La France et l'Allemagne ont inauguré mardi à Pékin un centre commun de visas, destiné à faciliter et à accélérer les procédures d'autorisation d'entrée dans l'espace Schengen, où la concurrence se durcit pour attirer les touristes chinois, a constaté l'AFP.

«Il y a eu 1 100 000 visiteurs chinois en France l'année dernière, nous en attendons plus cette année», a déclaré à l'AFP Sylvie Bermann, ambassadeur de France à Pékin. «On se donne les moyens pour accélérer les procédures».

L'Allemagne a de son côté délivré 207 000 visas en 2010 à des Chinois de Chine continentale, puis 234 000 en 2011 et déjà 212 000 de janvier à septembre 2012, a indiqué Margret Uebber, chef de la section consulaire de la chancellerie allemande.

Rencontrant des difficultés à faire face à l'inflation des demandes, les autorités françaises et allemandes ont donc extériorisé les procédures, en les confiant à TLScontact, une société spécialisée dans le traitement des demandes de visa.

«Le visa est devenu un marché», a expliqué sous couvert de l'anonymat un diplomate occidental. «Les Italiens se fixent comme objectif de passer devant les Français», tandis que les Suisses, qui ont adhéré à Schengen en 2008, «taillent des croupières» à leurs voisins, selon lui.

Le Chinois, client «chouchou» du monde du luxe, est très dépensier lorsqu'il voyage, souvent en groupe et avec plusieurs pays dans sa boucle touristique.

Le choix de la destination d'entrée dans l'espace Schengen signifie des retombées juteuses pour le pays concerné : la compagnie aérienne nationale (par exemple Air France pour la France) est souvent préférée. La capitale d'arrivée est également celle où le touriste fait ses achats au moment de repartir, pour un montant estimé en moyenne à 1500 euros pour un Chinois.