Alors que le rideau tombe sur les festivités du 150e anniversaire du Canada, plusieurs legs vont rester, en particulier dans les musées nationaux. Visites.

Il a bien grandi, le Musée des sciences et de la technologie du Canada. Installée depuis 1967 dans ce qui était auparavant un entrepôt de boulangerie, cette institution muséale d'Ottawa figure désormais parmi les grands musées scientifiques du globe.

« Aujourd'hui, notre expertise est internationalement reconnue et nous pouvons échanger des artefacts avec les plus célèbres musées du monde », explique Fernand Proulx, président et directeur par intérim d'Ingenium, l'organisme qui chapeaute trois musées d'Ottawa.

Il faut dire que le Musée des sciences et de la technologie vient de traverser une longue période de rénovation - trois ans ! - qui a modifié en profondeur la présentation des expositions et l'expérience des visiteurs, sans pour autant abandonner les classiques qui ont fait sa renommée : la cuisine bizarre et les locomotives à vapeur. Nous y reviendrons.

Rouvert au public le 17 novembre dernier, le musée a divisé ses quelque 7400 m2 de surface d'exposition en plusieurs thématiques très différentes.

Ici, une salle consacrée aux mondes cachés (de l'infiniment loin à l'infiniment petit), là, un espace qui traite des sciences et de la médecine. Et au coeur des lieux, l'Allée des artefacts, où sont exposés 700 objets historiques tirés de la collection nationale.

C'est ici que le visiteur se rend compte qu'à la différence d'un centre des sciences comme celui de Montréal, le Musée des sciences et de la technologie est un musée au sens premier du terme, puisqu'on y expose, dans un environnement contrôlé, des objets anciens et précieux, témoins de l'évolution de la technologie - en particulier canadienne - dans l'histoire, mais aussi dans notre quotidien.

D'IMPRESSIONNANTES COLLECTIONS

Ainsi, le Musée possède une impressionnante collection de vélos et de stéthoscopes, un ancien synthétiseur et expose même un télescope datant de 1665 (moins de 25 ans après la mort de Galilée !). Il ne faut pas croire pour autant que ce musée est figé dans le temps. Dans chaque salle, les visiteurs peuvent manipuler des objets, tester leur savoir-faire sur des bornes interactives ou visionner des animations numériques. Les exemples abondent : un vaisseau de science-fiction à piloter, un détecteur de commotion cérébrale à actionner, un patient à ausculter...

Dans la section réservée aux deux immenses locomotives à vapeur - sans conteste un des clous de l'exposition -, on peut même se mettre dans la peau d'un chef de train grâce à un simulateur de réalité virtuelle.

Une salle, baptisée ZOOOM, a de plus été entièrement conçue pour les 8 ans et moins. Ici, on trouve une dizaine d'activités où les chercheurs en herbe peuvent développer leur sens de l'ingénierie et leur créativité. Les enfants peuvent s'y amuser longtemps. Très longtemps. Pour les plus vieux, une salle de bricolage leur permet de manipuler différents outils technologiques, dont une imprimante 3D. Dans l'auditorium, animations et démonstrations scientifiques sont présentées plusieurs fois par jour. De plus, une exposition temporaire consacrée aux jeux vidéo (dont 17 peuvent être testés !) est présentée jusqu'au 16 avril.

Pas surprenant que certains visiteurs passent quatre heures, voire plus, sur le site. Mais même les plus pressés font un détour par l'incontournable cuisine bizarre. Des générations de visiteurs ont été mystifiées par cette pièce toute simple, décorée comme une banale cuisine d'antan, mais dont le plancher incliné à 12 degrés suffit à donner des vertiges instantanés. L'illusion d'optique est parfaite : le cerveau ne peut être que confus !

Bref, un musée qui amuse, mais pas seulement. C'est l'endroit parfait pour se poser beaucoup de questions, trouver presque autant de réponses et, surtout, pour se donner envie d'en savoir plus.

MUSÉE DE LA NATURE

Le Musée de la nature s'est doté, l'été dernier, d'une toute nouvelle galerie permanente consacrée à l'Arctique. Pour une fois, les réalités humaines sont abordées de concert avec les informations géographiques et environnementales. Extraits de documentaires projetés sur des écrans faits de vraie glace ; témoignages vidéo de chercheurs et de membres de la communauté inuite... C'est là le grand intérêt de cette galerie où on trouve aussi ossements (dont ceux d'un chameau arctique !), animaux naturalisés, plantes sous verre et échantillons géologiques. Quelques bornes interactives ponctuent aussi le parcours. À savoir : le solarium du Musée est transformé en jardin de papillons vivants jusqu'au 2 avril. Tarifs : 5 $ plus les frais d'entrée.

AUTRES MUSÉES

Plusieurs autres musées ont vu leur offre se bonifier cette année. En vrac : 

• L'ancien Musée de la monnaie a rouvert ses portes sous le nom de Musée de la Banque du Canada. Exposition - gratuite et interactive - sur le système économique canadien et international.

• Le Musée des beaux-arts du Canada comprend désormais une nouvelle galerie d'art canadien et autochtone.

• Le Musée canadien de l'histoire, à Gatineau, a inauguré en juillet trois galeries consacrées à l'histoire du Canada.

• En face du Musée de la guerre, le Monument national de l'Holocauste a été inauguré en septembre.

Photo Martin Tremblay, La Presse

L'institution d'Ottawa présente plusieurs objets et véhicules qui témoignent de l'histoire de la technologie, en particulier canadienne.

Photo Martin Tremblay, La Presse

Le salle ZOOOM offre aux huit ans et moins plusieurs activités pour développer leur créativité et leur sens de l'ingénierie.