Des milles Aéroplan en trop? À moins d'une heure et demie de vol de Montréal, Halifax permet de décrocher le temps d'un week-end en se remplissant les poumons d'air marin. Facile à découvrir à pied et à vélo, la capitale de la Nouvelle-Écosse regorge de sites historiques... et d'habitants toujours prêts à vous piquer une jasette.

Jour 1

12 h : À la découverte des parcs

Aussitôt arrivés au centre-ville... aussitôt repartis. Aujourd'hui, vendredi, est notre seule chance de se balader à vélo dans le parc de Point-Pleasant, interdit aux cyclistes pendant le week-end.

Le temps de dénicher un locateur de bécanes et nous voilà en route vers ces 186 acres de nature situés à l'extrémité sud de la ville. Pratiquement désert, le parc est enveloppé d'un épais brouillard marin et sillonné de sentiers tortueux qui conduisent tantôt à des plages de galets, tantôt à des fortifications qui ont jadis servi à protéger la ville.

On en ressort avec le goût de la découverte; tant qu'à avoir le vélo, on pousse du côté du parc Sir Stanford Fleming. L'aventure est plus ambitieuse qu'il n'y paraît. Le trajet est long et semble conçu pour réviser nos leçons de physique: tout ce qui monte redescend, tout ce qui descend remonte, et ainsi de suite jusqu'à épuisement des mollets.

On y découvre finalement un vendeur de crème glacée, une jolie marina et une tour d'où on peut contempler une baie striée de voiliers.



18 h : Les pieds pendant au bout du quai...


Retour au centre-ville où nous profitons des dernières heures de soleil pour arpenter les quais animés qui bordent la ville. L'eau de la mer est tellement claire qu'on y aperçoit les mollusques et les étoiles de mer au fond. On décide de faire comme tout le monde ici et d'investir dans un fish&chips, qu'on avale sur le bout du quai, les pieds dans le vide, en regardant l'océan.

21 h : Rendre honneur à Alexander

La faune locale est active en ce vendredi soir et nous décidons de la suivre jusque dans son repaire: l'Economy Shoe Shop, où la chose à faire semble être d'enfiler les pintes d'Alexander Keith et autres bières du coin en engouffrant d'immenses gueuletons de fin de soirée.

Jour 2

9 h : L'heure du marché

Direction Farmer's Market, "le plus vieux marché d'Amérique du Nord à n'avoir jamais interrompu ses opérations", comme on se plaît à le dire ici. Des fleurs, de la bouffe, de l'artisanat, des joueurs de guitare qui tendent le chapeau: tout ça pêle-mêle dans une joyeuse atmosphère. On s'y attarde tellement qu'il est déjà l'heure de casser la croûte.

12 h : Tour de voilier

On décide de s'embarquer sur le Mar, un voilier qui a fait deux fois le tour du monde avant de venir mouiller ici pour proposer des tours aux touristes. Les points de vue sur la ville permettent de comprendre l'incroyable qualité stratégique du site. Les navires ennemis voulant attaquer Halifax devaient absolument passer par un étroit couloir maritime... vers lequel étaient braqués tous les canons de l'île McNabs, de l'île Georges, du parc Point Pleasant et de Redoute-York. Aucun bateau n'a jamais pu franchir un tel complexe défensif.



13 h 30 : Musée maritime et Citadelle



La balade en voilier nous conduit naturellement au Musée maritime. Il illustre entre autres la collision entre deux navires, dont l'un chargé d'explosifs, qui a soufflé une bonne partie de la ville et tué plus de 1500 habitants en 1917. Le musée abrite aussi quelques meubles du Titanic récupérés après le naufrage. Et quand les objets finissent par perdre leur intérêt, il reste toujours l'option de piquer une jasette avec Merlin, le perroquet de l'endroit, une bestiole absolument hilarante.

La suite logique est de grimper vers la Citadelle, la forteresse en forme d'étoile qui domine la ville. La visite rappelle qu'Halifax fut jadis l'une des plus importantes bases navales de tout l'Empire britannique outre-mer.

La Citadelle est entourée de pelouses qui incitent à tout arrêter, s'étendre un peu et observer la ville qui se déploie plus bas.



19 h : Quand le flétan rencontre le chorizo


L'esprit repu de stratégie navale, il nous reste à remplir notre estomac des plaisirs de la mer; pour ça, on nous dirige vers le Five Fishermen. Sur mon palais imbibé d'un vin blanc local fort intéressant, la chair d'un flétan pêché au large est venue rencontrer celle du... chorizo espagnol. Relevé d'une sauce chimichurri sud-américaine, ça a fait des étincelles.

21 h : À la recherche des violons

L'idée était de terminer la soirée avec un peu de musique traditionnelle. Malheureusement, nos filons s'avèrent conduire à des pubs soit beaucoup trop tranquilles, soit animés par des DJ. En tendant l'oreille, on finit bien par déceler le son d'un violoneux au loin. Nous finirons par le découvrir en train d'animer... un party de mariage. Nos talents de wedding crashers étant plutôt limités, on finira finalement la soirée à taper du pied avec une foule compacte au son d'un groupe qui balance de vieux hits rock en pleine rue au coeur du magnifique quartier des Historic Properties.

Jour 3

9 h : Des fleurs partout

Balade matinale au Public Gardens, l'un des rares exemples de vrai jardin victorien au pays. Les habitants viennent y siroter un café, lire le journal ou pratiquer le yoga parmi les bosquets en fleurs, les étangs et les pelouses manucurées.



12 h : Musée de l'immigration


Il reste à peine le temps pour le musée de l'immigration, situé au bout du quai 21. C'est exactement ici que plus d'un million d'immigrants et de réfugiés ont posé le pied au Canada pour la première fois. Pour nous, il s'agit du signal non pas de l'arrivée... mais du départ vers Montréal.

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Les frais de séjour ont été payés par Destination Halifax. Transport assuré par Air Canada.