Honfleur est exactement comme sur les photos des livres d'histoire. Des voiliers mouillent dans le Vieux Bassin tandis que les pittoresques maisons du quai Sainte-Catherine se mirent dans ses eaux. L'ensemble est baigné de la chaude lumière de la Normandie.

Le Vieux Bassin constitue le coeur de cette vieille cité portuaire, d'où est parti Samuel de Champlain pour aller fonder Québec, en 1608. Avec la Lieutenance, l'église Saint-Étienne et les greniers à sel, il forme l'ensemble qu'on nomme L'Enclos. C'est un passage obligé des touristes qui y trouvent quantité de terrasses pour déguster galettes normandes, crêpes, poissons et fruits de mer.

La vieille église Sainte-Catherine témoigne du travail des charpentiers de marine des XVe et XVIe siècles. C'est la plus grande église en bois de France, construite avec un clocher séparé. Et ce qui extraordinaire, c'est que les bâtiments historiques sont encore utilisés. L'église Sainte-Catherine demeure un lieu de culte fréquenté par les Honfleurais, les greniers à sel sont devenus un théâtre et l'église Saint-Étienne abrite maintenant le musée maritime.

Le long des rues étroites, les vieilles maisons à colombages ou en ardoise ont gardé leur allure des siècles derniers. En levant un peu la tête, on peut lire des plaques rappelant les personnages de l'histoire qui y ont vécu. Par exemple, Alphonse Allais est né au 6, de la rue Haute, en 1854. Et tout près du musée Eugène Boudin, le compositeur Erik Satie est né au 67, boulevard Charles V, en 1866. Cette maison est devenue un musée, qui retrace son oeuvre dans une scénographie alliant son, lumière, images et objets. Plus qu'une exposition, c'est une mise en scène de la vie du musicien.

Et si le temps est bon, on peut se rendre à la plage par la promenade de la Jetée qui longe le jardin des personnalités où se dressent les bustes des Monet, Allais, Satie, Baudelaire et autres qui y ont déjà séjourné.

De tout temps, Honfleur a attiré les artistes. Avec moins de 10 000 habitants, la ville compte plus d'une centaine de galeries d'art, souvent attenantes à des ateliers d'artistes et d'artisans qui aiment bien discuter avec les visiteurs. Ces rencontres sont à la fois instructives et sympathiques.

Une autre partie du charme de Honfleur vient de ses nombreux «commerces de bouche», c'est-à-dire des épiceries fines, des stands de cidres, de calvados et des petits magasins proposant les douceurs de la Normandie (petits sablés, caramel au beurre salé et chocolat). Très tôt le samedi, jour de marché, les producteurs s'installent dans les rues et invitent les passants à goûter leurs produits au son de l'accordéon et de l'orgue de Barbarie. Ce marché qui a lieu depuis le Moyen Âge est une belle occasion de rencontrer les Honfleurais qui viennent y faire leurs provisions de la semaine.

Il faut rester au moins deux nuits à Honfleur pour faire le tour de la ville sans se presser, flâner dans ses rues pavées, faire une balade à bord du Petit Train qui se rend jusqu'à la ferme Saint-Siméon ou encore la promenade en bateau qui permet de traverser une écluse et de passer sous le spectaculaire pont de Normandie. Inauguré en 1995, ce pont à haubans de 856 mètres détient le record de portée en Europe dans sa classe.

Ne cherchez pas les hôtels modernes. Honfleur propose une hôtellerie de charme dans les murs de maisons ancestrales.