La Gaspésie, ses habitants et ses paysages grandioses attirent des milliers de touristes, parmi lesquels nombre d'artistes et de personnalités. Cette semaine, l'auteur-compositeur-interprète Vincent Vallières raconte son passage au Festival en chanson de Petite-Vallée.

Encore porté par l'énergie reçue du public affectueux du Festival en chanson de Petite-Vallée la veille, Vincent Vallières se dit fatigué, mais heureux. 

Partager la scène avec un vieux copain comme Patrice Michaud ne peut faire autrement que de réchauffer le coeur voyageur du chanteur qui avoue un faible pour ce petit hameau représentant pour lui un grand ressourcement humain et culturel.

C'est l'auteur-compositeur-interprète Dumas qui l'a persuadé de prendre la route de Petite-Vallée dans les années 2000. « Il revenait du Festival et m'a parlé de ce lieu unique pour les faiseurs de chansons. Je m'y suis inscrit et je suis monté dans ma Volks avec ma guitare, ma valise et une pile de CD. » Une longue route l'a mené de ville en ville, de village en village, une enfilade de paysages de forêts et de mer l'a accompagné jusqu'au coeur d'un événement où la communauté fière et chaleureuse l'a immédiatement charmé. « J'ai été accueilli par des gens optimistes, généreux, qui trouvent des solutions à tout. »

Vincent Vallières admire la débrouillardise de ces ruraux « vibrants et vivants » au sentiment d'appartenance très fort à leur village. « Même s'ils sont géographiquement éloignés des grands centres, on y trouve des spectateurs avides de culture et intéressés à ce que tu as à dire, pas à ce dont tu as l'air. Un peu comme ça devait être au Québec dans les années 70 ! », dit-il sur un ton quasi nostalgique.

La nature dominante capte la sensibilité de Vincent Vallières. « J'habite au bord d'un grand lac, mais la mer a ce plus qui appelle l'immensité. Calme, elle apaise et, lorsque le vent se lève, c'est la rencontre d'une force qui fait qu'on se rend compte qu'on est tout petit, finalement. »

L'aridité des falaises de roc mélangée à la douceur maritime dans le paysage sinueux du nord de la péninsule émeut le chanteur. L'eau attendrissante a aussi croqué les orteils de ses enfants lors de vacances en famille. Coureur des bois, Vincent Vallières a découvert un paysage unique dans les sentiers de l'arrière-pays de la région pour s'activer en randonnée au grand air gaspésien.

Friand de poisson fumé, le chanteur a rencontré le fondateur du fumoir Atkins de Mont-Louis. « C'est l'oncle d'un ami. Hyper sympathique, il m'a raconté l'histoire de l'entreprise. En plus de transformer un super produit de la mer, l'esprit entrepreneurial que j'y ai découvert est un exemple de ténacité et de réussite économique importante pour la région. » Autre délice de la mer : la bouillabaisse de l'hôtel Grande-Vallée, où le logis est « des plus chaleureux », raconte le chanteur, en route vers un autre spectacle.

Si les kilomètres s'accumulent rapidement sur le tableau de bord du chemin vers la Gaspésie, ils suscitent en revanche la réflexion. « La distance invite au calme et nous prépare à vivre l'expérience gaspésienne avec une certaine quiétude », explique Vincent Vallières.

Enrichi par la rencontre de ses habitants et de leur histoire, l'auteur a tiré plusieurs textes que le parcours du retour lui a insufflés : « Le trajet m'aide à décanter toutes ces expériences humaines là, qui peuvent devenir des chansons ! », confie-t-il. C'est ainsi que sont nées OK, on part, Entre partout et nulle part et Bord de l'eau, directement puisées aux sources de cette influente côte nord gaspésienne.

Photo Jean-Charles Labarre, fournie par le Festival

Vincent Vallières (à gauche) apprécie l'accueil particulier réservé aux artistes à Petite-Vallée : « On y trouve des spectateurs avides de culture et intéressés à ce que tu as à dire, pas à ce dont tu as l'air. Un peu comme ça devait être au Québec dans les années 70 ! »

Photo tirée du site du Festival

Le village de Petite-Vallée au soleil couchant