Après l'effervescence de Tokyo, le traditionalisme de Kyoto est comme une bouffée d'air frais. Récit d'un court séjour dans la capitale impériale du Japon, qui se laisse apprivoiser avec plaisir... même sous la pluie.

JOUR 1

11h

Gare de Kyoto

Nous franchissons la distance entre Tokyo et Kyoto en moins de trois heures grâce au Shinkansen, le train rapide japonais qui avale les kilomètres plus vite que son ombre. Une heure après avoir quitté Tokyo, la silhouette du mont Fuji se découpe à l'horizon. Encore faut-il être assis du bon côté du train pour l'admirer, ce qui n'est pas notre cas. Heureusement, nous serons plus chanceuses au retour.

Arrivées à la gare de Kyoto, c'est le choc. À la descente du train, nous nous retrouvons dans un bâtiment d'acier et de verre qui abrite, en plus de la gare, un hôtel de luxe et même une salle de spectacles! Pour le côté traditionnel de Kyoto, on repassera. Un peu déstabilisées par cette première impression, nous nous montons dans un taxi en direction de l'hôtel.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse

13h

Gion à vélo

Après avoir déposé nos valises, nous réalisons que nous pouvons louer des bicyclettes à l'hôtel. Nous en prenons aussitôt deux et partons à la découverte de Kyoto. Première observation: ici, tout le monde roule sur les trottoirs. Les piétons ont intérêt à s'ôter du chemin dès que retentit la clochette d'un vélo! Nous traversons la rivière Kamo, qui coupe la ville en deux, pour nous diriger vers le quartier de Gion où, dit-on, il est possible de voir des geishas. Toutefois, nous ne croisons pas âme qui vive dans les charmantes rues étroites au sol dallé de pierre. À ce moment précis, Kyoto est tel qu'on l'avait imaginé, même sous un ciel gris.

16h

Jogging impérial

Puisque notre modeste hôtel (l'hébergement coûte très cher à Kyoto) est situé en face du Palais impérial, nous partons pour un jogging dans les jardins du Palais. Nous courons dans les allées de gravier couvertes de cerisiers en fleurs, un spectacle magnifique qui nous aide à maintenir le rythme. Par contre, à force de tourner en rond, nous finissons par perdre le nord et prenons la mauvaise sortie du parc. La course sera un peu plus longue que prévu...

20h

Sushis roulants

Le soir, nous nous arrêtons dans un restaurant de sushis roulants, un concept qui fait fureur au Japon. Les sushis défilent sur des tapis roulants, et les clients assis sur des tabourets tendent la main pour choisir les morceaux qui les intéressent. Les serveurs préparent les additions en comptant le nombre d'assiettes utilisées. Une façon rigolote de goûter à de nouvelles variétés de sushis sans se ruiner.

JOUR 2

10h

Forêt de bambous

Kyoto cache beaucoup de ses trésors en périphérie de la ville. C'est pourquoi, ce matin, nous prenons le bus vers l'ouest en direction d'Arashiyama, où se trouvent les bambouseraies de Kyoto. Le sentier sinueux que nous empruntons est bordé de milliers de bambous. Quelques rayons de soleil réussissent à se frayer un chemin à travers les troncs verts, ce qui crée un éclairage à la fois féérique et inquiétant.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse

Balade à vélo dans les rues du quartier traditionnel de Gion.

Midi

Temple Tenryu-ji

Tant qu'à être dans le coin, nous nous dirigeons vers le temple de Tenryu-ji, surtout reconnu pour ses jardins zen apaisants. Pour visiter le temple, il faut laisser ses souliers à l'entrée, malgré la pluie qui commence à tomber. C'est donc les pieds humides que nous déambulons dans les allées aux planchers de tatamis et aux cloisons de papier de riz, remplies de touristes et d'écoliers japonais surexcités. Après un dîner typiquement nippon (nouilles au poisson et tempura de légumes), couronné d'une glace au thé vert dont le goût amer nous laisse perplexes, nous retournons vers le centre de Kyoto. Un trajet de 45 minutes en autobus.

16h

Pontocho

Nous profitons d'une éclaircie pour nous balader dans les mignonnes petites rues qui se cachent derrière les grands boulevards de Kyoto. Au hasard de notre promenade, nous tombons sur la rue Pontocho, minuscule allée piétonne parallèle à la rivière. Nous apprendrons ensuite qu'elle est reconnue comme l'une des plus belles rues d'Asie. Le soir, l'atmosphère y est électrique sous les lanternes colorées. Nous apercevons deux geishas sous leurs parapluies, juste avant qu'elles ne disparaissent derrière une entrée dissimulée par de grands pans de tissu.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse

20h

Repas français

Après plusieurs jours au Japon, nous ressentons le besoin impérieux de manger autre chose que des algues, du poisson ou du riz. Nous résistons à la tentation d'aller au McDonald's qui se trouve au coin de la rue et optons plutôt pour un restaurant français chaudement recommandé par notre guide de voyage (le Japon compte un grand nombre de boulangeries et pâtisseries françaises). Nous dégustons une succession de plats qui nous font un bien fou: salade niçoise, lentilles, saucisses, frites et gâteau au chocolat, servis sur une nappe à carreaux rouges et blancs.

Nous rentrons en marchant par les rues étonnamment tranquilles de cette partie de Kyoto. Une dernière dose de calme avant de retrouver les rues électrisantes de Tokyo.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse