Les recettes en dinars du tourisme en Tunisie ont connu une hausse de 2,3% sur les neuf premiers mois en 2013, par rapport à la même époque de 2012, mais restent loin de leur niveau d'avant la révolution,  selon le ministère du Tourisme.

À l'issue de la haute saison estivale, le nombre de nuitées dans les hôtels tunisiens reste inférieur de 1,4% à celui de la période janvier-septembre 2012 et de 15,7% par rapport à 2010, l'année de référence, selon les chiffres du ministère dont l'AFP a pris connaissance jeudi.

La Tunisie s'était fixé pour objectif fin 2012 que le tourisme, qui a souffert de l'instabilité déclenchée par la révolution de décembre 2010-janvier 2011, revienne dès 2013 au niveau précédent la révolution.

Mais le gouvernement a reconnu en juin que cet objectif ne serait pas tenu, la reprise ayant été affectée par la multiplication des crises politiques, l'essor d'une mouvance jihadiste et l'incertitude sur l'avenir politique de la Tunisie, qui est toujours privée de Constitution et d'un calendrier électoral près de trois ans après la révolution.

Le secteur a aussi été mis à mal par la crise économique en zone euro, son principal marché.

Le ministre du Tourisme Jamel Gamra avait indiqué fin septembre que la clientèle européenne, plombée par un repli massif des Français (-22%), était en baisse de 3,6% sur la période janvier-août, alors que celle du Maghreb était en hausse de 15,5%.

Par ailleurs, il avait précisé que si les recettes en dinars sont en hausse, leur valeur en devises est en baisse en raison de la dépréciation de la monnaie tunisienne.

Secteur clé de l'économie (7% du PIB, 400 000 emplois en 2010), le tourisme a connu une chute vertigineuse de 33% dans la foulée de la révolution.