Quelques bons mots sur le Mali avant de le quitter? S'il y avait la mer et quelques montagnes supplémentaires, c'est au Mali que serait mon chalet! Une mignonne cabane en banco, avec un toit de paille, un ventilateur au plafond et un perroquet sur le balcon ...

Dans la capitale, mon séjour fut assez confortable, à la chambre 13 de l'hôtel Tamana: bon service, bon capitaine et prix raisonnable pour une capitale de l'Afrique de l'Ouest ... C'est cher un peu, cette région du globe, hein, Monique? J'ai hâte de retrouver ma chambre à 7$ en Asie!

Petit bémol à propos du Tamana: si vous avez le sommeil léger, apportez des bouchons, car le quartier Hippodrome est animé la nuit. Ou mieux: participez à la fête! La musique est légendaire au Mali. Ou louez une chambre dans l'annexe, où c'est plus tranquille.

Bref, faites donc ce que vous voulez.

C'est d'ailleurs au Tamana que j'ai rencontré deux familles de Québécois qui traversaient le pays et qui tenaient absolument à vous dire que «c'est possible de parcourir l'Afrique avec des enfants, ne croyez pas ceux qui tenteront de vous décourager, ni ceux qui vous traiteront de parents irresponsables». Les beaux enfants qu'ils avaient! Et les beaux adultes qu'ils deviendront, après de si grandes expériences ... À suivre.

Finalement, concernant le Mali, j'ai entendu des bons commentaires sur Ségou, de moins bons sur Tombouctou et, personnellement, j'ai eu de la difficulté avec Djenné. Trop de «guides» et «d'amis»... Dommage, parce que c'est joli. Et j'ai terminé l'étape malienne avec une croisière en pinasse (pirogue à moteur) sur le Bani, entre Sirabougou et San, où j'ai vu des villages magnifiques que le tourisme n'a pas encore souillés, et où j'ai fait le plein d'espèces d'oiseaux variées. De retour au sujet du jour?

Je suis membre de Couchsurfing.org depuis six ans. C'est un site internet populaire, qui permet aux gens d'inviter des voyageurs à dormir sur leur sofa. Mais comme je n'ai pas de pied-à-terre, donc pas de sofa, je n'ai jamais utilisé le système: je n'aimais pas l'idée de prendre, sans rien pouvoir offrir en retour.

Sauf que, vous, vous mes lecteurs, vous m'avez écrit que je visitais trop d'hôtels et d'auberges à votre goût, et pas assez d'individus «à la maison». Et je suis vraiment sensible à vos critiques, même si je ne vous réponds à peu près jamais. Alors, j'ai voulu planifier mon voyage en Mauritanie en fonction des sofas disponibles. Une autre idée cinglée? Peut-être ... Ce fut un échec quasi complet! Un raté qui s'explique sûrement par le fait que je ne possède aucun «antécédent» dans mon dossier (je suis El Mimo), et je pourrais être un fou furieux maniaque mime, qui sait ... Malgré tout, trois couchsurfers m'ont répondu: le premier pour m'annoncer qu'il ne sera pas à la maison, l'autre pour m'inviter à prendre un café, et le dernier, pour me dire:

«Merci Bruno. Je vis à Nouakchott. Ma porte est large.»

Hum. Concis, mais pas très précis ... Qu'en pensez-vous? Et il a laissé un numéro de téléphone ... On l'appelle?

Je signale. Gros plan sur l'afficheur: 0022-555-5555 (wow, c'est comme dans les films). À l'autre bout, la sonnerie retentit. Deuxième sonnerie. Troisième. Peut-être est-il dur de la feuille? Je lui écris de nouveau.

«Allo M., j'arrive demain à 13h, à Nouakchott. Serez-vous là?»

Il me répond: «Bon voyage Bruno. Merci.»

OK. Je vais chez lui ou non? Je prévois un hôtel? Je ne sais pas. Je ne connais pas les codes du langage du couchsurfing...

Tant pis. Je prépare mon sac.

Midi. J'atterris à Nouakchott. Les comptoirs de change de l'aéroport sont fermés. Le guichet automatique n'accepte que les cartes avec un NIP à 4 chiffres. Le mien en a 5.

Résultat? Je n'ai pas une cenne noire, et nulle part où aller. Mais l'aéroport est à seulement 3 km de la ville.Alors, je décide de marcher jusqu'au premier hôtel. Je sors. Ouf! C'est comme un coup de brique... Il fait une chaleur à vous étourdir. Au moins 360° degrés!

J'arrive à un hôtel chic. Je me laisse séduire par la piscine. Je loue une chambre pour la soirée. Et ce sera plus simple, je me dis, car on y accepte la carte de crédit. Je verrai à changer des sous plus tard. Je pose mon sac sur le lit. Puis, j'appelle M.

Il rouspète.

«Mais qu'est-ce que tu fabriques, Bruno? Demain, tu viens à la maison! Voici les indications: tu demandes au chauffeur de taxi de t'amener en direction du vieux stade. Une fois là-bas, tu lui dis l'ancienne route goudronnée. Il comprendra. Puis, tu verras une grande maison blanche. Ce n'est pas ma maison! La mienne, c'est la petite verte, juste à côté.

- La petite verte...

- C'est bon?

- Ha!»

J'ignore pourquoi, mais j'ai su tout de suite qu'elle allait être passionnante, la Mauritanie.

Photo: bruno Blanchet, collaboration spéciale

Enfants du Mali lavant la vaisselle (et dont le plus petit a peur de Bruno!)