Claustrophobes, vous pouvez dorénavant inscrire Desbiens et la caverne du Trou de la fée à votre itinéraire pour votre prochain séjour au Lac-Saint-Jean.

Depuis la mi-juillet, les lieux offrent une nouvelle attraction tout indiquée pour ceux qui frissonnent à l'idée de descendre dans les entrailles de la terre: une longue passerelle qui surplombe de plusieurs mètres la rivière Métabetchouan.

Claustrophobes, il y a ici tout ce qu'il faut d'air, d'espace, de vent...

Cette passerelle tubulaire, longue de 182 m, suit le tracé de l'ancienne conduite d'amenée d'eau et permet d'accéder aux vestiges de la centrale hydroélectrique, celle-là même qui faisait vivre les employés de la St. Raymond Paper dans les années 20.

Surtout, elle offre une vue imprenable sur le barrage, les chutes Martine et les bouillons de la rivière.

Les 32 sections, lourdes de 3000 livres chacune, ont été posées une à une, au millimètre près, par hélicoptère. Un travail colossal, qui n'est pas terminé.

En effet, la passerelle de l'ancienne conduite d'eau est ouverte au public depuis la mi-juillet, mais les ouvriers poursuivent les travaux pour installer une seconde passerelle, ancrée à flanc de rocher celle-là.

«Il s'agira d'un trottoir en bois, large de 1 m 20 environ, fixé à la paroi par des ancrages de métal», explique Gerry Desmeules, directeur général de la Société récréotouristique de Desbiens. «Cette passerelle va passer à 7 ou 8 m au-dessus de la rivière pour contourner le cap de roche et rejoindre le sentier de randonnée de la Coulée. Une fois terminée, vers la fin du mois d'août, cette passerelle sera unique au Québec. Il y a bien des parcours ferrés qui sont suspendus à des parois rocheuses, mais chez nous, les gens pourront circuler librement, sans harnais. Comme sur un trottoir...»

Au total, l'ensemble des travaux représente un investissement de 1,4 million de dollars pour le site touristique de Desbiens.

Visite de la caverne

Un mot, tout de même, sur l'attraction principale du lieu, la caverne. Les hauteurs, le froid, l'eau... aucun problème pour l'auteure de ces lignes. Mais la spéléologie, les grottes, les chauves-souris... pas question.

Il a fallu tout le pouvoir de persuasion de Gerry Desmeules (et il en a) pour me convaincre d'entrer dans la grotte. Les chauves-souris sont rarissimes en été, dit-il. Et au moindre sentiment de panique, on remonterait... Tranquillement, guidée par les ampoules fixées aux parois, je suis descendue sur les roches glissantes. Regarder les traces de la dernière glaciation sur les murs, ressentir l'étonnante fraîcheur de l'endroit (4,5 ºC 12 mois par année), humer l'humidité ambiante... tout sauf songer au poids de la terre au-dessus de ma tête.

Au plus profond de la caverne, je me suis retrouvée à 68 m sous la surface terrestre. À 68 m de la sortie, au coeur du seul lieu d'hibernation naturel protégé pour chauve-souris au Québec... et malgré un pouls un brin plus élevé que d'habitude, le sentiment d'étouffement auquel je m'attendais n'est pas apparu. Et quand Gerry Desmeules a éteint les lumières pour nous faire vivre la noirceur totale, presque introuvable à la surface, j'étais (presque) bien.

Un petit exploit. N'empêche, marcher sur une passerelle suspendue dans le vide me semble drôlement plus agréable!

La caverne du Trou de la fée est ouverte tous les jours jusqu'au 26 septembre. La visite de la caverne, accessible après une randonnée en forêt, dure environ 1h30. Des départs sont prévus aux 30 minutes.

Pour en savoir plus:

www.cavernetroudelafee.ca