Autrefois connue sous le nom de Complexe archéologique de Pointe-du-Buisson, l'institution de la région de Valleyfield devient aujourd'hui le Musée québécois de l'archéologie. Précisant davantage ses missions, cette nouvelle dénomination concorde avec la création d'une exposition permanente et la rénovation des bâtiments.

Le Musée québécois de l'archéologie indique bien ce que les visiteurs découvriront à Pointe-du-Buisson: une initiation à l'archéologie en tant que discipline et une mise en valeur des innombrables objets trouvés au cours de multiples fouilles. «Notre collection est une collection de référence. Des universitaires et des chercheurs viennent la consulter. On trouve ici un spectre complet des 5000 dernières années», dit Alessandro Cassa, directeur général.

La pointe du Buisson a en effet été fréquentée depuis la préhistoire du Québec. La présence de rapides en a fait rapidement un lieu de portage. Les familles autochtones y dressaient leurs campements, ce qui explique la richesse archéologique des lieux. «Nous avons une multitude d'objets en lien avec la pêche, qui se pratiquait ici, en plus de la chasse et de la cueillette», note M. Cassa.

La réserve du Musée, qui n'est pas accessible au public, regorge de plus de 2 millions d'objets trouvés sur place.

Le complexe archéologique - ce qui signifie qu'il y a plusieurs sites de fouilles - a récemment reçu des subventions de 660 000$. Cette somme servira à l'agrandissement de l'espace consacré aux expositions et à l'amélioration des bâtiments existants. Une partie sera consacrée à la création d'une nouvelle exposition permanente, accessible au public à compter

de la fin juin.

Intitulée Fouilles 100% publiques, elle portera sur les découvertes faites ici par des archéologues en herbe. «Depuis 14 ans, nous faisons des fouilles publiques. Les visiteurs peuvent donc travailler sur des sites authentiques avec un archéologue. Ce sont les objets fascinants trouvés par 1200 fouilleurs qui composent l'exposition», dit M. Cassa.

Proximité

C'est d'ailleurs l'une des particularités de l'endroit de permettre une aussi grande proximité avec des archéologues. Les visiteurs peuvent les voir au travail au cours de leur passage. Ils ont même l'occasion de leur poser des questions sur leur profession et leurs découvertes.

Au mois d'août, ceux qui rêvent de manier la truelle pourront aussi le faire dans des sites de fouilles authentiques. «Nous avons alors un rapport de quatre personnes pour un archéologue», dit M. Cassa.

Si les jeunes enfants ne peuvent participer à de vraies fouilles, ils pourront s'amuser dans un faux puits de fouilles, une nouveauté cette année. Y seront ensevelies les reproductions d'objets réels trouvés ici.

Quant aux jeunes de 12 à 15 mordus d'archéologie, ils seront heureux d'apprendre qu'il reste quelques places pour le camp d'été du Musée. Au menu, le quotidien des «vrais» archéologues: dodo en dortoir, fouilles et, qui sait, d'intéressantes découvertes!

Pour le grand public, le Musée propose de suivre un guide qui permettra de découvrir les différentes facettes du lieu.

En plus de la nouvelle exposition permanente, une deuxième, à l'intérieur, traite de paléontologie. «On parle de ce qu'il y avait ici il y a 500 millions d'années. Nous possédons la plus grande trace fossilifère du cambrien au monde», dit M. Cassa.

Il y a aussi à découvrir la réserve-laboratoire qui contient pas moins de 4000 objets.

À l'extérieur, les aspects écologiques, paléontologiques et archéologiques sont abordés au cours d'une promenade en nature. «On peut passer une journée entière ici. Ça permet un voyage dans le temps exceptionnel», dit le directeur.

Le Musée québécois de l'archéologie lancera sa saison 2010 le 15 mai prochain et restera ouvert jusqu'à la fin octobre.

Infos: www.pointedubuisson.com ou 450-429-7857