torres. Les symptômes sont presque toujours les mêmes: maux de tête, nausées ou douleurs au ventre. Beaucoup de passagers se préparent toutefois à l'altitude en ingurgitant des infusions à base de feuilles de coca, vieux remède utilisé par les populations andines.

«Je me sens un peu malade, mais ça va, c'est pour ça que j'ai pris du coca», assure une touriste argentine de Buenos Aires, Laura Carta, en montrant son chewing gum, autre façon de lutter contre le mal.

Maire-France Mayet, touriste française venue de Bordeaux, ne compte plus les tasses d'infusion de coca qu'elle a déjà bues depuis le départ. «En tout cas, ça marche très bien», assure-t-elle.