Une marée humaine multicolore et dansante a déferlé sur les rues de Lagos pour la première édition du carnaval de la capitale économique nigériane, a constaté une journaliste de l'AFP.

Hommes déguisés en femmes, femmes déguisées en papillons, en soleils ou encore en reines, autant d'accoutrements somptueux qui émerveillaient les passants dont certains semblaient surpris par l'évènement.

Par milliers, les membres de différents cortèges représentant chacun un quartier de la ville -Ikorodu, Yaba, Agege, Obalende-, convergeaient vers Tafawa Balewa Square, où les festivités devaient se poursuivre.

Le tout sur des rythmes hip-hop se mêlant aux tambours et cuivres d'un orchestre perché sur un semi-remorque d'une dizaine de mètres de long, mais aussi aux klaxons, aux sirènes et aux coups de sifflet des organisateurs.

Un brouhaha festif dans la mégapole de 15 à 18 millions d'habitants réputée agressive et aux axes d'ordinaire congestionnés par une circulation très dense.

Parés de plumes, de chapeaux et de masques, les visages maquillés et scintillant de paillettes, de jeunes femmes se livraient à des chorégraphies synchonisées tout en avançant sous un soleil de plomb.

«Les gens sont captivés, ils adorent ça. Tout le monde est heureux de voir ça», s'est exclamé Mahmud, policier, mitrailleuse en bandouillière, visiblement enchanté par le spectacle.

«Nous sommes des papillons», lance Bose, une étudiante au milieu d'un cortège qui attend le coup de départ.

Tayo, un Sierra Léonais, a lui choisi de se mettre dans la peau du sexe opposé: rouge à lèvres, faux seins et faux derrière, perruque, jupe dorée et fichu assorti, il cherche ses compagnons au milieu de la rue.

Funmilayo Ajibola, l'une des nombreuses membres du comité d'organisation qui encadre avec efficacité les défilés, explique que l'évènement a été organisé par l'État de Lagos, l'un des 36 qui composent la fédération nigériane, tandis qu'un garçon déguisé en diable fait mine de tuer un spectateur avec une épée couverte de «sang».

Le carnaval est financé en grande partie par des sociétés privées, a indiqué à l'AFP Hakeem Bello, porte-parole du gouverneur de Lagos Babatunde Fashola.