Avec 2600 heures d'ensoleillement par année et ses plages de galets doux, on comprend aisément comment Nissa la bella est devenue une station balnéaire fort courue. Sa beauté a longtemps attiré les artistes: «Quand j'ai compris que chaque matin je reverrais cette lumière, je ne pouvais croire à mon bonheur. J'ai décidé de ne pas quitter Nice», écrivait Henri Matisse en 1917. Virée de 48 heures à la découverte de sa richesse culturelle et gourmande.

Jour 1

10h

Marché aux fleurs

Nice s'est toujours targuée d'être l'une des villes les plus fleuries de France, un attrait vanté dans certains récits de voyage dès le XVIe siècle! On y tient depuis plus d'un siècle l'immense marché du cours Saleya, paradis des tulipes, roses, géraniums, alouette. Mais surprise, sous les auvents de toile rayée, des étals proposent de remarquables produits régionaux: poissons frais (en saison, vous trouverez la version niçoise de la poutine: des alevins frais), fruits confits, nougat, olives, épices, etc.

Fermé les lundis.

12h

Dîner frais

Vaisselle à fleurs, affiches rétro et couleurs pastel, le tout petit et si mignon Café Marché permet de casser la croûte à midi près du marché aux fleurs, dans un environnement qui respire la bonne humeur. Le menu change chaque jour, résultat des courses faites le matin même: on y trouve toujours au moins un plat végétarien et des aliments de première fraîcheur. Thés bios et vins au verre. Brunch les dimanches.

Café Marché: 2, rue de la Barillerie



14h

Parfums de nostalgie

Suivez le quai Reuba Capeu en direction du Vieux-Port jusqu'à la confiserie Florian, havre nostalgique qui perpétue depuis près d'un siècle la confection de douceurs à base de fleurs et de fruits. On craque pour la confiture de roses et les pétales de violette cristallisés! À deux pas, se niche le Marché aux puces, minuscule musée en plein air d'objets anciens, témoins d'une France d'antan.

Confiserie Florian du Vieux-Nice: 14, quai Papacino. confiserieflorian.com

Marché aux puces: place Robilante, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.

15h

Délices du Vieux-Nice

Suivez les lacets de la Montée Éberlée vers les hauteurs du Château de Nice, construit au XIIe siècle en surplomb de la baie des Anges. On y trouve les vestiges de la première cathédrale de Nice, mais c'est moins pour l'histoire que les jardins romantiques et la vue sur la mer qu'il faut y grimper. Redescendez vers le Vieux-Nice, dédale de rues piétonnes étroites, avec son enfilade de boutiques serrées les unes contre les autres. Beaucoup de spécialités régionales (savons, épices, huiles) et d'articles de décoration, cafés et bistros: l'odorat et la vue s'emballent vite!

17h

Nissa Socca, curieuse crêpe

Au chapitre des curiosités culinaires: la Nissa Socca de Nice, petite crêpe fine de farine de pois chiches, cuite à feu vif au four à bois. Plat bon marché, elle était à l'origine l'exclusivité des vendeurs ambulants auprès des ouvriers, mais on lui consacre maintenant quelques échoppes et elle s'inscrit sur bien des menus. Honnêtement? On n'en mangerait pas tous les jours, mais elle fait partie des spécialités à goûter une fois dans sa vie.

Nissa Socca: 7, rue Sainte-Réparate. Lou Pilha Leva: 10, rue du Collet.

20h

Cuisine du marché

Ça bouge dans les restos niçois. Si, à une certaine époque, on s'en tenait à une cuisine plus classique et ampoulée, les bistros autrement plus sympathiques se multiplient, grâce à une foule de jeunes chefs. Un bel exemple? La Table de Trois, où un trio de toqués de gastronomie propose une cuisine du marché sans esbroufe, simple mais parfumée, doublée d'une cave à vins d'exception.

La Table de Trois: 10, rue Dalpozzo.

Jour 2

10h

L'art dans tous ses états

Vous avez craqué pour les sculptures colorées de la fontaine Stravinski à Paris? Dirigez-vous illico au Musée d'art moderne et d'art contemporain, qui contient l'une des plus belles collections du travail de Niki de Saint-Phalle. Le MAMAC présente aussi quelques Andy Warhol, Keith Haring et «Ben», ce Suisse devenu célèbre pour ses pensées griffonnées en blanc sur fond noir, imprimées sur des cahiers, sacs ou t-shirts.

MAMAC: place Yves-Klein. Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Gratuit.

12h

Pause sur la place Garibaldi

Cassez la croûte sur la terrasse d'un des nombreux bistros bordant la place Garibaldi, l'une des plus vastes de Nice, rénovée en 2007 pour laisser plus de place aux piétons. Le Café de la Place offre un bon rapport qualité-prix pour des spécialités méditerranéennes. Plus en retrait: le chic traiteur Déli Bo, et l'épicerie bio O'Quotidien (vins, charcuteries et fromages à consommer sur place).

Café de la Place: 11, place Garibaldi. Déli Bo: 5, rue Bonaparte. O'Quotidien: 2, rue Martin-Seytour.

13h30

Les toiles de Chagall

Quand Marc Chagall entreprend de traduire en 17 grandes toiles le Nouveau Testament, il compte d'abord offrir son travail à une petite chapelle de Provence, avant d'en faire don à l'État français, laïque. Les douze premiers tableaux illustrent la Genèse et l'Exode, les cinq autres adaptant de manière sensuelle le Cantique des Cantiques.

De 10h à 17h de novembre à avril, de 10h à 18h de mai à octobre. Tarif pour la collection permanente: 7,50 euros. Avenue du Docteur Ménard. Bus 15 ou 22.

16h

Matisse, l'amant de Nice

«Ah c'est un beau pays Nice! Quelle lumière tendre malgré son éclat.» C'est une longue histoire d'amour qui lie Nice au peintre Matisse. Né dans le nord de la France, il y a passé l'essentiel des 30 dernières années de sa vie, parmi les plus productives. Le musée qui lui est consacré compte ses oeuvres par centaines, dont 68 peintures, 238 dessins et l'essentiel de ses sculptures: rien de tel pour suivre l'évolution du maître.

Musée Matisse, 164, avenue Arènes de Cimiez. Contribution libre. Bus 15, 17, 20, 22 ou 25. Du mercredi au lundi, de 10h à 18h.

22h

Un verre dans un musée

Terminez la soirée dans un bar qui tient presque du musée, au sein d'un hôtel classé patrimoine historique: le Négresco. Tout en boiseries, il rappelle l'ambiance des pubs anglais les plus chics. Pianiste jazz tous les soirs, on y va pour commander un verre et le siroter - les prix incitent à la modération - dans un cadre mythique.