Les abeilles sont attirées par le Baume du tigre. Boris déteste les abeilles. Boris frotte son entorse au pied avec du Tiger Balm.

Le sud de l'Éthiopie est célèbre pour son miel. Pour capter votre attention, les Éthiopiens toussent fort, dans votre direction. Même au restaurant, le matin. J'ai essayé de les ignorer du mieux que j'ai pu. J'ai attrapé la grippe.

Philippe, Boris et Bruno, de Montréal, parlent de Georges Laraque autour d'une table pleine de bières vides. Et Axelle, la Française, s'emmerde un peu.

L'autobus n'a plus d'amortisseurs. Il y a un gros trou sur la route. Un passager assis derrière se brise le dos. On le sort et on l'étend sur le sable. Paf! Une tornade arrive au même moment. Le croiriez-vous? À la maison, je me serais acheté un gratteux. J'ai fait un voeu pendant qu'ils déterraient le blessé.

À Key Afar, le soir de Noël, un bon petit vent chasse les moustiques. Les étoiles brillent, et on voit très bien la Grande Ourse. Mais pas moyen de trouver de la dinde. Du lion, ça se mange-tu avec des atacas*? Un indigène me fait signe de dégager. Au bout d'une corde, sa taure est agitée. Je l'ignore. La corde brise, et la bête fonce sur moi. L'indigène la distrait au dernier moment. Fiou! Il m'a sauvé la vie. Je voudrais le remercier, mais il court dans le champ. Poursuivi par une taure en furie.

À Turmi, Axelle achète un dictionnaire à un étudiant. B.A. accomplie, elle est fière. Le lendemain, le même «étudiant» me demande de lui acheter un dictionnaire. T-u-n-o-u-s-p-r-e-n-d-s-p-o-u-r-d-e-s-c-o-n-s, ça s'épelle comment, déjà?

À Turmi, je prends ma douche. Il n'y a pas de porte. Une femme entre, s'accroupit et urine. Là, à mes pieds. Je suis surpris. Mais je porte des gougounes.

À Turmi, un garçon se fait donner un beau ballon par l'étranger. Cinq minutes plus tard, un grand insignifiant le botte dans les ronces. Pow ! Le garçon pleure. L'étranger lui donne 10 $ pour le consoler. Le garçon repart en souriant avec le grand insignifiant.

À Turmi, une femme vend des tomates. Je choisis la plus belle. Elle me l'offre au prix de l'habitant. Je soupçonne qu'il y a un ver dedans.

À Yabelo, le soir, il fait froid. Au motel, on nous fournit un seau d'eau chaude. De l'eau chaude? Depuis le temps que j'en rêve! Dans la douche, je me déshabille. Je gèle. L'eau est bouillante. J'ai peut-être rêvé trop fort.

Au resto, Philippe commande toujours le plat pas bon. Un matin, il commande la même chose que nous. C'était pas bon.

Au resto, les serveurs se trompent toujours. La facture est toujours salée. C'est souvent la seule chose qui ait du goût.

Au resto, les serveurs dorment sur la switch. Pour les appeler, il faut taper dans les mains. Taper, ça s'allume. Taper, ça s'éteint.

Partout où il passe, Boris fait un malheur. Un Blanc en béquilles dans un village africain, ça a de l'effet. Voulez-vous vous faire des amis en Afrique? Tordez-vous la cheville! Qu'est-ce qui s'est passé? Je suis tombé. Oh... Je suis désolé. Pour une raison obscure, tout le monde s'excuse. Et certains proposent des méthodes de guérison traditionnelles. Qui vont du massage par un sorcier... à une piqûre d'abeille!

Hier, il y avait un autobus. Demain, il y aura un autobus. Pourquoi aujourd'hui, il n'y a jamais d'autobus? Finalement en route pour la frontière du Kenya. Dans une boîte de camion. On respire du sable. C'est la traversée du désert. Il n'y a pas un animal. Mais les pattes d'éléphant sont en fleurs**. Et tant qu'il y aura de la vie, il y aura de l'espoir.

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* Tiré d'un sketch de Bye Bye 1981, «Bonne année, Roger», de et avec Claude Meunier.

** Le moyinga thouarsii est un arbre communément appelé patte d'éléphant.