Mobile, en Alabama, prend très au sérieux ses célébrations du Mardi gras, les plus anciennes aux États-Unis. On commence à fêter un bon trois semaines avant l'événement comme tel. Ces célébrations font partie de l'héritage français de Mobile, un héritage qu'on peut encore déceler ici et là dans la petite ville du golfe du Mexique.

JOUR 1

9 h

Musée d'histoire de Mobile

Dès le début, on sent que la visite sera intéressante lorsqu'on tombe nez à nez avec une énorme statue de Marianne, coiffée du bonnet phrygien. On apprend notamment que le Montréalais Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville, a fondé Mobile en 1702 à la demande de son frère aîné, Pierre Le Moyne d'Iberville. En 1704, la France a dépêché 23 jeunes femmes à bord d'un navire, le Pélican, pour épouser les colons. Admission: 7 $.

111, South Royal Street

museumofmobile.com

10 h 15

Fort Condé

Les Français ont érigé ici un fort de pierre et de brique, Fort Condé, en 1723. La bâtisse originale a disparu, mais on a reconstruit une réplique d'une partie du fort original. En parcourant l'exposition à l'intérieur, on apprend que les Anglais l'ont renommé Fort Charlotte en 1763. Le règne anglais n'a pas duré: les Espagnols ont repris Mobile en 1780 et ont baptisé le fort Fortaleza Carlotta. Les États-Unis ont finalement repris la région en 1812.

150, South Royal Street

museumofmobile.com

11 h

Musée de la Maison Condé-Charlotte

La Société des dames coloniales a transformé une demeure de 1850 en musée. Chaque pièce est meublée dans le style d'une des périodes de l'histoire de Mobile: française, anglaise, espagnole, américaine et confédérée. On y trouve notamment une très belle carte française de la région du golfe du Mexique et une guitare qui aurait appartenu à Jérôme Bonaparte. Le jeune frère de Napoléon avait épousé une Américaine, Elizabeth Patterson, avant de retourner en Europe sous les ordres de son frère. Admission: 5 $.

104, Theatre Street

condecharlottemuseum.com

13 h 30

Rue Church

De belles demeures du XIXe siècle se succèdent sous les chênes majestueux. La promenade mène au cimetière de la rue Church, l'un des plus anciens de la ville. Les tombes remontent essentiellement au XIXe siècle. Surprise, certaines inscriptions sont en français, comme celle consacrée à Constance Hugon, «née à La Nouvelle-Orléans, décédée le 16 octobre 1846 à l'âge de 72 ans».

Rue Church, de la rue Claiborne à la rue Washington.

15 h

Complexe historique Oakleigh

La maison Oakleigh est une riche maison de campagne du XIXe siècle. La ville l'a maintenant rejointe, mais elle demeure paisible, au centre d'un grand terrain planté de chênes verts et de camélias. Une guide en costume d'époque fait visiter la demeure avec un grand nombre d'anecdotes. Tout à côté, la maison Fox-Deasy était la demeure d'une famille de classe moyenne. Comment M. Fox réussissait à faire dormir sa femme et ses 11 enfants dans une demeure de quatre pièces reste un mystère. Admission: 10 $.

350, Oakleigh Place

historicoakleaigh.org

18 h

Wintzell's Oyster House

Ce restaurant peu prétentieux, spécialisé dans les huîtres et les fruits de mer, est une véritable institution. Il occupe la même bâtisse depuis 1938. La clientèle est résolument locale, joyeuse et bruyante. Sur les murs, des milliers de cartons colorés affichent des dictons ou des messages humoristiques. On indique ainsi que tout octogénaire qui se présente avec son père pourra consommer des huîtres gratuitement.

605, Dauphin Street

wintzellsoysterhouse.com

JOUR 2

9 h 30

USS Alabama Battleship Memorial Park

Ce grand parc à l'extérieur de la ville accueille l'USS Alabama, un cuirassé qui a participé à la Seconde Guerre mondiale. Il est possible de le visiter de bout en bout en suivant des flèches codées pour ne pas se perdre dans ce véritable labyrinthe. La visite du sous-marin USS Drum est aussi impressionnante en raison de l'exiguïté des lieux. Claustrophobes s'abstenir. Admission: 15 $.

2703, Battleship Parkway

ussalabama.com

13 h

La rue Dauphin

On y trouve de beaux bâtiments aux balcons ornés de fer forgé. La rue compte un grand nombre de restaurants et de bars qui s'animent le soir venu. Un joli parc, le Bienville Square, permet de se reposer à l'ombre des chênes verts. Les Dames coloniales y ont fait ériger une croix de pierre, simple et massive, à la mémoire de Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville.

Dauphin Street, de Royal Street à Washington Street.

14 h

Cathédrale-Basilique de l'Immaculée Conception

C'est l'évêque de Québec, Jean-Baptiste de la Croix, qui a fondé la première paroisse catholique de la colonie en 1703. La cathédrale actuelle, construite de 1835 à 1850, a de très beaux vitraux. Le plafond est particulièrement intéressant: on y trouve des portraits de saints nord-américains comme Noël Chabanel, René Goupil, Jean de Brébeuf et Kateri Tekakwitha.

2, South Claiborne Street

mobilecathedral.com

15 h 30

Musée du carnaval

Les Français ont apporté avec eux les festivités du Mardi gras dès 1703. Il a eu des éclipses, comme lors de la guerre de Sécession, ou, comme on dit ici, «la guerre de l'agression nordique». Les célébrations du Mardi gras comprennent les fameux défilés, des bals très chics et les cérémonies de couronnement du roi et de la reine. Le musée présente un grand nombre de costumes, dont des traînes majestueuses, portés par cette royauté au fil des années. Admission: 5 $

355 Government Street

mobilecarnivalmuseum.com

18 h 30

Défilé du Mardi gras

Un défilé du Mardi gras à Mobile, c'est à la fois une fête familiale et un sport de combat. Il y a des enfants surexcités qui courent partout, des gens plus âgés qui ont apporté leur chaise pliante. Tout le monde semble connaître tout le monde, les spectateurs saluent leurs connaissances au sein des fanfares d'écoles secondaires qui défilent entre les chars allégoriques. Mais lorsque passent les chars, c'est chacun pour soi. Du haut de ces structures colorées de deux à trois étages, des gens costumés lancent de petits cadeaux à la foule, notamment des colliers, des biscuits et des toutous en peluche. Des spectateurs s'amènent avec des filets à papillons pour augmenter leurs chances d'attraper les plus beaux lots. Mais même les plus maladroits repartent couverts de colliers.

Les défilés commencent trois semaines avant le Mardi gras, en fin de semaine, et deviennent quotidiens dans la semaine précédant l'événement.

themobilemask.com