Ils sont hauts comme trois pommes, mais comptent déjà des dizaines de tampons dans leur passeport. Initiés au voyage dès leur plus jeune âge, ils ont bourlingué aux quatre coins de la planète avec leurs parents qui leur ont légué le plus beau cadeau qui soit : le goût du voyage.

Florent Côté : le voyage dans le sang

Nom: Florent Côté

Âge: 11 ans

Nombre de pays visités: 32

Premier voyage: à l'âge de 2 ans

Fratrie: deux soeurs (Charlotte, 13 ans, et Rosemarie, 11 ans)



Voyages préférés:
Thaïlande et Égypte

Avec des parents qui dirigent leur propre agence de voyages spécialisée en voyages de groupe depuis 17 ans, il était tout naturel que le petit Florent Côté, aujourd'hui âgé de 11 ans, manifeste dès son plus jeune âge un intérêt pour les expéditions aux quatre coins du monde.

Florent montre une impressionnante feuille de route: il a foulé 4 continents, visité 32 pays et séjourné dans quelque 200 villes. Parmi toutes ces destinations, le garçon avoue sa préférence pour l'Égypte et la Thaïlande. En sol égyptien, il raconte avoir conduit une felouque, un bateau à voile qui vogue sur le Nil. En plus d'arpenter le majestueux Désert blanc. «La nuit, c'est super froid et noir. Il n'y a tellement pas de pollution qu'on voit toutes les étoiles dans le ciel. Il y en a des millions», raconte-t-il les yeux encore brillants.

Dans une réserve d'éléphants en Thaïlande, il a pu côtoyer les pachydermes afin de les flatter, les laver et les nourrir, non pas de cacahuètes, mais de bananes... avec la pelure!

Florent n'avait que 2 ans quand Julie Roger et Francis Côté ont fait le pari de voyager avec toute la marmaille, soit Florent et ses deux soeurs aînées, Rosemarie, 4 ans, et Charlotte, 6 ans. «Les premiers voyages ont été choisis en fonction de la facilité. Ils étaient petits, alors on a commencé avec l'Europe», se rappelle Julie Roger, la maman.

Cette première expérience, beaucoup plus facile qu'ils ne l'espéraient, s'est révélée assez concluante pour que le couple ait envie de récidiver. En dépit des avis de la famille élargie. «La première année qu'on est partis, on nous disait: "Ça ne donne rien, ils ne s'en souviendront jamais». Mon chum a toujours répondu: «Peut-être pas eux, mais nous, oui»».

L'expérience de l'avion

Après l'Europe, la famille Roger-Côté a exploré les pays du Sud (Cuba, République dominicaine, Mexique) avant d'oser les destinations plus lointaines comme l'Égypte, la Chine, le Japon, le Viêtnam, le Cambodge, la Malaisie et la Thaïlande, à Noël l'an dernier. «La première fois que tu fais l'Asie, tu imagines le pire. Et finalement non. Les enfants s'habituent tellement bien», raconte en riant Julie Roger.

D'ailleurs, Florent adore prendre l'avion et ne s'y ennuie pas une seule seconde grâce aux films et jeux sur iPad.

Maintenant que les rejetons ont quitté la petite enfance, ils veulent désormais participer au choix des destinations. «On s'était dit qu'à 16 ans, ils auraient le droit de choisir leur pays. Ils m'achalent déjà parce qu'ils se rendent compte qu'ils n'ont pas vu un des continents. Ça les perturbe de ne pas être allés en Océanie!», rigole Mme Roger.

Les voyages forment la jeunesse

Visiblement, les voyages forment la jeunesse. La mère du jeune Florent affirme qu'elle se fait souvent dire par les enseignants que ses enfants sont plus allumés, plus ouverts sur le monde. « Mes filles sont au secondaire et ont des cours de géographie et d'histoire. Elles se rendent compte que les grandes civilisations, elles les connaissent déjà. Elles ont des références que les autres enfants n'ont pas. »

Mme Roger mentionne également que ses enfants ont été conscientisés très jeunes à l'importance d'apprendre l'anglais. Grâce aux réseaux sociaux, ils gardent contact avec des amis de différents pays, ce qui leur confère un intérêt pour l'actualité internationale.

Julie Roger avoue avoir légué à ses enfants la passion du voyage. « On a créé des monstres ! On est à l'aéroport de retour de voyage et les enfants se demandent déjà où se fera le prochain voyage. »

Photo fournie par la famille

Décembre 2013:Florent, 10 ans, sera-t-il capable de déplacer le temple d'Angkor Wat à Siem Reap au Cambodge?

Camille et Alexandre Boisvert: un an à bourlinguer en famille

Nom: Camille et Alexandre Boisvert

Âge: 8 et 11 ans

Nombre de pays visités: 22

Premier voyage: à l'âge de 5 mois et 3 ans

Fratrie: pas d'autres frères et soeurs

Voyages préférés: Namibie et Oman pour Camille, Namibie et Népal pour Alexandre

Vincent Boisvert et Véronique Duguay, qui voyagent depuis une vingtaine d'années, avaient toujours exprimé le souhait de prendre un congé sabbatique pour entreprendre un périple d'un an. Une aventure qu'ils souhaitaient bien sûr vivre en famille avec leurs deux enfants, Camille et Alexandre, âgés à l'époque de 7 et 10 ans.

Le rêve est vite devenu réalité de juin 2013 à juin 2014, pendant exactement 365 jours. Lors de cette année, les deux jeunes explorateurs, qui possédaient une certaine expérience des voyages, ont visité pas moins de 17 pays. Ils ont atterri à Paris, y ont passé quelques jours parce que le jeune Alexandre rêvait de voir la tour Eiffel, puis se sont dirigés d'abord vers l'Afrique du Sud. Ont suivi la Namibie, la Zambie, le Zimbabwe pour les chutes, le Malawi, la Tanzanie, Oman, les Émirats arabes unis, le Népal, l'Inde, le Sri Lanka, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge, le Viêtnam et la Chine.

L'amour du camping

Alexandre et Camille adorent manifestement camper. Lorsqu'on les questionne sur les pays qu'ils ont préférés, c'est tout naturellement qu'ils pointent des destinations où ils ont pu camper. «Mes pays préférés? La Namibie et Oman. Parce que c'est les seuls pays où l'on a fait du camping», clame Camille.

«Moi aussi, la Namibie, déclare à son tour Alexandre. Parce qu'on a fait du camping, qu'il n'y avait pas beaucoup de monde et qu'on a fait notre premier safari. Et aussi le Népal. Parce que c'était ma fête et parce que j'aime beaucoup les montagnes. Et il faisait un peu plus frais qu'ailleurs.»

Pour se loger, la sympathique petite famille a la plupart du temps dormi dans des auberges, des petits hôtels et des pensions familiales chez l'habitant. «Ça permet de discuter de plusieurs thèmes que l'on ne rencontre pas nécessairement ici. On n'a pas le choix d'aborder les différences: la pauvreté, la violence, l'alcoolisme», concède Vincent Boisvert, qui tient le site Voyage en famille (voyageenfamille.com).

Incroyables aventures

Des anecdotes, il y en a évidemment des dizaines à raconter lors de ces 365 jours passés à l'étranger. Notamment dans une piscine trop bondée du Viêtnam. « On était dans une piscine à vagues où il n'y avait aucune vague, même avec le moteur à vagues. Il y avait beaucoup trop de monde », se rappelle Alexandre. « Papa et moi, on était au milieu de la piscine et maman et Alexandre nous cherchaient. Papa m'a soulevée pour qu'ils réussissent à nous voir », renchérit Camille pour illustrer à quel point cette piscine était surpeuplée.

Enseigner sur la route

Lors du départ, en juin 2013, Camille et Alexandre s'apprêtaient respectivement à entrer en 2e et en 4e année du primaire, des années parfaites pour un enseignement familial en voyage, juge la maman, qui avait déposé un projet d'enseignement à domicile à sa commission scolaire.

Pendant cinq mois, à raison d'environ six heures par semaine, les parents ont couvert les principales matières scolaires : français, mathématiques et anglais, appris sur la route. Même si la motivation n'était pas toujours au rendez-vous, diverses situations concrètes ont servi de contexte aux apprentissages.

« Alexandre voulait participer davantage. On lui a donné la tâche de trésorier pendant un mois. C'était lui qui avait les sous et payait tout. Il calculait le pourboire et s'assurait que la somme était correcte. Il faisait ses maths. Il a pu comprendre toute la valeur de l'argent », nous dit sa mère.

Le goût de repartir

Pour Camille et Alexandre, le voyage est devenu un véritable mode de vie. C'est tout naturellement qu'ils rêvent au prochain départ. Gourmande, Camille aimerait visiter l'Italie, « à cause de la crème glacée », tandis qu'Alexandre préférerait le Pérou, le Népal ou le Tibet, « pour les montagnes et parce qu'il fait froid ».

Le prochain embarquement prendra un certain temps. La famille doit d'abord amasser quelques économies, finir de classer ses souvenirs et s'en remettre émotionnellement. Les enfants, qui ont acquis une plus grande maturité, ont beaucoup changé.

« On a atterri il y a juste huit mois, on n'est pas encore totalement revenus. Il paraît que ça prend un an pour revenir d'un long voyage comme ça. C'est plus facile de tirer sur une plante pour enlever les racines que de faire en sorte qu'elle s'enracine de nouveau », conclut la maman.

Photo fournie par la famille

Une photo devant le Taj Mahal d'Agra, en Inde.

Florence Pratt: une croisiériste d'expérience

Nom: Florence Pratt

Âge: 11 ans

Nombre de pays visités: 14

Premier voyage: à l'âge de 6 mois

Fratrie: une soeur de 2 mois

Voyage préféré: Hawaii

À 6 mois, bébé Florence commençait à peine à babiller qu'elle s'envolait déjà pour la Floride pour une visite précoce de Walt Disney. Même si elle ne garde bien sûr aucun souvenir du pays de Mickey, la petite voyageuse a poursuivi les multiples périples en Europe et aux États-Unis au cours des années qui ont suivi. Aujourd'hui âgée de 11 ans, en 6e année du primaire, elle peut se targuer d'être déjà une grande voyageuse.

Avec une dizaine de croisières à son actif, plusieurs séjours en Floride, la découverte de nombreux pays d'Europe comme la Turquie, la France, l'Espagne, l'Italie, la Croatie, les Pays-Bas, l'Angleterre, l'Islande et l'Irlande, ainsi qu'un séjour marquant à Hawaii en 2009, lorsqu'elle avait 7 ans, la jeune fille présente une jolie feuille de route.

«J'ai bien aimé Hawaii parce qu'il y a plusieurs îles, dont deux que j'ai visitées. Et parce qu'il y avait plusieurs paysages dans une même ville. Tu avais la montagne, la forêt, la ville. J'aimerais bien y retourner», raconte-t-elle lorsqu'on la questionne sur sa destination préférée.

Son père, Jean-François Pratt, qui travaille dans le marketing alimentaire, avoue également son faible pour les vastes contrées de nos voisins américains. Son désir de voyager surpasse-t-il ses craintes à l'idée de partir en famille? Sans l'ombre d'un doute. «Hawaii, c'était un long vol, celui-là, je l'appréhendais. Mais ça s'est bien déroulé.»

Voyager avec des enfants est-il toujours synonyme de plaisir? Évidemment non. Comme c'est le cas à la maison, il y a des moments heureux, comme d'autres plus difficiles. «À trois, il y a le couvre-feu à 20h dans la chambre d'hôtel. C'est un autre rythme», explique le papa.

Le goût de la découverte

La jeune Florence adore voyager, d'abord et avant tout pour faire des découvertes. «En Islande, un hot-dog, ce n'est pas pareil comme ici. Nous, c'est une saucisse dans un pain. Eux, c'est comme plein de mini-saucisses. Avec une sauce spéciale et le pain à côté. C'est un peu bizarre.»

Comme ses parents sont séparés depuis quelque temps, Florence a l'occasion de voyager parfois avec l'un, parfois avec l'autre. Ce qui double ses possibilités de s'évader. Pendant la semaine de relâche, elle a voyagé avec sa mère, Valérie Aubin. Elles sont allées en Floride, puis en croisière dans les Caraïbes.



L'aventure, l'aventure


Vivre des aventures inoubliables est certes l'une des principales raisons pour lesquelles Florence aime tant voyager. Au fil de ses périples, elle raconte avec enthousiasme avoir eu l'occasion de faire de la plongée à Hawaii, où elle a pu toucher les animaux qui osaient s'approcher d'elle dans l'eau. Lors de ce même voyage, elle a même exploré les fonds marins à bord d'un sous-marin, puis gravi un volcan à bord d'une voiture. Pas banal.

Certaines aventures sont toutefois plus cocasses que d'autres. « À Yellowstone, on habitait dans des cabines. En arrivant, il y avait un bison devant notre cabine qui ne bougeait pas. On a eu peur ! », se souvient-elle. Ce même parc national de Yellowstone qu'elle retrouve maintenant dans le dessin animé Les légendes de Tatonka

Un voyage rêvé

Même si Florence a peu d'amis qui voyagent aussi fréquemment qu'elle pour lui proposer de futures destinations, elle a très bonne idée de ce qui la fait rêver. « Mon rêve d'enfant, c'est qu'on s'installe en Nouvelle-Zélande. Je connais quelqu'un qui est en Australie et il paraît que c'est super beau là-bas », affirme-t-elle candidement.

En attendant la Nouvelle-Zélande, elle pourra patienter avec un prochain voyage scolaire à Ottawa. Car oui, l'école forme aussi de jeunes voyageurs.

Photo fournie par la famille

En 2008, Florence a visité la ville italienne qui porte son nom.