La Barbade a longtemps été une destination de choix pour les Québécois. Étrangement, dans les dernières années, on l'avait bien à tort! un peu délaissée, peut-être en raison d'une offre toujours plus abondante dans les Caraïbes. Il est temps de redécouvrir cette petite île pleine de surprises à la gastronomie bien affirmée et aux habitants plus qu'adorables.

«Welcome on the island!» Ainsi vous accueillent les Barbadiens dans leur île, qu'ils appellent fièrement «THE island» comme s'il n'y en avait qu'une seule dans les Petites Antilles.

 

Vrai, elle n'est pas la seule, mais assurément elle est unique, cette terre d'à peine 430 km2 que l'on traverse en une petite heure dans sa partie la plus longue. Côté Atlantique, l'océan jette sur une côte rocailleuse d'écumantes vagues qui font la joie des surfeurs. Côté Caraïbes, la mer étale paresseusement ses eaux turquoise le long de plages infinies.

Entre les deux, à perte de vue, des plantations de canne à sucre où les femmes travaillent durement sous l'implacable soleil des Tropiques, ou alors une jungle touffue plantée de banians, ces «arbres à barbe» auxquels l'île doit son nom (Os Barbados, «les Barbus»), et des villages semés de jolies maisonnettes de bois à trois corps, caractéristiques de l'île.

Fiers descendants d'esclaves pour la plupart, les Barbadiens (ou Bajans) sont beaux, affables, pleins de gentillesse. Il y a aussi des Blancs, dont la présence remonte au XVIIe siècle. Mais ici, on ne sent pas l'hostilité qu'on devine dans d'autres îles des Antilles entre Noirs et Blancs. Du reste, l'éclatant sourire des gens est sans doute la plus grande richesse de la contrée, qui n'est pourtant pas pauvre.

Trente-septième au classement des pays selon l'indice de développement humain de l'ONU, la Barbade, membre du Commonwealth, a comme nous le portrait de la reine sur ses pièces de monnaie, joue frénétiquement au criquet et roule stoïquement à gauche comme les Anglais, fabrique un rhum excellent et fréquente en majorité l'église anglicane. À ce sujet, Jordan, le guide-chauffeur qui nous a secoués par monts et par vaux dans son Land Rover pendant trois heures et demie, nous a bien fait rigoler: «À côté de chaque église, il y a une rhumerie, so we take care of the two spirits.»

Le mot «safari» est peut-être un peu exagéré pour cette balade que propose la firme Island Safari. On emprunte bien un ou deux bouts de route soigneusement défoncée, juste pour dire qu'on salira un peu la jeep et qu'on secouera le client, mais il s'agit simplement d'un tour de l'île, assez instructif au demeurant. Si l'on craint de conduire à cause de cette curieuse coutume qu'ils ont ici de rouler «à l'envers», c'est le meilleur moyen de découvrir le pays.

Petits plaisirs

Le voyageur autonome, par contre, aura plaisir à flâner dans la petite ville de Speightstown, jolie à ravir avec son église de corail (dont l'intérieur, hélas, a brûlé en 1980 et a été refait à la moderne) et ses maisons du XVIIe siècle. Et puisqu'on est là, il faut s'arrêter manger au Fisherman's Pub, parce qu'on y sert à la bonne franquette (et pour trois fois rien) une cuisine typiquement bajan. Derrière un long comptoir vitré, les plats sont alignés, façon cafétéria: poisson volant (le plat national), riz aux haricots, plantain, poulet frit, agneau du pays... On se commande une bonne Banks (la bière locale) bien fraîche, et on déguste ça sur la grande véranda avec vue sur la mer. Délice pour les yeux comme pour le palais!

De Speightstown à Holetown (où se trouve l'église la plus ancienne du pays), la route longe la mer, et les hôtels de luxe s'y construisent à un rythme soutenu. Le visage de l'île change, vitesse grand V! Il se trouve certains Barbadiens pour le craindre et s'en plaindre; d'autres voient d'un bon oeil ce qu'ils considèrent comme un progrès qui apportera emplois et prospérité à la région. Du moins y a-t-il encore moyen de trouver des hôtels corrects à bon prix, par exemple du côté de St.Lawrence Gap, non loin de la capitale, Bridgetown.

Parlant de la capitale, c'est là que les accros de shopping pourront donner libre cours à leur dépendance. Toutes les boutiques de luxe s'y trouvent. Mais très peu pour nous! Nous avons préféré partir en excursion de catamaran, avec un arrêt tuba chez les poissons. Dommage, l'eau était un peu brouillée, et l'épave de navire que nous devions voir disparaissait dans le brouillard. En revanche, du côté du récif de corail, le bal costumé des poissons battait son plein, qui en pyjama rayé jaune et noir, qui en robe de soirée indigo à paillettes turquoise, quelques-uns en costume d'arlequin, avec parfois un cérémonieux poisson-trompette en livrée bleue.

Mais le clou de la sortie, sans contredit, est cet autre arrêt près d'une jolie plage où une petite huitaine de tortues marines, attirées par les morceaux de poisson que leur jette l'un des guides, viennent nager parmi les humains ébahis que nous sommes. Spectacle fascinant! Certaines font bien un mètre de diamètre; d'autres, plus jeunes, une trentaine de centimètres. Elles nagent autour de nous comme d'étonnantes bêtes préhistoriques et, de loin en loin, émergent quelques secondes pour reprendre leur souffle. On pourrait y rester des heures et, vrai, cela n'aurait rien de difficile tant l'eau est chaude.

Même les tortues sont sociables, à la Barbade!

Les frais de voyage de ce reportage ont été payés par Barbados Tourism Authority.

 

RHUM PUNCH !

Le rhum punch, simple comme 1, 2, 3, 4 (ou sour, sweet, strong, weak)

Mélanger :

> 1 mesure de jus de citron ou de lime (sour)

> 2 mesures de sirop de canne (sweet)

> 3 mesures de rhum (strong)

> 4 mesures de jus de fruit ou d'eau (weak)

Servir dans de grands verres remplis de glaçons, ajouter un trait d'angusturaet un peu de muscade moulue. Cheers !

 

Repères

>Langue parlée: anglais.

> Population: 275 000 habitants, en majorité d'origine africaine.

> Religion: anglicane (majorité).

> Monnaie: dollar barbadien (1$ américain = 2$ barbadiens).

> Électricité: 110 volts à fiches plates, comme au Canada.

> Eau: l'eau du robinet est potable et excellente.

> Hygiène: aucun problème à craindre, tout le pays est très salubre.

> Offre hôtelière: environ 6800 chambres, de l'hôtel tout inclus de grand luxe à la pension bon marché.

> Pour s'y rendre : Air Canada et WestJet offrent des vols quotidiens via Toronto. Depuis le 25 juin, et jusqu'au 5 août, Air Canada offre en outre tous les dimanches un vol direct au départ de Montréal.