«Damas est-il le nouveau Marrakech?» demandait en décembre 2007 l'hebdomadaire britannique The Observer. Choisie comme «capitale culturelle du monde arabe» en 2008, Damas est l'une des plus anciennes villes au monde.

À certains égards figée dans le temps, la métropole syrienne a su conserver son charme et son authenticité, avec sa citadelle, ses portes romaines, sa vieille gare et ses maisons à l'architecture ottomane. La ville d'environ quatre millions d'habitants est pourtant bien vivante, sans être chaotique.

Le nombre de touristes croisés dans les souks ou aux abords de la citadelle est surprenant. Rien à voir avec Paris ou New York, s'entend, mais un nombre impressionnant pour un pays du Moyen-Orient qualifié d'État voyou par George W. Bush en 2002. Un pays où il est impossible d'ignorer l'absence de démocratie, où les visages soucieux du président Bachar al-Assad et de son défunt père sont omniprésents.

Même si la Syrie n'est pas le pays le plus dangereux de la région pour les étrangers, un attentat à la voiture piégée survenu en septembre sur la route de l'aéroport est venu rappeler que le pays n'est pas à l'abri de la violence.

Les risques ne semblent pas avoir arrêté les touristes, qu'ils soient Français, Italiens, Anglais ou Iraniens. Selon l'Organisation mondiale du tourisme, il y a eu une hausse de 12,1 % d'occupation dans les hôtels syriens dans les quatre premiers mois de 2008 par rapport à l'année précédente. Le ministère du Tourisme syrien estime avoir accueilli près de 6 millions de visiteurs étrangers en 2008. Le gouvernement a d'ailleurs annoncé plusieurs projets d'investissement en tourisme.

L'un des lieux les plus visités de la ville reste la grande mosquée des Omeyyades, où les gens se pressent près de la porte en bois pour pénétrer à l'intérieur. Construite au VIIIe siècle, elle impressionne par sa taille, ses minarets sculptés et sa vaste cour intérieure. Des enfants courent dans tous les sens, des groupes de femmes discutent, assises par terre, des hommes prient. Une impression de sérénité se dégage du lieu. Les étrangers y sont accueillis en grand nombre, peu importe leur religion.

Il est aussi agréable de flâner dans le magnifique souk Hamadiyé, qui entoure la mosquée, où les commerçants sont accueillants sans insister pour vendre les jeux de backgammon ou les coffrets en bois aux motifs typiques de damiers et de nacre. Les gourmands ne pourront pas s'empêcher de faire un arrêt dans un des nombreux kiosques de confiseries pour goûter aux friandises propres au pays, à base de pistaches, de nougat et de pâte d'amandes.

Damas est une ville que l'on peut découvrir au hasard des rues, en savourant des jus de fruits fraîchement pressés vendus un peu partout. À la tombée du jour, une des façons les plus agréables de découvrir la ville est de se rendre au sommet du mont Kassioun. Assis à la terrasse d'un café, une shisha ou un café turc à la main, on voit la ville s'illuminer de ses mille feux, tel un ciel étoilé à ses pieds. La vue est impressionnante. On aperçoit au loin la gigantesque mosquée, les carrefours, les immeubles, les montagnes qui entourent la ville. Et tous les chemins de Damas qui s'entrecroisent.