Peu de gens le soupçonnent, mais le Sénégal cache plusieurs zones nature peuplées d'une faune diversifiée. Entre mers et montagnes, en passant par une balade en chameau dans le désert, il y a de quoi user ses souliers.

Dès l'arrivée, le ton est donné. Pour savourer la nature, il ne faut pas sous-estimer la capitale, Dakar. Avec ses deux clubs de plongée, l'Océanium et le Nautilus, la capitale sénégalaise offre un accès facile à de riches paysages sous-marins. On peut y faire aussi du surf, de la planche à voile et d'autres sports nautiques et ce, sans quitter la ville.

 

Pour le touriste pressé, le delta du fleuve Siné Saloum, à 180 km de Dakar, reste le plus accessible. Le parc national, patrimoine mondial de l'Unesco, y offre des kilomètres de mangroves et de lagons peuplés de phacochères, d'hyènes et de singes patasses. Mais c'est le pêcheur qui y trouvera son paradis avec de nombreux camps de pêche. Capitaines, thiofs, carpes rouges : le fleuve regorge de différentes variétés de poissons.

Le campement de pêche Hakuna Matata, sur l'île de Marlodj, offre simplicité et tranquillité. Ancienne base militaire reconvertie, le hameau de petits chalets est aussi parfait pour faire une randonnée en kayak, visiter une plantation d'arachides ou simplement savourer, sur le quai, des crevettes fraîches apprêtées par l'excellent chef cuisinier. Olivier, le sympathique propriétaire, vous fera découvrir les meilleurs endroits pour une pêche miraculeuse.

Le bal des oiseaux

Mais le joyau des amateurs de nature reste le parc du Djoudj, au nord de Saint-Louis, qui, lors de la grande migration, de décembre à avril, est littéralement envahi par les oiseaux. Pélicans, flamants roses, ibis : inutile de nommer toutes les espèces qui envahissent cet autre site du patrimoine de l'Unesco. Cette fresque de plumes se parcourt en canoë entre crocodiles et phacochères. Inoubliable.

Toujours à proximité de Saint-Louis, le Parc national de la langue de Barbarie offre aussi le spectacle de la migration. Moins spectaculaire, il est néanmoins plus facile d'accès. Au Zebrabar, vous trouverez gîte et canots, un agréable compromis où petits et grands apprécieront la décoration festive.

Autre arrêt inoubliable dans la région : le désert de Lompoul. Goûtez au plaisir d'une caravane en parcourant les dunes de sable à dos de chameau et en partageant l'atayah, le thé noir à la menthe sucré. Pour ceux qui veulent vivre la vie de nomade du désert jusqu'au bout, il est possible de passer la nuit sous une tente mauritanienne.

En casamance

Pour le voyageur ayant plus de temps, une escale en Casamance ne sera jamais de trop. On s'y rend par la route, en avion ou en bateau (à partir de Dakar). La forêt équatoriale dense et verte de cette région donne l'impression d'avoir changé de continent.

À Cap Skiring, surfeurs et pêcheurs se rencontrent pour profiter de l'océan versant ses eaux chaleureuses sur des kilomètres de plage peu fréquentées. D'Oussouye, en basse Casamance, vous pourrez arpenter la région à vélo, roulant entre les rizières et les villages traditionnels. Plus qu'une randonnée sportive, c'est un moyen fort sympathique de découvrir la culture des habitants du coin. À ne pas manquer : le gri-gri du village et la dégustation de vin de palme.

Malgré les avertissements, la Casamance demeure sûre pour le voyageur. La région vit du tourisme et ne laisserait pas les toubabs, les visiteurs, s'approcher d'une zone à risque, beaucoup plus au sud.

Pour l'aventurier qui n'est pas effrayé par de longues heures sur des routes en piètre état, le parc national de Niokolo-Koba déploiera sa faune bigarrée. On y trouve les héros d'un safari classique : lions, singes, antilopes, phacochères.

L'amateur de randonnées à la montagne ne manquera pas de faire un détour par le pays bassari. Oasis de l'amateur de plein air, c'est l'occasion de faire de longues promenades pour admirer chutes d'eau et luxuriante verdure. Un bon guide vous emmènera auprès du chef du village où, en échange de noix de kola, vous découvrirez la riche culture sénégalaise.

Le Sénégal, c'est une nature variée, largement accessible grâce à une excellente infrastructure touristique. Et dans l'avion, au retour, c'est mille paysages que l'on rapporte avec soi.

Dakar, une Manhattan africaine

Dakar est la Manhattan de l'Afrique de l'Ouest. Avec ses routes impeccables et ses gratte-ciel, on sait dès son arrivée que l'on a affaire à une grande dame. Voilà donc une ville qui groove et où un budget de gueux vous offrira la vie de diva.

Beaucoup y viennent pour cette péninsule entourée de plages. Car on n'a pas à les chercher : elles viennent à vous. La plage de Yoff reste le choix des Dakarois. Mais le meilleur choix reste l'île de Ngor, question d'allier poisson grillé et bain de soleil. Pour les plus sélectifs, les nombreux hôtels offrent des plages privées et des piscines.

Mais le secret le mieux gardé de Dakar, c'est la gastronomie. C'est ici que nous ouvrons le carnet d'adresses de Coumba, alias Mme Dakar. La Fourchette, près du marché Kermel, reste le choix jet-set. Pour la bonne bouffe, et s'y faire voir. Mais le coup de coeur reste les différents restaurants de la pointe des Amaldies. Alkemia épate de son décor hyper-design et sa carte de tapas. Plus loin, sur le bord de la mer, Chez Fouta offre une cuisine peut-être moins raffinée, mais où le calmar grillé et le son des vagues valent leur pesant d'or.

Nuits d'enfer

On ne connaît Dakar que de nuit. Arrêt nécessaire : le Thiossane. Son célèbre propriétaire, Youssou N'Dour, offre parfois des performances de Mbalax, musique typiquement sénégalaise. Malheureusement, en son absence, le lieu est plutôt ennuyant. Heureusement, Dakar ne manque pas d'endroits pour écouter des concerts. Just 4 U et le Kilimanjaro sont, eux aussi, des incontournables.

Et ceux pour qui la nuit n'est jamais trop longue, Dakar offre une multitude de boîtes de nuit où l'on danse toujours passé l'aurore. Que ce soit les nuits endiablées du Cadjafoul, au marché Soumbedioune, ou le très branché Ozio, il faut se préparer à avoir mal aux pieds.

Pour ceux qui auraient besoin d'un bain de foule, c'est au marché Sandaga qu'ils le trouveront. Du boubou traditionnel aux faux sacs à main Vuitton, si vous ne trouvez pas, c'est parce que ça n'existe pas. Pour les agoraphobes, si légers soient-ils, prière de s'abstenir. Car une fois plongé dans la masse grouillante, on y perd facilement le sens de l'orientation. Les plus coriaces auront droit à une expérience unique.

Magasinage à l'africaine

Les adresses ne manquent pas pour les fans de shopping qui recherchent la qualité. Dans le quartier de la médina, le coeur de Dakar, les sculpteurs de talent s'alignent le long de la Corniche, route longeant la mer, pour y exposer le meilleur de l'art africain. Mais pour les raffinés, c'est au Plateau, le centre-ville, que se trouvent les perles. Ici, les échoppes d'artisans talentueux s'alignent pour exhiber une Afrique créative.

Deux adresses à retenir, selon Coumba : La boutique Naaj, au Plateau, offre de la vaisselle aux designs originaux, question de mettre un peu d'Afrique dans le couvert. Et Dakar est la capitale africaine de la haute couture. Parmi eux, Siguil offre des créations originales qui allient élégance et audace. Arpentez les rues du Plateau et vous découvrirez toute la créativité sénégalaise.

Plages

Un bon esthète a besoin de repos. Destination : la petite côte. La précieuse Saly, souvent considérée comme la Côte d'Azur sénégalaise, est l'endroit parfait pour les oiseaux de nuit. Grands hôtels, belles plages et soirées chaudes caractérisent cette destination touristique populaire. Parfait pour y faire la fête et oublier que l'on est sur le continent africain.

Pour les moins exaltés, Toubab Dialao offre plus d'intimité. On y trouve les mêmes plages, mais sans les essaims de touristes. Deux adresses demeurent incontournables. L'hôtel Iris avec sa terrasse sur la mer épate. L'hôtel Sobo-Bade, avec ses courbes à la Gaudi et ses mosaïques africaines, convainc qu'il n'y a pas à défoncer le budget pour profiter d'un moment de grâce.