On est tout de suite séduit par le charme du Puy-en-Velay, petite ville de 20 000 habitants dont les toits rouges s'étirent paresseusement au milieu de la houle verdoyante des volcans endormis.

Où prendre le pouls de la ville: Au pied de la cathédrale

Les petites rues empierrées semblent s'entortiller autour du promontoire de la cathédrale où les pèlerins viennent assister à la messe avant d'entreprendre leur longue marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Cet afflux de pèlerins, s'il connaît une recrudescence marquée depuis quelques années, évoque un retour vers le passé: le Puy était le principal lieu de pèlerinage de France au Moyen Âge. Certes, bien souvent, les gens ne font qu'y passer, mais c'est une petite ville où l'on peut se poser volontiers quelques jours pour regarder, comme ici, passer la vie, les nuages, le temps.

Où goûter les saveurs du pays: Le marché fermier du samedi

Le samedi, c'est jour de marché au Puy-en-Velay. Les rues, les places et les venelles s'emplissent de producteurs, de marchands, de chalands: dames à cabas, messieurs à trogne et moustache... Tout ce beau monde discute le bout de gras, parle de la pluie et du beau temps, s'interpelle et rigole. C'est le moment de goûter aux incomparables fromages d'Auvergne, dont le fameux fromage aux artisous. Les artisous (ou artisons, mot vernaculaire auvergnat pour «artisans») sont des acariens (Acarus siro) qui se développent sur le fromage. Ils influent sur son vieillissement et lui donnent une saveur inimitable. Allez, ne faites pas les dégoûtés et essayez-le: c'est absolument délectable!

PHOTO FABIENNE COUTURIER, LA PRESSE

Ça sent bon l'ail, le fromage et les charcuteries dans ce vrai marché fermier.

Découvrir une tradition locale: La dentelle au fuseau

Tout comme Alençon ou Valenciennes, Le Puy-en-Velay a connu une importante tradition dentellière dès le XVe siècle. Presque tombée dans l'oubli à la suite de l'industrialisation, elle a connu une renaissance grâce à l'acharnement de quelques passionnés. Aujourd'hui, le Centre d'enseignement de la dentelle au fuseau (CEDF) attire de nombreux visiteurs. En attendant la réouverture du musée Crozatier, actuellement objet d'importants travaux de réaménagement, le CEDF présente des expositions sur l'art de la dentelle, donne des cours et vend tout le matériel nécessaire à la pratique de cet art délicat.

PHOTO FABIENNE COUTURIER, LA PRESSE

La tradition dentellière du Puy remonterait au XVe ou au XVI siècle. Elle est toujours enseignée de nos jours, notamment au Centre d'enseignement de la dentelle au fuseau.

Faire un grand repas: Le restaurant Tournayre

Dans un hôtel particulier du XIIe siècle, le restaurant Tournayre est peut-être le meilleur de la ville. Certes, on peut trouver le service un peu empesé, la salle un peu trop sombre, mais oh! ce plateau de fromages fermiers, servis généreusement et si délicieux qu'on les mange à la fourchette, sans rien d'autre! Fourme d'Ambert, bleu d'Auvergne, cantal, gaperon, on se roule par terre, pour vrai. Le chef Éric Tournayre fait tout pour servir des produits locaux, y compris, nécessairement, les fameuses lentilles du Puy.

Photo tirée du site du restaurant

Le restaurant Tournayre

Pour prendre un grand bol d'air: Randonnées dans les Cévennes

Le Puy-en-Velay est le point de convergence de sept chemins de grande randonnée. L'un d'eux, baptisé en l'honneur de l'écrivain Robert Louis Stevenson, reprend précisément le trajet qu'il avait emprunté et qu'il a relaté dans Voyage avec un âne dans les Cévennes (1879). Ce sentier de 272 km relie Le Puy-en-Velay à Alès à travers des paysages qui comptent parmi les plus beaux de France. L'Association sur le chemin de Robert Louis Stevenson propose son aide pour organiser un périple similaire, avec âne si on le souhaite. Pourquoi pas? Juste un petit bout...

Photo Thinkstock

Randonnée dans les Cévennes

Pour faire de beaux rêves: Hôtel L'Épicurium

Aménagé dans une très ancienne maison à logements, l'hôtel L'Épicurium propose cinq chambres toutes différentes, meublées et décorées avec un goût absolument exquis dans le souci de conserver le maximum des caractéristiques du lieu. Partout où l'on pose les yeux, ils se remplissent de beauté, et on y dort comme dans un écrin de paix. Les tarifs, très raisonnables, comprennent un petit-déjeuner presque trop copieux avec fromages fermiers, confitures, pain, croissants, à prendre dans la magnifique salle du rez-de-chaussée. Le midi, la cuisine est occupée par Marlène Chatellier, qui y a installé son entreprise, Cru en elle, et qui prépare des plats crus, végétariens et sans gluten.

Photo tirée du site web de l'hôtel

La salle à manger de l'hôtel L'Épicurium.