Manchester, berceau de la révolution industrielle et ancienne capitale mondiale du coton, a connu bien des hauts et des bas pendant sa longue histoire.

Elle est aujourd'hui sur une lancée. Fulgurante. Qui n'a pas seulement à voir avec les prouesses de son célèbre club de soccer...

Visite dans une ville où l'ancien et l'ultramoderne se côtoient en toute harmonie.

Jour 1

10 h : Singulier Urbis

Le centre d'arts multidisciplinaire Urbis a soulevé la controverse lors de son ouverture en 2002. Certains jugeaient choquante l'architecture du bâtiment, sorte de triangle de verre translucide planté dans un quartier aux immeubles centenaires. D'autres déploraient les importantes sommes englouties par l'État dans le projet. Les hauts cris se sont tus, et tous apprécient maintenant les expositions offertes gratuitement ici, de même que les boutiques et cafés sympas. Au moment de notre passage, une expo interactive sur les mangas - ces bandes dessinées japonaises qui font fureur partout dans le monde - avait lieu. On y traitait entre autres de leur influence sur la musique pop et la publicité. Une section réservée aux 18 ans et plus avait même été aménagée pour expliquer le rôle grandissant des mangas dans la sphère pornographique... Underground et accessible tout à la fois. Le resto-bar du sixième étage du bâtiment offre une vue superbe sur les environs.

11 h : Visite historique

Plusieurs visites thématiques de Manchester partent du centre Urbis. Sans attente particulière, nous avons choisi un tour de ville "historique" qui s'est révélé très instructif. Frances, notre guide, nous a raconté plusieurs anecdotes sur divers bâtiments de la ville. Par exemple, l'origine de la John Rylands Library, somptueuse bibliothèque construite par la veuve éplorée d'un millionnaire à la fin du XIXe siècle. Le «Taj Mahal» de Manchester, en quelque sorte. Nous avons aussi visité Barton's Arcade, la dernière des neuf arcades commerciales de la ville. Un bijou d'architecture victorienne, inconnu des touristes. L'excursion nous a ensuite menés dans l'ancienne Bourse du coton, fermée en 1968 après 249 ans d'existence. À son apogée, plus de 9000 courtiers y jouaient du coude! Dernier arrêt sur Corporation Street, là même où une puissante bombe posée par des terroristes de l'IRA (Armée républicaine irlandaise) a explosé en 1996. Cet attentat, qui n'a fait aucun mort, a permis de raser de nombreux immeubles décrépits pour construire le rutilant Millenium Quarter, un secteur commercial où les immeubles de verre ultramodernes sont à l'honneur. Cette visite guidée, d'une durée de 90 minutes, coûte un maigre 6 $. Un incontournable... à condition de prévoir un bon parapluie!

14 h : Le Manchester United... ou presque

Un peu à l'ouest du centre-ville, Salford Quays offre trois attractions majeures. D'abord le nouveau centre de divertissement The Lowry, qui allie salles de spectacles et expositions de grands peintres. Son architecture rappelle le musée Guggenheim de Bilbao et vaut à elle seule le détour. Ensuite l'Imperial War Museum, dont le nom dit tout. Et un peu plus loin, le stade où joue la légendaire équipe de foot Manchester United, le Theater of Dreams. À défaut d'être en ville - et de dénicher des billets - lorsque les Red Devils disputent un match, on peut faire une visite commentée, très sympathique. Les guides se font un plaisir de raconter mille et une anecdotes sur l'histoire du club, qui a viré au tragique quand la moitié des joueurs a péri dans un écrasement d'avion en 1958. Pendant toute la durée de la visite, le guide glisse aussi quelques potins sur les joueurs les plus célèbres des dernières années, dont Beckham et Ronaldo. Le droit d'entrée de 20 $ donne aussi accès au musée du Manchester United. Divertissant.

19 h : Dans l'antre des presses

Après une journée bien remplie, le complexe de bars et restaurants Printworks, situé dans une ancienne imprimerie en plein centre-ville, offre plusieurs options pour se divertir. C'est là que la jeunesse locale - friande de nourriture riche en gras et de bière en fût - sort après le boulot ou l'université. On y trouve plusieurs restaurants typiquement british, de même que des rôtisseries et quelques grandes chaînes américaines. Nous avons arrêté notre choix sur le Hard Rock Café, dont les quelque 200 places étaient occupées. Bitter, burger and chips: un mélange parfait.

Jour 2

10 h : Des écluses dans la ville

Même si elle compte plus de 400 000 habitants, Manchester dégage souvent une aura de petite ville, calme et sereine. Dans le très branché quartier de Deansgate, par exemple, on trouve un étroit canal où des plaisanciers se promènent le week-end en péniche. Ils doivent eux-mêmes ouvrir et fermer manuellement les vieilles écluses en bois, ce qui leur laisse le temps de bavarder avec les citadins qui se baladent le long du canal. Un bon moyen d'apprivoiser le côté maritime de Manchester sans quitter le centre-ville.

11 h 30

Juste à côté, le Museum of Science and Industry, gratuit et gigantesque, promet des tonnes de découvertes à quiconque s'intéresse à l'histoire. On trouve de nombreux exemplaires des premières machines à vapeur qui ont mû la Révolution industrielle. Il y a aussi plusieurs modèles de voitures et d'avions anciens, tous produits localement. L'exposition The Making of Manchester raconte pour sa part les hauts et les bas de la ville, qui a fait fortune avec le coton mais qui a aussi souffert de graves problèmes d'insalubrité avec l'arrivée massive de travailleurs migrants. Dans un autre pavillon, l'expo Underground Manchester présente l'histoire de la ville... par ses égouts et ses toilettes! Peu ragoûtant, mais fort instructif.

14 h : Lunch dans le Northern Quarter

L'ambiance du centre de Manchester est lustrée et proprette. Une description qui ne s'applique pas au Northern Quarter... Le quartier, très en vogue, tient mordicus à sa réputation d'anticonformisme. On y croise une foule bigarrée de musiciens, d'excentriques et d'ados désoeuvrés, qui viennent ici pour magasiner dans les boutiques indépendantes et manger dans les restos ethniques, dont plusieurs méritent d'être découverts. Nous avons arrêté notre choix sur le restaurant Bluu, un lounge avec une petite terrasse - au cas où le soleil daignerait se montrer - pour un lunch d'après-midi.

16 h : Shopping à Arndale

À deux pas de là, et à mille lieues de l'anticonformisme, le centre commercial Arndale promet une bonne poussée d'adrénaline aux adeptes du magasinage. Le mail accueille toutes les grandes chaînes internationales, et certaines exclusives à l'Europe. Malgré la force de la livre sterling par rapport au dollar canadien, il est possible d'y dénicher de bonnes aubaines, comme des jeans à 15 $CAN. Le centre est immense et quelque peu labyrinthique.

18 h : Virée des pubs

Impossible de passer 48 heures à Manchester sans mettre les pieds dans au moins un pub. Nous avons entamé la soirée au Temple of Convenience, un minuscule pub situé... dans d'anciennes toilettes publiques! L'endroit est sombre et peu invitant, mais il mérite à tout le moins un petit détour. Le reste de la soirée peut s'éterniser jusqu'au lever du soleil, surtout le week-end. Les résidants de Manchester adorent faire la fête, boire des tonnes d'alcool et socialiser. Facile de s'y faire des amis!

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