Dans les vitrines, les prostituées attendent, immobiles: The HoerengrachtLe Quai des putes») des artistes américains Ed et Nancy Kienholz, reconstitution longue de 14 mètres d'une ruelle du quartier rouge, est exposé à partir de samedi à Amsterdam.

«Cette oeuvre d'art a fait le tour du monde mais c'est la première fois qu'elle est à Amsterdam. C'est un peu comme si elle revenait à la maison», raconte à l'AFP Annemie de Wildt, la conservatrice du Musée d'hisoire d'Amsterdam.

Réalisée entre 1983 et 1988 à Berlin, l'oeuvre d'art «d'assemblage» de 14 mètres de long, 4 mètres de large et 3 mètres de haut, exposée depuis l'automne 2009 à la National gallery à Londres, restera au musée d'Amsterdam jusqu'au 29 août.

La ruelle est sombre, éclairée de lampes rouges ou bleues, les onze prostituées sont des mannequins de polyester. Leur visage est pris dans une boite de verre transparente dont le couvercle s'ouvre et se ferme.

«C'est comme si on s'enfermait soi-même», explique Nancy Kienholz, 66 ans,: les filles «disent qu'elles n'embrassent pas car c'est trop intime».

Assises ou debout, habillées ou presque nues, les prostituées se maquillent, fument ou guettent le client. «C'est une interprétation personnelle du quartier rouge» d'Amsterdam des années 80, souligne l'artiste américaine.

Les prostituées ont aujourd'hui «un air institutionnel», regrette-t-elle: «maintenant, elles se ressemblent toutes».

Le quartier rouge d'Amsterdam, qui attire de nombreux touristes du monde entier, compte 370 vitrines de prostituées. La mairie souhaite voir leur nombre diminuer à 240 dans les prochaines années pour lutter contre la criminalité engendrée selon elle par la prostitution.