Le visa d'entrée au Sénégal, instauré en juillet 2013 pour les voyageurs de tous les pays à l'exception de ceux d'Afrique de l'Ouest ou ayant des accords les en dispensant, sera supprimé à compter du 1er mai, a annoncé vendredi le président sénégalais Macky Sall.

Cette décision fait partie d'une série de «mesures incitatives pour la relance du secteur touristique et l'allègement des frais de voyage de nos compatriotes de la diaspora», a indiqué le président Sall dans un message à la Nation à l'occasion du 55e anniversaire de l'indépendance du Sénégal, qui sera célébré samedi.

«Ainsi, le visa payant pour l'entrée au Sénégal sera supprimé à compter du 1er mai 2015», a-t-il déclaré.

En décembre 2012, le Sénégal, qui compte plus de 13,5 millions d'habitants, avait annoncé l'instauration de la réciprocité sur les visas d'entrée pour les ressortissants des pays qui exigent des visas aux Sénégalais.

La mesure est devenue effective en juillet 2013. Un visa biométrique d'un coût de 50 euros pour 90 jours maximum était désormais exigé aux voyageurs entrant au Sénégal à l'exception des ressortissants de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de ceux de pays avec lesquels existent des accords bilatéraux stipulant la dispense de visa, comme la Mauritanie et le Maroc.

Les opérateurs du secteur touristique au Sénégal et à l'étranger avaient regretté l'instauration du visa, estimant que son coût et les formalités de délivrance décourageaient les voyageurs et les détourneraient de cette destination.

Le Sénégal tire ses principales recettes de l'arachide, de la pêche et du tourisme, tous en baisse d'activité depuis plusieurs années.

D'après l'Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix, officielle), le Sénégal accueille chaque année quelque 700 000 visiteurs, principalement d'Europe, attirés par le soleil, la mer, les plages ou alors les conférences et évènements institutionnels.

De même source, le «tourisme balnéaire» représente «54% de l'offre» du pays qui compte plus de 700 km de côtes, et le «tourisme d'affaires», 33%.

En plus de la suppression du visa payant, le président sénégalais a annoncé vendredi soir d'autres mesures destinées à favoriser le secteur du tourisme.

«La parafiscalité sur le billet d'avion sera réduite de 50%, pour baisser le prix du billet. Seront concernées la redevance passager et la taxe de sûreté, dont le cumul s'élève à 8,4 milliards (de FCFA, plus de 12,8 millions d'euros) par an», a affirmé Macky Sall.

«Ces mesures s'ajoutent à la suppression du droit de timbre sur les billets d'avion. En outre, le gouvernement engagera des consultations avec les compagnies aériennes à l'effet d'examiner la possibilité de réduire la surcharge carburant», a-t-il ajouté.

«Enfin, nous mettrons en place un crédit de 5 milliards de FCFA (plus de 7,6 millions d'euros), en soutien au secteur hôtelier», a-t-il promis.

Macky Sall, élu en mars 2012, a par ailleurs fait état de bonnes perspectives économiques pour son pays qui, selon lui, a amélioré ses recettes budgétaires ces deux dernières années.

«En plus de la réduction progressive du déficit budgétaire, la bonne tenue des finances publiques, la maîtrise de l'inflation et une gestion prudente de la dette publique, nos recettes budgétaires ont connu une nette amélioration, passant de 1464 milliards de FCFA (plus de 2,2 milliards d'euros) en 2012 à 1.673 milliards de FCFA (plus de 2,5 milliards d'euros) en 2014», a-t-il expliqué.

«De 1,7% en 2011, notre croissance économique devrait s'établir à 5,4% en 2015», a-t-il dit.